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Le portrait caricatural des femmes et l’autoreprésentation dans Le Pavillon des miroirs
Le Pavillon des miroirs de Sergio Kokis, a été publié en 1994 et est un œuvre qui
est à cheval entre le présent et le passé
...
L’auteur utilise la
distorsion et les descriptions détaillées pour faire passer ces expériences aux lecteurs
...

Le lecteur peut se demandé si le narrateur ne communique pas les opinions et pensées de
l’auteur sous forme d’autoreprésentation
...

Tout d’abord, tout au long du roman l’auteur fait des liens entre la religion et les
femmes
...
La majorité des
personnes qui se présentent à ces évènements sont des femmes et leurs enfants qui les
accompagnent
...
23) Le fait que le Saint Antoine est invoqué pour les
causes perdues sous-entend que les femmes qui prient à ce Saint sont elles aussi des
causes perdues
...
Le ton négatif du narrateur soulève une critique des femmes qui dépasse l’esprit
innocent d’un jeune enfant
...

Puisque Kokis est un artiste et qu’il s’inspire de ses peintures ce n’est pas étonnant que
les descriptions qu’on retrouve dans son œuvre suivent les mêmes caractéristiques que
ses peintures
...
De plus, la société patriarcale brésilienne montre son influence
lorsqu’il y a des comparaisons entre le comportement des hommes et celui des femmes :
«Mon père ne cesse de répéter que les femmes sont des bêtes connes, qu’il ne tolère pas
de macumba1 chez lui, et qu’elles sont toutes des putes (…)» (Kokis, p
...
Les rituels des femmes sont rejetés
puisqu’ils sont vus comme quelque chose qui n’a aucun intérêt et, selon le père, le fait
que les femmes croient dans cela les mettent sur le même pied que des animaux
...
Ce critique misogyne des
femmes démontre la haine et le jugement porté sur les femmes par les hommes
...
On peut voir que l’image que ce roman peint de la femme est
une image extrêmement négative
...
»
(Kokis, p
...
En exagérant et en donnant des exemples si explicites,
Kokis démontre qu’on est désensibilisé aux choses qu’on voit quotidiennement et c’est
pour cela qu’il faut aborder ces problèmes avec l’aide de l’art et la littérature
...
» (Kokis, p
...
La cupidité est ce qui permet les curés de contrôlé la
congrégation avec le sentiment de culpabilité envers leurs péchés afin qu’ils puissent
donner de l’argent à l’église pour s’absoudre
...

Deuxièmement, un des éléments les plus frappants sont les descriptions
minutieuses qui transportent le lecteur et le peint une image si vivide qu’on a
l’impression d’y être
...
Lorsqu’il
s’agit de caricature, il s’agit aussi de moquerie
...
(…) Sa bouche gigantesque laisse voir d’énormes dents en or
...
» (Kokis, p
...
En d’autres
mots, c’est la déshumanisation des femmes puisqu’en lisant ces descriptions on ne peut
pas y distinguer de traits reconnaissables au comportement des femmes
...

Encore une fois la société patriarcal du Brésil est dénoncé ainsi que la facilité d’absorbé
les valeurs et les préjugés de notre culture sans les questionnés
...
J’ai même la difficulté à
imaginer comment elle est, mais je crois qu’elle est belle et qu’elle n’a pas besoin de se
maquiller
...
49) Le narrateur ne mentionne même pas le tort que fait son père
en trompant sa mère avec une autre femme, voici déjà qu’on fait deux poids deux
mesures puisqu’il y a sans cesse des critiques envers les femmes pour avoir des “mœurs
faciles”
...
Le dernier
commentaire du narrateur démontre le mépris qu’il éprouve envers les femmes qui osent
se maquiller comme si ce processus les rendaient inférieures
...
Le slut-shaming consiste à faire sentir coupable et inférieure une
femme dont l'attitude ou l'apparence physique est jugé provocant ou trop ouvertement

sexuel
...
Il y a plusieurs
exemples de cela dans le texte : «Et ça ne fait pas pute, car Rita est une sainte
...
Ça m’étonne qu’il n’y ait pas de fêtes où
les hommes pourraient toucher leurs jambes pour demander des faveurs
...
85)
Voici un autre exemple de discrimination où l’on voit deux poids, deux mesures mais
aussi l’influence de la religion
...
De
plus, le fait que le jeune garçon rêve d’un rituel religieux qui ressemble à celui pratiqué
par les femmes alors qu’il vient de critiqué ces actes soit disant ridicules, montre que,
selon le narrateur, tout est permit aux hommes
...
Voilà la raison pour
laquelle la relation mère et fils est si défectueuse : «Il dit que la religion, c’est comme la
macumba, des choses de femmes et de gens ignorants
...
Il savait bien qu’on se rendrait compte finalement que c’est
lui qui a raison
...
85) Un enfant qui entends son père manquer de respect
envers sa mère va grandir en pensant que c’est ainsi qu’on adresse les femmes et qu’elles
sont inférieures aux hommes
...

Cette comparaison entre les femmes et les “gens ignorants” montre à quel point les
femmes sont misent dans une autre catégorie à part des hommes
...
Tout comme ses productions artistiques, les personnages, surtout les femmes,
subissent la même distorsion
...
Lorsqu’on amplifie ces
images de femmes, le lecteur ne peut pas s’empêcher de reconnaître le sexisme et
l’objectification qui a lieu
...
Kokis en tant qu’artiste s’inspire de ses peintures et
pour cette raison utilise les mêmes méthodes lorsqu’il écrit des textes que lorsqu’il peint
...
Parmi les peintures de
Kokis il y en a plusieurs qui sont des autoportraits, c’est pourquoi il serait logique que ce
roman soit une sorte d’autoportrait
...
Bien que la fiction semble
prendre le dessus lorsque ça vient à l’intrigue il y a aussi des éléments autobiographiques
tels que l’enfance du garçon passé au Brésil et son déménagement au Québec
...
Quand je
regarde mes tableaux, le processus s’inverse et je peux alors retourner en arrière
...
(Kokis, p
...
La manière dont le narrateur décrit ses peintures est très

semblable à l’art que cré Kokis
...
La
voix de l’auteur se laisse entendre quand il s’agit des réflexions du narrateur lorsqu’il est
adulte au Québec : «Ni pacte autobiographique ni pacte fictionnel, mais plutôt texte
hybride qui engendre un personnage dorénavant bien réel dans le panorama de la
littérature québécoise : Kokis lui-même, à la fois peintre et romancier, qui aura toujours à
s'expliquer à propos de son alter ego
...
564) Figueiredo va jusqu’à appeler
le narrateur l’alter ego de Kokis, ce qui combine bien les éléments autobiographiques et
fictionnels, créant comme il le dit, un personnage et un texte hybride
...
Comme on peut le voir sur les
couvertures de certaines éditions du roman Le Pavillon des miroirs, Kokis semble avoir
une fascination avec les masques
...
En tant que lecteur on peut se demander si
l’œuvre de fiction sert de masque pour l’auteur
...
Puisqu’il y a des attitudes misogynes et racistes dans le texte
Kokis ne voudrait pas que ses lecteurs croient que ce sont ses opinions ou bien que les
lecteurs brésiliens le trouvent peu patriote en ce qui concerne ses vues sur son pays
natale
...
Bien sûr Kokis emploi
l’exagération donc on ne peut pas dire avec certitude que les pensées du narrateur

reflètent celles de Kokis : «La réflexion sur l'art, dont l'écrivain nous entretient en
parallèle, est peut-être plus ardue, plus redondante aussi
...
»
(Bordeleau, p
...
Si on continue avec le concept
d’alter égo, même le narrateur peut être vu comme un entremêlement de la fiction et la
réalité puisqu’un alter égo est une personne de confiance qu'on peut charger de tout faire
à sa place
...

En conclusion, alors que l’auteur s’inspire de ses peintures et de sa propre vie, il
utilise le genre de la fiction afin de masquer sa voix
...
De plus, les thèmes de la religion
par rapport aux femmes, et l’objectification des femmes rejoignent celui du genre
littéraire quasi autobiographique car lorsqu’on parle d’autoreprésentation, on parle de
l’inclusion d’opinions personnelles car l’auteur devient le sujet de l’œuvre
...

 



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