Search for notes by fellow students, in your own course and all over the country.
Browse our notes for titles which look like what you need, you can preview any of the notes via a sample of the contents. After you're happy these are the notes you're after simply pop them into your shopping cart.
Document Preview
Extracts from the notes are below, to see the PDF you'll receive please use the links above
COURS DE
MACROECONOMIE
PREMIERE ANNEE SCIENCES
ECONOMIQUES ET DE GESTION
ELABORE PAR : KHEMAKHEM JAMEL
www
...
info
www
...
info
CE COURS EST REDIGE PAR KHEMAKHEM JAMEL, MAIS SON
CONTENU RESULTE D’UNE REFLEXION COMMUNE DE
L’ENSEMBLE DES MEMBRES DE L’EQUIPE PEDAGOGIQUE DE
MACROECONOMIE DE L’INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION DE
TUNIS
...
Cours de Macroéconomie
-1-
KHEMAKHEM Jamel
PLAN DU COURS
INTRODUCTION GENERALE
I - Genèse de la macroéconomie
II – Distinction Microéconomie et Macroéconomie
III - Objet de la macroéconomie
PREMIERE PARTIE : LES FONCTIONS DE COMPORTEMENT
CHAPITRE UN : LE COMPORTEMENT DE CONSOMMATION
SECTION I - L’HYPOTHESE DU REVENU COURANT : LA FONCTION DE
CONSOMMATION KEYNESIENNE
A) LES FONDEMENTS ET LES CARACTERISTIQUES DE L’HYPOTHESE
DU REVENU COURANT
B) LES IMPLICATIONS ET LES LIMITES DE L’HYPOTHESE DU
REVENU COURANT
a) Les implications
c) Les limites
SECTION II – LA THEORIE DU CHOIX INTERTEMPOREL DE FISHER
A) LE PLAN DE CONSOMMATION INTERTEMPOREL
a) La notion de richesse
b) La contrainte budgétaire
c) La fonction d’utilité
d) L’optimum
B) DEPLACEMENT DE L’EQUILIBRE
a) variation des revenus disponibles et déplacement de l’équilibre
b) variation du taux d’intérêt et déplacement de l’équilibre
c) Conclusion
SECTION III – L’HYPOTHESE DU CYCLE DE VIE DE MODIGLIANI
SECTION IV – L’HYPOTHESE DU REVENU PERMANENT DE M
...
Cette tâche est très complexe et semble impossible tellement les économies sont
complexes
...
Ces phénomènes peuvent être conjoncturels ou structurels
...
La macroéconomie traite donc
des phénomènes conjoncturels de courte période, avec un stock de capital donné
...
Et pour tenter de comprendre ces phénomènes, les économistes se donnent une représentation
simplifiée de la réalité, en recourant à la modélisation
...
Et la même réalité peut être
représentée de plusieurs manières selon l’objectif visé par l’étude et surtout selon les
hypothèses émises sur le système économique et sur son fonctionnement
...
En sciences économiques, la multiplicité des écoles de pensée s’explique en grande partie par
la multiplicité des hypothèses émises sur le fonctionnement de la sphère économique de la
société
...
Le clivage fondamental visé par ce cours se rapporte à la pertinence de
l’intervention publique dans la vie économique
...
Mais cette construction suppose que les éléments
essentiels qui composent ces modèles soient explicités et ceci nous préoccupera dans la
première partie de ce cours
...
En effet, la consommation est un acte fondateur de l’activité économique dans le sens où c’est
elle qui permet de satisfaire nos besoins (individuels et collectifs) et que ces derniers sont à
l’origine même de l’activité économique
...
Par ailleurs, la consommation est en général la composante principale de la demande globale
et à ce titre elle est au cœur du débat sur l’efficacité des politiques macroéconomiques de
relance
...
Ceci étant dit, nous définissons la consommation comme un acte de destruction d’un bien ou
d’un service
...
La consommation intermédiaire se rapporte à un bien ou un service qui n’a pas encore achevé
son itinéraire dans le processus productif et qui est appelé à être transformé en un autre bien
...
Mais la consommation finale est un acte de
simple « destruction » destiné à satisfaire un besoin humain
...
Mais dans ce chapitre, nous nous
intéressons exclusivement à la consommation privée des ménages
...
Notre objectif est de passer en revue les analyses de la consommation globale des ménages en
vue de trouver les variables explicatives de cette évolution, c'est-à-dire de dégager ses
déterminants
...
Mais ce concept
peut recouvrir diverses réalités : le revenu courant, le revenu relatif ou le revenu permanent
...
Mais d’autres auteurs introduisent certains
décalages :
o Duesembery introduit ce décalage au niveau du revenu avec l’hypothèse du
revenu relatif :
Ct = aYt + bYt-1
o Brown l’introduit au niveau de la consommation pour tenir compte des
habitudes :
o Ct = aYt + bCt-1 + C0
...
• A l’opposé de la théorie keynésienne, nous trouvons la théorie du choix intertemporel
proposée par Fisher qui prend en compte le long terme et donc l’évolution de la richesse
...
Dans ce cours, nous limiterons nos investigations aux propositions de Keynes, Fisher,
Modigliani et Friedman
...
Le point de départ de la théorie keynésienne est une loi dite loi psychologique de Keynes qui
s’énonce comme suit : « la loi psychologique fondamentale sur laquelle nous pouvons nous
appuyer en toute sécurité, à la fois à priori en raison de notre connaissance de la nature
humaine et à posteriori en raison des renseignements détaillés de l’expérience, c’est qu’en
moyenne et la plupart du temps, les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure
que le revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du revenu »2
...
(où Ct est la consommation des ménages de la période t)
...
Il existe un seuil minimum de consommation qui correspond au minimum vital et
qui sera appelé consommation incompressible
...
• La propension marginale à consommer, qui mesure la variation de la consommation des
ménages conséquente à la variation du revenu disponible d’une unité, est constante et
dC t
= c avec 0 < c < 1
...
A partir de cette fonction de consommation, nous pouvons déduire celle de l’épargne
...
1
2
Dans ce cours, nous supposons que les transferts extérieurs nets sont nuls et de ce fait PIB = PNB
...
M
...
Cours de Macroéconomie
-8-
KHEMAKHEM Jamel
De cette relation, nous pouvons tirer un certain nombre de caractéristiques :
• L’épargne apparaît comme un résidu
...
entre zéro et un : PmS =
dYdt
• La propension moyenne à épargner, qui mesure l’épargne des ménages par unité de
revenu disponible, est croissante et inférieure à la propension marginale à épargner :
S
− C 0 + sYdt − C 0
PMS = t =
=
+s
Ydt
Ydt
Ydt
La PMS croît de -∞ a s, c'est-à-dire que pour des revenus disponibles très élevés, la PMS
tend vers la PmS
...
Il y a donc
un niveau du revenu disponible pour lequel l’épargne est nulle, c’est le seuil d’épargne
...
Cours de Macroéconomie
-9-
KHEMAKHEM Jamel
PMCP
MS
PmC
PmS
1
c
s
PMC
Pmc
PmS
PMS
0
Yd
YdE
Remarque : Les fonctions de consommation et d’épargne définies ci-dessus suggèrent que la
somme des propensions marginales à consommer et à épargner est égale à un, mais ne
permettent pas de savoir laquelle est supérieure à l’autre
...
Le revenu est destiné
essentiellement à la consommation et non à l’épargne
...
- La PMC est décroissante de ∞ à 0,85
...
- La PMC + PMS =1
...
• Pour un pays donné, la PMC doit diminuer au fur et à mesure que le niveau de vie de la
population s’élève
...
Cours de Macroéconomie
- 10 -
KHEMAKHEM Jamel
• La consommation est la composante principale de la demande, et de ce fait elle constitue le
moteur de la croissance économique
...
b) Les limites
La théorie keynésienne de la consommation va être critiquée sur plusieurs flancs
...
Nombreux sont les travaux empiriques qui
remettent en cause l’hypothèse de Keynes
...
Ce dernier livre des résultats contrastés : la
thèse de Keynes n’est confirmée qu’à court terme où on observe effectivement une baisse
du taux de consommation
...
Par
ailleurs, l’histoire concrète n’a pas confirmé la stagnation séculaire qui devrait survenir si
l’hypothèse keynésienne était suffisamment robuste
...
En effet, si nous considérons deux catégories de ménages ayant des fonctions de
consommation différentes : les riches avec une PmC faible, et les pauvres avec une PmC
élevée
...
• L’hypothèse du revenu courant ne peut rendre compte du comportement de consommation
des ménages dont les revenus subissent des variations aléatoires importantes tels que les
exploitants agricoles soumis aux aléas climatiques ou certaines activités soumises à des
variations saisonnières importantes
...
Par ailleurs, il n’ya
aucun fondement microéconomique à la formulation macroéconomique du comportement
de consommation
...
La contribution de Fisher semble l’alternative la plus exhaustive et celle qui a donné
naissance à plusieurs interprétations alternatives
...
D’inspiration néoclassique, cette théorie suppose des agents rationnels qui agissent dans un
environnement de concurrence parfaite
...
L’hypothèse de base de cette théorie est que la finalité de la consommation des ménages est la
maximisation de l’utilité
...
Autrement dit, un ménage serait prêt à sacrifier une
certaine quantité de consommation au présent en vue d’avoir une quantité plus élevée au futur
et inversement
...
A) LE PLAN DE CONSOMMATION INTERTEMPOREL
Pour simplifier notre raisonnement, nous supposons un ménage représentatif :
- dont l’espérance de vie est de deux périodes : le présent (période1) et le futur (période 2),
- qui n’a pas de richesse initiale et qui ne lègue rien à ses héritiers4
...
Le taux d’intérêt réel (r)5 est la récompense de la renonciation au présent, c'est-à-dire la
récompense de l’abstinence
...
Ce ménage peut donc, à chaque période, avoir une consommation inférieure à son revenu
courant et épargner le reste ou avoir une consommation supérieure à son revenu courant et
emprunter la différence
...
a) La notion de richesse
Nous désignons par richesse d’un ménage (W), la somme de ses revenus disponibles réels
Y
actualisés
...
Il s’agit, ici, de l’égalité entre la somme de ses revenus disponibles réels actualisés et
la somme de ses consommations annuelles réelles actualisées
...
Fisher, The theory of interest, 1930
...
5
Le taux d’intérêt créditeur est égal au taux d’intérêt débiteur
...
Nous
remarquons que c’est une droite décroissante de pente – (1+r)
...
Une courbe d’indifférence intemporelle est le lieu géométrique de toutes les combinaisons de
consommation (C1 , C2) qui donnent le même niveau d’utilité
...
1+ r ⎠
⎝
ℑ est maximum lorsque :
Cours de Macroéconomie
- 13 -
KHEMAKHEM Jamel
∂U
⎫
(1) ⎫
=λ
⎪
⎪
∂C 1
∂ℑ
⎪
⎪
⎪
∂U
λ
∂ℑ
∂U
λ
(2)⎪ (1) = ∂C1
=
=
−
=0 ⎬⇔
⎬
∂ℑ
∂C 2 1 + r
∂C 2 ∂C 2 1 + r
⎪ ( 2)
⎪
⎪
⎪
∂C 2
C
C
∂ℑ
(3) ⎪
W = C1 − 2
= W − C1 − 2 = 0 ⎪
1+ r
1+ r
∂λ
⎭
⎭
∂ℑ
∂C 1
UmC 1 − dC 2
Or
=
=
= TMSI
∂ℑ
UmC 2
dC 1
∂C 2
Le TMSI (le taux marginal de substitution inter temporel)
consommation future que le ménage serait prêt de céder pour avoir
de consommation présente et garder le niveau d’utilité constant
...
∂ℑ
∂U
=
−λ =0
∂C 1 ∂C 1
= 1+ r
mesure la quantité de
une unité supplémentaire
C’est le taux d’échange
(1+r) mesure la valeur future d’une unité de consommation présente
...
Autrement dit, l’optimum
est tel que le taux d’échange objectif est égal au taux d’échange subjectif :
C
TMSI = 1+ r et W = C 1 + 2
1+ r
Cet équilibre implique quelques suggestions et remarques :
• Contrairement à l’hypothèse de Keynes, la consommation des ménages ne dépend pas
uniquement du revenu disponible, elle dépend également du taux d’intérêt
...
o un ménage débiteur caractérisé par une épargne négative, c'est-à-dire par une
consommation présente supérieure au revenu présent : C1* > Y1 ⇔ S < 0
...
Autrement dit son épargne à la deuxième période est égale à moins son
épargne de la première période
...
Pour ce faire, nous devons analyser les conséquences des variations du revenu disponible et
du taux d’intérêt, lesquelles variations se traduisent par un déplacement de l’équilibre
...
La droite budgétaire va subir un déplacement parallèle, puisque la
pente [– (1+r)] ne varie pas, et par conséquent les consommations présentes et futures ainsi
que l’épargne vont aussi varier dans le même sens :
ΔY1 > 0 et/ou ΔY2 > 0 ⇒ ΔW > 0 ⇒ ΔC1 > 0 et ΔC2 > 0 et ΔS > 0
ΔY1 < 0 et/ou ΔY2 < 0 ⇒ ΔW < 0 ⇒ ΔC1 < 0 et ΔC2 < 0 et ΔS < 0
C2
C2*’
C2*
U’
U
C1* C1*’
C1
b) variation du taux d’intérêt et déplacement de l’équilibre
Toute variation du taux d’intérêt réel (Y1 et Y2 restant constants) implique un déplacement
non parallèle de la droite budgétaire et par la même un déplacement de l’équilibre
...
•
•
•
L’effet richesse résulte du fait que le ménage va se sentir plus riche ou plus pauvre selon
le sens de variation du taux d’intérêt et selon que l’agent soit débiteur ou créditeur : une
augmentation du taux d’intérêt enrichit l’agent créditeur et appauvrit l’agent débiteur et
inversement
...
L’autre effet de la variation du taux d’intérêt est la modification de la récompense de la
renonciation au présent, c’est à dire du prix de C1 en terme de C2
...
Les effets conjugués (effet global) sont donc relativement complexes sur les
consommations présentes et futures et sur l’épargne
...
Toutefois, les tenants de ce modèle font
l’hypothèse que lorsque l’effet revenu et l’effet substitution ne vont pas dans le même
sens, c’est ce dernier qui l’emporte de sorte que, par exemple, si l’effet revenu est positif
et l’effet substitution est négatif, l’effet global sera négatif
...
Δr>0
Agent Créditeur
Agent Débiteur
ES
ER EG
ES
ER EG
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
Δ C1
Δ C2
ΔS
Δr<0
Agent Créditeur
Agent Débiteur
ES
ER EG
ES
ER
EG
+
+
+
+
+
+
+
-
Remarque : Pour représenter graphiquement l’effet substitution, il faut créer un point
intermédiaire en traçant une droite parallèle à la nouvelle droite budgétaire, tangente à la
courbe d’indifférence initiale
...
Δ r > 0 (Agent créditeur)
C2
Equilibre initial : Point A
Equilibre final : Point C
Point intermédiaire : Point B
C
Effet substitution : de A à B
Effet revenu : de B à C
Effet global : de A à C
U’
C2*’
B
U
A
C2*
Y2
C1*’ C1*
C1
Y1
c) Conclusion
Si nous supposons que l’effet substitution l’emporte sur l’effet revenu, nous pouvons conclure
que l’approche de Fisher établit une relation croissante entre la consommation présente et la
richesse (la richesse elle-même est fonction croissante des revenus) et décroissante entre la
consommation présente et le taux d’intérêt réel
...
Comme nous l’avons vu, le modèle de Fisher suppose que la consommation d’une période
dépend des revenus de toutes les périodes
...
L’objectif de ces transferts de revenus est d’avoir une structure de consommation relativement
stable durant toute la vie
...
Le rôle de l’épargne, dans ce cas, est de
répondre au désir des ménages de ne pas voir leur consommation baisser substantiellement
durant la période de retraite
...
Pour illustrer la contribution de Modigliani, nous supposons un ménage qui dispose d’une
richesse initiale égale à Wo
...
Il perçoit, durant la période d’activité, un revenu annuel
constant égal à Y
...
Question : quel niveau de consommation doit-il avoir pour être en mesure de « lisser » sa
consommation durant toute la durée de vie ?
Pour simplifier le raisonnement, nous supposons que le taux d’intérêt est nul6
...
Cette dernière relation indique que la consommation dépend de la richesse et du revenu
...
Si tous les ménages adoptent un comportement similaire, la fonction de consommation
agrégée sera : C = α W + β Y
Où : α = propension marginale à consommer une partie de la richesse
β = propension marginale à consommer une partie du revenu
6
Cette hypothèse ne modifie en rien les résultats du modèle
...
Cours de Macroéconomie
- 17 -
KHEMAKHEM Jamel
A priori, nous pouvons supposer que la richesse est constante à court terme
...
Y
W
C
Epargne
Désépargne
e
n
t
Au niveau individuel, la richesse augmente, puis baisse
...
Ainsi :
•
à court α W = α W0 (une constante) et la fonction de consommation est :
C = α W0 + β Y
...
αW0
Et la PMC =
+ β décroissante par rapport au revenu
...
L’accroissement du revenu va être
compensée par l’accroissement de la richesse de sorte que la propension moyenne à
consommer va rester constante
...
C
αW2
αW1
αW0
Y
Ainsi, la contribution de Modigliani a établi que la consommation des ménages dépend en
partie du revenu courant, mais elle dépend aussi de la richesse
...
Cours de Macroéconomie
- 18 -
KHEMAKHEM Jamel
SECTION IV – L’HYPOTHESE DU REVENU PERMANENT DE M
...
Il va avancer
les notions de revenu permanent et de consommation permanente
...
Et comme les revenus futurs ne sont pas
observables directement mais anticipés, la richesse elle-même est une notion qui sera, selon
l’approche du revenu permanent, anticipée
...
Vu sous l’angle des avoirs d’un ménage, le revenu permanent sera considéré comme le reflet
des revenus annuels stables sur une longue période dont la valeur présente actualisée est égale
à la richesse de ce ménage
...
C’est pourquoi, nous pouvons dire que ce concept est intimement lié
au concept de richesse (W)
...
+
1 + r (1 + r )²
(1 + r ) n −1
Le revenu permanent serait ce revenu constant à long terme tel que :
⎛
⎞
YP
1
1
1
YP
YP
⎟
W = YP +
+
+
...
+
n −1
n −1 ⎟
⎜
1 + r (1 + r )²
1 + r (1 + r )²
(1 + r )
(1 + r ) ⎠
⎝
C’est une suite géométrique de premier terme 1 et de raison
n
⎛
⎜1−⎛ 1 ⎞
⎟
⎜
⎝1+ r ⎠
P⎜
W=Y ⎜
⎜ 1−⎛ 1 ⎞
⎟
⎜
⎜
⎝1+ r ⎠
⎝
1
1+ r
⎞
⎟
⎟
⎛ r ⎞
P⎛1+ r ⎞
P
⎟ = Y ⎜ r ⎟ ⇒ Y = W⎜ 1 + r ⎟
⎝
⎠
⎝
⎠
⎟
⎟
⎠
Mais cette définition théorique du revenu permanent ne permet pas de l’évaluer d’une manière
empirique étant donné l’indétermination des revenus futurs et du taux d’intérêt futur
...
L’hypothèse de base est que les revenus courants subissent, d’année en année, des chocs
temporaires aléatoires
...
Il représente donc la partie stable du revenu
...
Il représente la différence à
court terme entre le revenu courant et le revenu permanent à long terme
...
Cet écart peut être positif ou négatif selon que le
revenu courant est supérieur ou inférieur au revenu permanent
...
Il peut être estimé à partir d’un processus d’anticipations adaptatives où le revenu
permanent d’une période serait égal au revenu permanent de la période précédente qui sera
ajusté à la hausse ou à la baisse selon que le revenu transitoire est positif ou négatif
...
Tout écart entre le revenu courant Yt et
le revenu permanent de la période précédente ( YtP 1 ) sera ajouté ou retranché à l’évaluation du
−
revenu permanent dans une proportion égale à λ, c'est-à-dire que si nous considérons que
Yt − YtP 1 est le revenu transitoire, alors le revenu permanent sera :
−
(
)
YtP = YtP 1 + λ Yt − YtP 1 = YtP 1 + λ Yt − λ YtP 1 = λ Yt + (1 − λ )YtP 1
−
−
−
−
−
[
où YtP 1 = λ Yt −1 + (1 − λ )YtP 2 = λ Yt −1 + (1 − λ ) λ Yt − 2 + (1 − λ )YtP 3
−
−
−
]
⇒ YtP = λYt + λ (1 − λ )Yt −1 + λ (1 − λ ) Yt − 2 + λ (1 − λ ) Yt − 3 +
...
Les coefficients de pondération sont de plus en plus faibles au fur et à mesure
que l’on remonte dans le passé
...
Quand les revenus courants augmentent ou
baissent temporairement, les ménages ne bouleversent pas complètement leurs habitudes de
consommation
...
L’idée maîtresse derrière la théorie du revenu permanent est que la consommation courante
est une proportion du revenu disponible courant, mais cette proportion est plus importante
pour la partie du revenu qui est permanente et plus faible pour celle qui est transitoire
...
Si leurs revenus transitoires deviennent négatifs, ils puisent dans leurs
épargnes pour maintenir leurs niveaux de vie
...
En effet, en période d’expansion économique, les ménages
réalisent des revenus transitoires positifs et importants, ce qui les incite à l’épargne ; leur
richesse va donc augmenter
...
7
Un cycle économique est une fluctuation récurrente de la production et de l’emploi comprenant une oscillation
à la hausse et une oscillation à la baisse par rapport à une tendance
...
La première tend à favoriser une baisse du
C
à court terme en période d’expansion et une hausse en période de ralentissement
...
Mais ces tendances sont contrecarrées par la tendance des ménages à
épargner une forte proportion des revenus transitoires
...
A court terme cette fonction
est instable
...
Ce coefficient est, selon Friedman, proche de l’unité, mais il peut varier d’un pays à l’autre et
d’une catégorie de ménages à l’autre
...
(
)
Et comme YtP = YtP 1 + λ Yt − YtP 1 , nous pouvons déduire la fonction de consommation à
−
−
[
(
)]
(
court terme des revenus transitoires : C tP = k YtP 1 + λ Yt − YtP 1 = kYtP 1 + kλ Yt − YtP 1
−
−
−
−
)
Pour (k = 0,9) et (λ = 0,25) : la propension marginale à consommer le revenu permanent est
égale à 0,9 et la propension marginale à consommer le revenu transitoire est égale à 0,225
...
La dernière équation peut être exprimée différemment de manière à établir une relation entre
la consommation permanente ( C tP ) et le revenu disponible courant (Yt) :
C tP = k (1 − λ )YtP 1 + kλ Yt
...
Par ailleurs, il est également possible d’établir une relation de proximité entre les conclusions
de Friedman et celles de Brown
...
+ λ (1 − λ ) Yt − n
[
2
3
n
C tP = λ k Yt + (1 − λ )Yt −1 + (1 − λ ) Yt − 2 + (1 − λ ) Yt − 3 +
...
+ (1 − λ )
2
3
n −1
]
Yt − n
]
]
(1 − λ )C tP−1 = λk [(1 − λ )Yt −1 + (1 − λ )2 Yt − 2 + (1 − λ )3 Yt − 3 + (1 − λ )4 Yt − 4 +
...
Cours de Macroéconomie
- 22 -
KHEMAKHEM Jamel
CHAPITRE DEUX
LE COMPORTEMENT D’INVESTISSEMENT
INTRODUCTION
a) Définition de l’investissement
On entend par investissement l’acte qui consiste à acquérir des biens d’équipement durables
destinés à accroître la production de biens et services dans le futur
...
L’investissement public sera intégré dans les dépenses
publiques
...
Il s’agit d’un simple
transfert d’un élément d’actif (monnaie) vers un autre élément d’actif (actions)
...
Cet acte représente un simple transfert de propriété et ne constitue en aucun cas un
accroissement de la capacité productive de l’économie considéré
...
En effet :
I = FBCF + ΔSt (où ΔSt est la variation de stock)
- Il faut également distinguer l’investissement brut (Ibt) de l’investissement net (Int)
...
Ces derniers
servent à maintenir le stock de capital constant suite à sa dépréciation par usure physique ou
par usure technologique (obsolescence)
...
Si nous supposons que le stock de capital (K) se déprécie à un taux
constant (δ), nous pouvons écrire : Ibt = Int + Ατ = (Kt – Kt-1) + δ Kt-1
b) Rôle de l’investissement
L'investissement joue un double rôle au sein de l’activité économique :
- En tant que composante de la demande finale globale, l’investissement est, comme la
consommation, une dépense et à ce titre, il peut soutenir l’activité économique
indépendamment de l’usage concret auquel il est destiné
...
Cours de Macroéconomie
- 23 -
KHEMAKHEM Jamel
Partant de ces considérations, l’objet de ce chapitre est de déterminer les facteurs explicatifs
de l’investissement
...
Toutefois, tout en reconnaissant l’existence et l’importance de ces derniers facteurs, les
économistes ne vont pas leur accorder beaucoup de place et vont mettre en avant, selon les
écoles de pensée, un ou deux facteurs explicatifs objectifs
...
SECTION I – LA THEORIE KEYNESIENNE DE LA DEMANDE D’NVESTISSEMENT
La décision d’investissement est le fait du producteur qui décide de transformer des avoirs
monétaires en actifs physiques, c'est-à-dire en biens d’équipement
...
A) LE ROLE DU TAUX D’INTERET DANS LA DECISION D’INVESTISSEMENT
Tout investissement doit être financé, soit par des fonds propres, soit par des emprunts
...
Et comme les
entrepreneurs cherchent toujours la rentabilité financière, ils vont comparer ce coût avec le
rendement du projet
...
a) L’approche de la VAN
La règle fondamentale en matière de décision d’investissement est celle de la valeur actuelle
nette (VAN) qui consiste à comparer le coût et les recettes d’un projet d’investissement
...
- Une dépense d’investissement (I0) à engager immédiatement pour l’acquisition de biens
d’équipement dont la durée de vie est de (n) années
...
Soit donc RN1, RN2, …, RNn, les recettes nettes attendues, ou les rendements escomptés, par
un entrepreneur qui envisage d’acheter des biens d’équipement d’une valeur I0
...
Pour décider de la faisabilité d’un projet, il faut calculer sa VAN, c'est-à-dire la différence
entre la somme des revenus actualisés et le coût d’achat des équipements :
RN 3
RN 1
RN 2
RN n
VAN =
+
+
+
...
8
Remarquons qu’il s’agit, ici, de prévisions : prévision de la durée d’utilisation, prévision des résultats à attendre
de l’exploitation, prévision des coûts de production, …
...
10
La VAN calculée ci-dessus suppose que le projet n’est productif qu’au bout d’une période et que la valeur
résiduelle est nulle
...
36000 24000 18000
VAN =
+
+
− 66085 = 2113 > 0
1,08
(1,08) 2 (1,08) 3
Ce projet est rentable et peut être réalisé du fait que sa VAN est positive
...
Le TRI est le taux d’actualisation (ρ) qui rend la différence entre la valeur présente de
l’investissement et ses revenus futurs égale à zéro
...
+
− I0 = 0
2
3
1 + ρ (1 + ρ)
(1 + ρ )
(1 + ρ ) n
Dans ces conditions, la décision d’investissement va résulter d’une comparaison entre ρ et le
taux d’intérêt
...
Exemple :
Partant du projet décrit dans l’exemple précédent, la solution de la relation :
36000 24000
18000
+
+
− 66085 = 0 est : ρ = 0,1
...
Partant de cette règle, nous supposons un entrepreneur face à plusieurs projets
d’investissement à TRI différents
...
Supposons les 6 projets suivants :
Projet
A
B
C
D
E
F
TRI
0,25 0,08 0,06 0,14 0,12 0,2
Montant de l’investissement
100
120
80
150
100
80
A
F
D
E
B
C
TRI
0,25
0,2
0,14 0,12 0,08 0,06
Montant de l’investissement
100
80
150
100
120
80
Investissement cumulé
100
180
330
430
550
630
Classement des projets :
Projet
Cours de Macroéconomie
- 25 -
KHEMAKHEM Jamel
ρ
0,25
0,12
0,14
0,12
0,08
0,06
100
180
330
430
550
630
I
Si r = 5 % : tous les projets seront réalisés et I sera égal à 630
...
Ainsi, plus le taux d’intérêt est faible, plus le montant des investissements est élevé du fait
qu’il y aura de plus en plus de projets rentables
...
- à des niveaux très faibles du taux d’intérêt, l’investissement ne dépend plus du taux
d’intérêt, c'est-à-dire que la sensibilité de l’investissement au taux d’intérêt sera nulle
...
L’investissement sera donc lié
positivement aux variations de la demande anticipée
...
Il n’y a pas de capitaux oisifs
...
H3 : On suppose une fonction de production à coefficients fixes et des rendements d’échelle
constants
...
Et comme Yt-1 est une constante, on peut déduire que l’investissement net est une fonction
croissante du niveau de production :
dI nt
>0
Int = f (Y) avec
dY
Remarques :
- L’investissement nouveau nécessaire pour répondre à l’accroissement de la demande est
appelé investissement induit
...
- L’accélérateur ne fonctionne que dans le cas où la demande est croissante
...
En
cas d’une reprise de la demande, les capitaux oisifs doivent être utilisés avant de procéder à de
nouveaux investissements
...
A la situation initiale, les
capacités de production sont pleinement utilisées
...
La demande anticipée est de 100, 105, 115, 115, 100, 120
...
Période
Demande (1)
Capital optimum (2)
Capital disponible début de période (3)
Investissement induit (4)
Investissement de remplacement (5)
Investissement total (6)
Capital disponible fin de période (7)
Capitaux oisifs (8)
1
100
400
400
0
40
40
400
0
2
105
420
400
20
40
60
420
0
3
115
460
420
40
42
82
460
0
4
115
460
460
0
46
46
460
0
5
6
100 120
400 480
460 414
0
66
0
41,4
0 107,4
414 480
14
0
C) CONCLUSION
En définitive, la demande d’investissement dans la théorie keynésienne dépend aussi bien du
taux d’intérêt que du volume des ventes anticipé
...
Cours de Macroéconomie
- 27 -
KHEMAKHEM Jamel
SECTION II – LE MODELE NEOCLASSIQUE DE L’NVESTISSEMENT
Dans ce modèle, l’investissement est défini comme la différence entre le stock de capital
désiré (Kt*) et le stock de capital existant (Kt-1) moyennant un coefficient d’ajustement λ
(avec o < λ < 1)
...
Le stock de capital désiré, appelé aussi stock de capital optimum est celui qui maximise le
profit des entreprises
...
A) LE STOCK DE CAPITAL OPTIMUM
Pour simplifier le raisonnement, nous supposons que le capital est vendu à la fin de la période
et racheté ou loué pour la période suivante
...
Le
nouveau capital n’étant pas immédiatement opérationnel, nous supposons que ce stock de
capital de la période (t) n’entre dans le cycle de production qu’au cours de la période (t+1) :
Yt+1 = f(Kt , Lt+1) (avec L : le niveau de l’emploi)
...
Πt+1 = (Pt+1) (Yt+1) – [(wt+1) (Lt+1) +(cut) (Kt)]
(où w est le coût unitaire du travail et cu le coût unitaire du capital)
...
Si nous augmentons le stock de capital d’une unité, la production va augmenter de
Supposons par ailleurs qu’il n’existe qu’un seul bien dans l’économie
...
Il s’en suit que le
prix unitaire du capital à la période (t) est (Pt)
...
Le rendement de l’investissement est constitué de deux éléments :
• Cet investissement d’une unit é augmente la production Yt+1 de la PmK qui sera vendue au
prix Pt+1 c'est-à-dire que le revenu additionnel sera : (Pt+1) (PmK)
...
Et puisque le producteur vent la totalité de son capital à la fin de
chaque période, la valeur résiduelle qui sera récupérée est : (Pt+1) (1 - δ)
...
Si
nous supposons que le taux d’intérêt créditeur est égal au taux d’intérêt débiteur (R), nous
pouvons dire que : Le coût d’opportunité des fonds investis = R * Pt
B) LA DECISION D’INVESTISSEMENT
Cette décision dépend de la comparaison entre le gain net (ou rendement de l’investissement)
et le coût d’opportunité des fonds investis
...
Le stock de capital
optimum est donc obtenu par l’égalisation entre rendement et coût d’opportunité :
(Pt+1) [ PmKt + (1 - δ)] – Pt = R * Pt (1)
^
^
P
Sachant que : P t = t +1 − 1 ⇒ Pt +1 = ( P t + 1)( Pt ) ⇒ l’équation (1) devient :
Pt
^
( P t + 1)( Pt )
[ PmKt + (1 - δ)] – Pt = R * Pt
^
Si nous simplifions par Pt , nous obtenons : ( P t + 1) [ PmKt + (1 - δ)] – 1 = R
⇔ Rendement nominal de l’investissement = taux d’intérêt nominal
^
[ PmKt + (1 - δ)]
⇔
( P t + 1)
⇔
PmKt + (1 - δ) =
=R+1
R+1
^
Pt + 1
^
Remarque : On démontre que si 0 < P t < 1, alors :
R+1
^
^
→ 1 + R − Pt
Pt + 1
^
^
D’où : PmKt + 1 - δ = 1 + R - P t (avec R - P t = taux d’intérêt réel (r))
Ceci conduit à deux écritures possibles :
• Soit PmKt - δ = r (2)
Avec PmKt - δ : le taux de rendement réel d’une unité additionnelle d’investissement
...
• Soit PmKt = r + δ (3)
Avec r + δ = cu : le coût d’utilisation du capital pendant une période de production
...
Selon la relation (3) le capital optimum est obtenu en égalisant ce que rapporte une unité de
capital et ce que coûte l’usage de cette unité de capital, c'est-à-dire que le capital optimum est
tel que : PmKt = cu
...
Cours de Macroéconomie
- 29 -
KHEMAKHEM Jamel
Kt*
cu
Kt* = f(cu)
dK *
t
<0
avec
dcu
^
Et comme cu = r + δ = R - P t + δ, alors
dK *
t
Kt* = f (r + δ)
< 0 et
avec
dr
dK *
t
<0
dδ
^
Remarque : r varie si l’une de ses composantes R ou P t varient
...
Cours de Macroéconomie
- 30 -
KHEMAKHEM Jamel
CHAPITRE TROIS
L’EQUILIBRE SUR LE MARCHE DE LA MONNAIE
INTRODUCTION
a) Définition de la monnaie
Dans une économie monétaire moderne où il n’ya plus de troc, la monnaie se définit comme
l’ensemble des moyens de paiement immédiatement utilisables pour acquérir des biens et
services ou régler des dettes
...
Le prix de la monnaie peut être calculé de plusieurs façons :
- Le prix nominal : c’est le prix unitaire de la monnaie qui est par définition égal à un
...
- Le prix relatif : c’est le pouvoir d’achat de la monnaie
...
Si P est le niveau
1
général des prix (NGP), alors le prix relatif de la monnaie est égal à :
...
- Le taux d’intérêt : il mesure la valeur des services rendus par la monnaie dans le temps
...
- Le taux de change : il mesure la quantité de monnaie locale qu’il faut céder pour avoir une
unité de monnaie étrangère
...
Ceci veut dire que pour
avoir un €, il faut 1,7 DT
...
Si nous
P*
notons le taux de change nominal Z, le taux de change réel Zr sera : Z r = Z
(où P est le
P
NGP local et P*, le NGP à l’étranger)
...
Au sens le plus strict du terme, il s’agit de l’agrégat M1 qui traduit les disponibilités
monétaire et qui regroupe la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale
...
Cette composante de la monnaie est appelée monnaie centrale du fait
qu’elle est émise exclusivement par la Banque Centrale
...
Cette monnaie bancaire
est mobilisable par les chèques, les ordres de virement ou les cartes de paiement
...
Cours de Macroéconomie
- 31 -
KHEMAKHEM Jamel
SECTION I – L’OFFRE ET LA DEMANDE DE MONNAIE
A) L’OFFRE DE MONNAIE
L’offre de monnaie est la quantité de monnaie mise, à un moment donné, à la disposition du
public par le système bancaire (Banque Centrale et banques commerciales)
...
Cette monnaie est créée par la Banques Centrale et
les banques commerciales
...
C’est pourquoi nous supposerons que c’est la Banque
Centrale qui « décide » de la quantité de monnaie qui sera offerte à un moment donnée
...
Elle peut varier
selon la politique monétaire de la Banque Centrale
...
Et une politique monétaire
restrictive se traduit par une baisse de l’offre de monnaie : Δ Mo < 0
...
B) LA DEMANDE DE MONNAIE
Pour saisir les déterminants de la demande de monnaie, il faut d’abord connaître les raisons
qui poussent les agents économiques non financiers à détenir de la monnaie
...
Dans ce sens la monnaie simplifie
le système des prix en remplaçant les prix relatifs par des prix absolus
...
2
Dans une économie monétaire, le nombre de prix absolus sera égal à : (n-1)
...
En effet le troc suppose une double coïncidence des besoins du fait
qu’un individu qui cherche à échanger le bien A contre le bien B doit trouver un autre
individu qui dispose du bien B et qui a aussi besoin du bien A
...
Avec l’introduction de la
monnaie qui scinde l’échange en deux actes différents (acte d’achat et acte de vente), cette
double coïncidence n’est plus exigée et il n’ya plus donc aucun obstacle à l’essor des
échanges
...
En effet, un individu qui dispose du bien A qu’il
veut vendre, n’est pas obligé d’acquérir immédiatement le bien B s’il n’a besoin de ce dernier
que plus tard
...
La monnaie constitue un lien entre le présent et le
futur du fait qu’elle permet d’étaler les achats dans le temps
...
Certains
autres biens (métaux précieux, biens immobiliers, titres financiers, …
...
Mais, bien que le rendement
nominal de la monnaie soit nul12, elle constitue toujours une réserve de valeur, vu qu’elle
constitue l’actif le plus liquide et que son coût de transaction est nul
...
a) Le motif de transaction
Ce premier motif de détention de la monnaie résulte du problème de la non synchronisation
des échanges qui se traduit par une séparation des recettes et des dépenses, c'est-à-dire que les
agents vont vendre leurs biens ou ressources contre de la monnaie, puis ils vont étaler leurs
achats d’autres biens et services dans le temps
...
Et comme le niveau des transactions est
approximé par le PIB, alors la demande de monnaie pour motif de transaction sera fonction
croissante de la valeur de la production
...
Et si nous
appelons « vitesse de circulation monétaire13» le nombre de fois qu’une unité monétaire
change de main durant l’année, on peut dire que plus la monnaie circule, moins nous aurons
besoin de monnaie pour les transactions
...
12
Le rendement réel de la monnaie est même négatif étant donné que l’inflation réduit son pouvoir d’achat
...
A
titre d’exemple, cette vitesse sera plus élevée lorsque les salaires sont payés à la semaine que lorsqu’ils sont
payés au mois
...
13
Cours de Macroéconomie
- 33 -
KHEMAKHEM Jamel
Si nous notons la demande nominale de monnaie pour motif de transaction (MT), le NGP (P),
la vitesse de circulation monétaire (v), alors nous pouvons écrire :
1
1
M T = PY = kPY avec k =
v
v
Dans ce cas la demande réelle de monnaie pour motif de transaction sera :
MT
= kY
P
Et comme la vitesse de circulation est un paramètre de comportement qui traduit les habitudes
de paiement, nous pouvons supposer qu’elle est constante en courte période étant donné que
les comportements ne varient qu’en longue période
...
P
dY
Y
MT
P
b) Le motif de précaution
Outre les besoins pour effectuer les transactions courantes, les agents économiques non
financiers vont détenir une quantité supplémentaire de monnaie pour pallier aux dépenses
imprévues qui peuvent survenir dans le futur
...
Cette demande, qui est qualifiée de demande de monnaie
pour motif de précaution, est elle aussi fonction croissante de la valeur de la production
...
Autrement dit, dans la suite de ce cours, nous désignons par
demande de monnaie pour motif de transaction, la demande de monnaie pour motif de
transaction plus la demande de monnaie pour motif de précaution
...
Cette activité n’existe que
parce que l’évolution futur du cours des titres est incertaine de sorte que les anticipations les
concernant varient d’un agent à un autre
...
Autrement dit, la demande de monnaie pour motif de spéculation (MS) augmente au fur et à
mesure que le cours des titres (CT) augmente et que les agents les vendent
...
(1)
d CT
Or le cours des titres est inversement proportionnel au taux de rendement des titres (RT)
...
Si le cours
de ce titre augmente et passe à 125 DT, son taux de rendement passe à : RT = 10/125 = 0,08,
et si son cours passe à 80 DT, son taux de rendement passe à : RT = 10/80 = 0,125
...
(2)
d CT
d MS
< 0
...
Ceci nous permet d’écrire la relation (3) comme suit :
d MS
< 0
...
La combinaison des relations (1) et (2) permet d’écrire : M S = f ( RT) avec
Toutefois, lorsque le cours des titres arrive à un niveau tellement faible de sorte que les
agents considèrent qu’il ne peut plus baisses (CT minimum), c'est-à-dire que le taux d’intérêt
arrive à son niveau maximum, les agents vont chercher à convertir la totalité de leurs
liquidités en titres, et la demande de monnaie de spéculation sera donc nulle
...
Cette situation d’excès
de liquidité est qualifiée de trappe à liquidité
...
Les 3 premières hypothèses impliquent que les agents non financiers ne détiennent pas
d’encaisses spéculatives
...
La fonction de demande de monnaie sera donc : Md = MT = kPY
L’équilibre sur le marché monétaire est tel que : Mo = Md ⇔ M o = kPY
0
Mo
0
(1)
kY
Comme la vitesse de circulation est supposée constante, la relation (1) permet de déterminer,
pour un niveau d’offre de monnaie constant, le NGP compatible avec chaque niveau de
production
...
La solution de cet équilibre est la relation : P =
Y
Y1
Y2
P1
P2
P
Et si nous nous référons à la quatrième hypothèse (Y = Y* = une constante), nous pouvons
déduire de la relation (1) une relation entre l’offre de monnaie et le NGP
...
L’explication de ce phénomène est la suivante : la politique monétaire expansive se traduit par
une augmentation des liquidités des agents économiques que ces derniers vont convertir en
titres
...
Ceci va entraîner une augmentation de la
demande d’investissement, donc une augmentation de la demande de biens et services
...
Y
Mo
2
kY
Mo
P1 = 1
kY
P2 =
Y1
P1
Cours de Macroéconomie
P2
- 36 -
P
KHEMAKHEM Jamel
B) L’APPROCHE KEYNESIENNE
L’approche keynésienne va tenir compte des trois motifs de détention de la monnaie de sorte
que : Md = MT + MS
Et parce que la théorie keynésienne de courte période suppose que le taux d’inflation
anticipée est nul, c'est-à-dire que le NGP est constant, l’analyse en terme nominal se confond
avec celle en terme réel
...
Sous ces hypothèses :
⎧M d = M T ( Y )
⎫
∀ R ≥ R max
⎪
⎪
⎪ d
⎪
⎨M = M T ( Y ) + M S ( R ) ∀ R min 〈 R 〈 R max ⎬
⎪ d
⎪
∀ R ≤ R min
⎪M = ∞
⎪
⎩
⎭
La demande de monnaie dépend donc de Y et de R
...
R
Y=Y0
Y=Y1
Y=Y2
Trappe à liquidités
Rmax
Rmin
Md
Etant donné cette fonction de demande de monnaie, l’équilibre sur le marché monétaire qui
égalise l’offre et la demande de monnaie permet de déterminer le taux d’intérêt d’équilibre
compatible avec chaque niveau de production
...
Ce phénomènes s’explique comme suit : pour une offre de monnaie donnée, afin de
financer une production supplémentaire, les agents non financiers vont émettre de nouveaux
titres
...
⇔
R=
Cours de Macroéconomie
- 37 -
KHEMAKHEM Jamel
R
Y=Y0
Y=Y1
Y=Y2
Mo
Rmax
R2
R1
R0
Rmin
Md
Mo
0
Pour une offre de monnaie : M0 = M o , le taux d’intérêt est : R0 pour Y = Y0 , R1 pour Y = Y1
0
et R2 pour Y = Y2
Et comme : Y2 > Y1 > Y0 alors R2 > R1 > R0
Par ailleurs, toute augmentation de l’offre de monnaie implique au contraire une baisse du
taux d’intérêt
...
Cette dernière va demander en
contrepartie des titres
...
R
Rmax
R0
R1
R2
Rmin
Mo
0
o
M1
Mo
2
Md
Pour un niveau de production : Y = Y0, le taux d’intérêt d’équilibre est : R0 pour M0 = M o ,
0
o
R1 pour M0 = M 1 et R2 pour M0 = M o
2
o
Et comme : M o < M 1 < M o alors R0 > R1 > R2
0
2
Remarque : Au niveau de la trappe à liquidité, la politique monétaire expansive n’a plus
d’effet sur le taux d’intérêt qui est à son niveau minimum et qui ne peut donc plus baisser
...
Dans ce chapitre, nous faisons deux hypothèses :
H1 : Le travail est homogène, c'est-à-dire que tous les salariés ont la même qualification, et de
ce fait ils ont le même taux de salaire
...
SECTION I – L’APPROCHE CLASSIQUE DU MARCHE DU TRAVAIL
A) HYPOTHESES
H1 : L’économie est en concurrence parfaite et l’information est parfaite
...
Les ménages salariés maximisent leur utilité sous
contrainte budgétaire, et les entreprises maximisent leur profit sous la contrainte technique de
la fonction de production
...
Il n’ya pas de syndicats
...
H5 : Les prix et le taux de salaire sont parfaitement flexibles à la hausse comme à la baisse et
les agents adaptent leur comportement aux variations du taux de salaire réel
B) L’OFFRE DE TRAVAIL
L’offre de travail est la quantité de travail que les ménages salariés sont disposés à offrir à un
moment donné
...
Ce
ménage dispose, par période, d’un temps maximum, égal à L , qu’il cherche à répartir entre
travail (Lo) et loisir (L) dans le but de maximiser son utilité totale
...
Ainsi la fonction d’utilité
sera : U = U(C , L) (avec C : la quantité de biens à consommer)
...
Soit P : le NGP et w : le taux de salaire nominal
...
⇔ Z = α Log C + β Log L + λ(w L – wL – PC) est maximum
...
C’est un échange réel qui se fait par
l’intermédiaire de la monnaie
...
- Dans le cas d’une variation de la fonction d’utilité des ménages salariés : toute augmentation
de la préférence pour les loisirs la déplace vers la gauche et l’augmentation de la préférence
pour la consommation la déplace vers la droite
...
Soit la fonction de production Y = f(K , L) = A Kα Lβ
(où A est l’indicateur de progrès technique)
En courte période : K = K0 ⇔ Y = f(L) = A K0α Lβ
Soit F : le coût fixe et Π : le profit
Π = RT – CT = P Y – w L – F = P f(L) – w L – F
df
w
df
dΠ
Π est maximum ⇔
=0⇔P
−w=0⇔
=
dL P
dL
dL
df
w
Or
est la productivité marginale du travail et
est le taux de salaire réel (wr)
...
Et comme la
productivité marginale du travail est décroissante, alors la demande de travail sera fonction
dLd
〈0
décroissante du taux de salaire réel : Ld = Ld ( w r ) avec
dw r
wr
Ld
Remarque : la courbe de demande de travail n’est rien d’autre que la courbe de la productivité
marginale du travail
...
Or, celle-ci varie dans deux cas :
- variation du stock de capital
- variation du coefficient de progrès technique
ΔK > 0 et/ou ΔA > 0 se traduit par un déplacement vers la droite de la courbe de demande de
travail et inversement
...
La
solution de cet équilibre est le niveau d’emploi et le taux de salaire d’équilibre et par la même,
le niveau de production d’équilibre
...
Il n’ya pas de chômage involontaire
...
Lo
wr
Ld
wr*
Chômage
volontaire
L*
L
L
Y
Y*
L
Le volume de production Y* qui résulte de cet équilibre est également un volume de
production de plein emploi qui ne peut varier que si l’équilibre sur le marché du travail se
déplace
...
Toute augmentation de l’offre de travail qui se traduit par un déplacement de la courbe d’offre
de travail vers la droite crée un déséquilibre sur le marché du travail (excès d’offre)
...
Et comme les entreprises égalisent la productivité marginale
du travail et le taux de salaire réel, et comme la productivité marginale du travail est
décroissante, alors la demande de travail va également augmenter
...
Cette demande supplémentaire de travail ne peut être satisfaite que si les
entreprises proposent un taux de salaire réel plus élevé
...
Ce processus se solde donc
par une augmentation du taux de salaire réel et une augmentation du niveau de l’emploi
d’équilibre : Δ Ld > 0 ⇒ Δwr > 0 et Δ L* > 0
wr
Ld Ld’
Lo
wr*’
wr*
L* L*’
L
SECTION II – L’APPROCHE KEYNESIENNE DU MARCHE DU TRAVAIL
A) L’OFFRE ET LA DEMANDE DE TRAVAIL
Pour Keynes, le concept de marché du travail n’est pas pertinent
...
Il critique, par contre, les fondements de la courbe d’offre de travail
selon lesquels la désutilité marginale du travail est égale à l’utilité marginale du salaire
...
Ils raisonnent en terme de salaire
nominal et non réel
...
- L’offre de travail n’est pas concurrentielle, c'est-à-dire que les travailleurs ne se font pas
concurrence entre eux, et le taux de salaire nominal est rigide à la baisse
...
- Il existe un certain nombre de travailleurs (LP) qui acceptent de travailler au taux de salaire
minimum, les autres n’acceptent d’offrir leur travail que pour un taux de salaire plus élevé
...
Le niveau de l’emploi dépend de la demande de travail par les entreprises, laquelle est
déterminée à son tour par le niveau de production, fonction lui-même de la demande anticipée
de biens et services, appelée par Keynes demande effective
...
Ld
Ld’
Lo
w
w0
Chômage
Chômage
involontaire volontaire
L*
L
LP
L
Y
Y*’
Y*
L
Cours de Macroéconomie
- 44 -
KHEMAKHEM Jamel
Ainsi, pour un niveau de production Y*, le niveau de l’emploi L* est inférieur au niveau de
plein emploi (LP)
...
Cet équilibre est donc un équilibre de sous emploi, dans le sens où il ya du chômage
involontaire, c'est-à-dire des personnes qui acceptent de travailler au taux de salaire du
marché w0 et qui ne trouvent pas à être employés parce que la demande effective qui s’adresse
aux entreprises ne justifie pas leur emploi
...
Il fait des propositions permettant d’atteindre le
plein emploi
...
Ce dernier peut, par ses politiques économiques de relance,
stimuler la demande effective, et résorber par la même le sous emploi
...
Cours de Macroéconomie
- 45 -
KHEMAKHEM Jamel
DEUXIEME PARTIE
LES MODELES
MACROECONOMIQUES ET LES
POLITIQUES ECONOMIQUES
L’objectif de cette partie est de se donner des représentations simplifiées d’une économie
nationale à travers la construction de deux modèles macroéconomiques simples où seront
représentés les quatre agents (ménages, entreprises, Etat et extérieur) à travers les opérations
fondamentales (production, consommation, investissement, …) qu’ils effectuent entre eux sur
les quatre marché (marché du travail, marché des biens et services, marché financier et
marché monétaire) ou hors marché
...
Cours de Macroéconomie
- 46 -
KHEMAKHEM Jamel
CHAPITRE CINQ
UN MODELE DE PLEIN EMPLOI :
LE MODELE CLASSIQUE
L’objet de ce chapitre est de montrer que, selon l’approche classique, le marché est le meilleur
régulateur de l’économie, et de ce fait, l’intervention de l’Etat, à travers ses politiques
économiques, est totalement inefficace
...
H2 : Les agents sont rationnels et adoptent un comportement de maximisation de la fonction
objectif sous contrainte
...
H3 : Tous les prix (P, r et wr) sont parfaitement flexibles à la hausse comme à la baisse, et
l’ajustement vers l’équilibre se fait par les prix et non par les quantités
...
H6 : le temps de production est la courte période, c'est-à-dire que le stock de capital est
constant
...
Le volume de production d’équilibre est donc déterminé par les conditions de l’offre
...
Or, étant donné les
hypothèses 2 et 6, ce profit sera maximum lorsque la productivité marginale du travail est
égale au taux de salaire réel
...
Ceci
va avoir deux implications importantes :
- Comme l’équilibre sur le marché de travail est un équilibre de plein emploi, le niveau de
production d’équilibre qui en résulte sera aussi un volume de production de plein emploi
...
C’est pourquoi, le modèle classique est un
modèle dichotomique, dans le sens où il est composé de deux sphères autonomes
...
14
Il s’agit de la loi de Say, dite loi des débouchés
...
Résolution du modèle
• Equilibre sur le marché du travail :
PmL = β A(K0)α (L)β-1
( )
1
d
⎛ β A K α ⎞ 1− β
α
β-1
d
0
⎟ = Ld ( w ) avec dL 〈 0
PmL = wr ⇔ β A(K0) (L) = wr ⇔ L = ⎜
r
⎜ wr
⎟
dw r
⎝
⎠
Lo (wr) = Ld (wr) permet de déterminer l’équilibre sur le marché du travail (L* , wr*) et par la
même le niveau de production d’équilibre : Y* = A (K0)α (L*)β
NB : Ce niveau de production d’équilibre est un niveau de production de plein emploi qui
ne varie que si l’équilibre sur le marché du travail se déplace, c'est-à-dire si les courbes
d’offre et/ou de demande de travail se déplacent
...
Remarquons toutefois que le taux d’intérêt réel d’équilibre se détermine simultanément sur le
marché des biens et services et sur le marché financier
...
En effet :
Y = C + I + G + X - Mp ⇔ Yd + T = C + I + G + X - Mp
Et comme Yd = C + S ⇒ C + S + T = C + I + G + X - Mp
⇔ S + T = I + G + X - Mp
⇔ I = S + (T – G) + (Mp – X)
= Epargne des ménages + Epargne publique + Epargne extérieure
= Epargne globale (E)
dI
〈0
dr
E = Yd – C + T – G + Mp – X
= - C0 + s Yd + a r + T0 + t Y - G0 + Mp0 + m Y - X0
dE
dE
= E ( Y , r) avec
〉 0 et
〉0
dY
dr
Et comme Y = Y * (déterminé à partir de l’équilibre sur le marché du travail), alors :
dE
E = E (r) avec
〉 0
...
I = I0 – b r = f(r) avec
I, E
I
E
I*=E*
r*
r
b) La sphère monétaire
Le modèle :
Mo = Mo
0
Md = k P Y
Résolution du modèle
Mo
0
M =M
⇔ M = k P Y ⇔ P* =
ky *
L’équilibre sur le marché monétaire permet donc de déterminer le NGP d’équilibre, et
d’exprimer par la même toutes les variables du modèle en termes nominaux
...
SECTION II : LE DEPLACEMENT DE L’EQUILIBRE
A) LE DEPLACEMENT DE L’EQUILIBRE SUR LE MARCHE DU TRAVAIL
L’équilibre sur le marché du travail se déplace suite au déplacement de la courbe d’offre et/ou
la courbe de demande de travail
...
L’augmentation du niveau de production engendre une augmentation de
l’épargne des ménages, de l’épargne publique et de l’épargne extérieure (donc de l’épargne
globale)
...
Le graphique suivant traduit le déplacement de l’équilibre dur le marché financier
...
Les
dépenses publiques et les exportations sont exogènes et resteront donc constants
...
La baisse du NGP, combinée avec la baisse du taux de salaire réel, aura une incidence
négative sur le taux de salaire nominal
...
Dans ce cas, le niveau de production augmente
pour deux raisons : l’augmentation du niveau de l’emploi, et l’augmentation de la productivité
marginale du travail
...
Face à un investissement constant, l’excès d’offre de fonds prêtables crée
un déséquilibre sur le marché financier qui ne sera résorbé que par une baisse du taux
d’intérêt réel15
...
Les
dépenses publiques et les exportations sont exogènes et resteront donc constants
...
Cours de Macroéconomie
- 51 -
KHEMAKHEM Jamel
Par ailleurs, au niveau de la sphère monétaire, l’augmentation du niveau de production se
traduit par une augmentation de la demande de monnaie qui implique une augmentation de la
valeur réelle de la monnaie et donc par une baisse du NGP
...
Un effet négatif résultant de la baisse du NGP, et un effet positif lié à l’augmentation du taux
de salaire réel
...
Dans
le cadre de ce cours, trois politiques économiques seront étudiées :
- la politique budgétaire qui se traduit par une variation des dépenses publiques (ΔG),
- la politique fiscale qui se traduit par une variation de impôts (ΔT) et
- la politique monétaire qui se traduit par une variation de l’offre de monnaie (ΔMo)
...
Or, selon la loi de Say qui représente une des
hypothèses de ce modèle, la variation de la demande de biens et services ne se traduit pas par
une variation de l’offre de biens et services, qui ne varie que si l’équilibre sur le marché de
travail se déplace
...
Cours de Macroéconomie
- 52 -
KHEMAKHEM Jamel
Autrement dit, l’augmentation des dépenses publiques se traduit par une baisse des dépenses
privées (la consommation des ménages et l’investissement des entreprises)
...
L’effet d’éviction est la baisse d’une ou de plusieurs variables endogènes dépendantes du taux
d’intérêt, suite à l’augmentation d’une ou de plusieurs composantes exogènes ou autonomes
de la demande
...
Toutefois, l’incidence exacte de la politique budgétaire expansive dépend de
son mode de financement qui peut être : par emprunt (émission de titres financiers), par la
fiscalité ou par émission monétaire
...
Face à un investissement constant, le déficit d’offre
(ou l’excès de demande) de fonds prêtables crée un déséquilibre sur le marché financier qui ne
sera résorbé que par une hausse du taux d’intérêt réel
...
Remarquons que :
L’augmentation des dépenses publiques est strictement égale à la baisse des dépenses
⎡⎛ − a Δ G ⎞ ⎛ − b Δ G ⎞ ⎤ ⎛ ( a + b ) Δ G ⎞
⎟+⎜
⎟⎥ = ⎜
⎟ = ΔG
privées
...
ΔA 0
(1 − c)ΔG
⇔ ΔA0 = ΔG – c ΔT0 = (1-c) ΔG ⇔ Δr =
=
〉 0 du fait que c < 1
...
Elle a par contre un impact direct négatif sur l’épargne des ménages, du fait que
l’augmentation des impôts réduit le revenu disponible
...
Toutefois, la baisse de l’épargne est d’un montant plus
faible que dans le cas du financement par emprunt, et de ce fait, l’augmentation du taux
d’intérêt sera également plus faible
...
Mais la consommation des ménages va subir une double éviction : une
éviction par l’augmentation du taux d’intérêt et une éviction par l’augmentation de la fiscalité
...
ΔG > 0 ⇒ Δ wr = ΔL = ΔY = ΔP = 0
Le déplacement de l’équilibre sur le marché financier et au niveau de l’articulation graphique
sont les mêmes que dans le cas du financement par emprunt
...
Toutefois, au niveau de la sphère monétaire, ce mode de
ΔM o
financement se traduit aussi par une augmentation du NGP : ΔG = ΔM o 〉 0 ⇒ ΔP =
〉0
kY
Cours de Macroéconomie
- 54 -
KHEMAKHEM Jamel
Le déplacement au niveau de l’articulation graphique sera donc :
Sphère réelle
Lo
wr
Sphère monétaire
w
W=f(P)
w*’
Y
w*
Ld
wr*
A0
h
L*
Y
o
Y
L
Y=f(L)
P
Y
Y*
P=f(Y)
Yd
r* r*’
Yd’
A0
a+b
r
L*
P* P*’
L
P
b) La politique fiscale
Nous supposons une augmentation de la fiscalité autonome : ΔT0 > 0 avec ΔG = ΔMo = 0
...
Or, selon la loi de Say qui représente une des hypothèses de ce modèle, la variation de la
demande de biens et services ne se traduit pas par une variation de l’offre de biens et services,
qui ne varie que si l’équilibre sur le marché de travail se déplace
...
L’épargne globale va
donc augmenter
...
En effet, dans ce cas : ΔA0 = - c ΔT0 ⇒ Δr =
ΔA 0
− c ΔT0
=
〈0
(a + b ) (a + b )
I, E
I
E’
E
I*’=E*’
I*=E*
r*’ r*
Cours de Macroéconomie
r
- 55 -
KHEMAKHEM Jamel
ΔT
⎧ ΔC = − a Δr − c23
1 3 1 40
2 4
⎪
〉0
〈0
Δr 〈 0 et ΔT0 〉 0 ⇒ ⎨
Et comme ΔY = ΔC + ΔI + ΔG + ΔX - ΔMp
⎪ ΔI = − b Δr 〉 0
⎩
Et comme ΔI > 0, alors ΔC < 0
⇔ 0 = ΔC + ΔI ⇔ ΔI = - ΔC
L’augmentation des impôts autonomes se traduit donc par une baisse de la consommation des
ménages et une augmentation des investissements des entreprises
...
Le déplacement au niveau de l’articulation graphique sera donc :
Sphère réelle
Sphère monétaire
Lo
wr
w
Y
W=f(P)
w*
A0
h
Ld
wr*
Y
Yo
L*
L
Y=f(L)
P
Y
Y*
P=f(Y)
Yd’
Yd
A0
a+b
r*’ r*
r
L*
P*
L
P
c) La politique monétaire
Supposons une politique monétaire expansive : ΔMo > 0 avec ΔG = ΔT0 = 0
...
Ce modèle défend l’idée selon laquelle le marché est le meilleur régulateur de l’activité
économique, et que l’intervention de l’Etat crée des distorsions qui éloignent l’économie de
l’optimum
...
SECTION I : L’EQUILIBRE MACROECONOMIQUE
A) INTRODUCTION
L’analyse keynésienne est en rupture avec l’analyse classique sur plusieurs points :
Contrairement aux classiques, Keynes soutient que l’économie n’est pas
concurrentielle
...
Il soutient que l’information n’est pas parfaite
...
La production, l’investissement
et la demande de monnaie dépendent des anticipations
...
Il soutient l’idée selon laquelle les entreprises produisent les quantités qui leurs sont
demandées
...
C’est pourquoi, le niveau de production d’équilibre peut être un niveau de
production de sous emploi
...
Le NGP et le taux de salaire sont rigides
...
L’ajustement vers l’équilibre se fait donc par les quantités et non par les prix
...
Les deux sphères (réelle et monétaire)
vont communiquer par l’intermédiaire du taux d’intérêt
...
B) LE MODELE KEYNESIEN SIMPLIFIE : LA NOTION DU MULTIPLICATEUR
Ce modèle simplifié a pour objet d’expliquer la relation entre la demande effective et le
niveau de production
...
Cette séparation suppose que la sphère réelle
ne dépend pas du taux d’intérêt, c'est-à-dire que l’investissement est autonome
...
17
Dans ce chapitre nous supposons que le NGP est constant et égal à l’unité
...
Le niveau de production d’équilibre n’est pas déterminé à partir de l’équilibre sur le marché
du travail comme c’est le cas d’une économie de plein emploi
...
Il se définit comme étant la
variation de la production résultant de la variation des dépenses autonomes d’une unité
...
Autrement dit, toute variation de la demande
autonome se traduit par une variation plus élevée du niveau de production
...
Cours de Macroéconomie
- 59 -
KHEMAKHEM Jamel
Etape
1
2
3
...
Total
Δ de la demande
ΔI=100
ΔC=cΔI=80
ΔC= c2ΔI=64
...
Δ de la production
ΔY=ΔI=100
ΔY= cΔI=80
ΔY= c2ΔI=64
...
ΣΔYi=500
Δ de la consommation
ΔC=cΔI=0,8*100=80
ΔC=cΔY= c2ΔI=64
ΔC=cΔY= c3ΔI=51,2
...
ΔY = ΔI + c ΔI + c2 ΔI + c3 ΔI + …+ cn-1 ΔI
= ΔI(1 + c + c2 + c3 + …+ cn-1)
C’est une suite géométrique qui, lorsque n tend vers l’infini, elle tend vers : ΔY = ΔI
1
1− c
b) Un modèle keynésien simplifié pour une économie à quatre agents
Supposons une économie à quatre agents en situation de sous emploi décrite par le modèle
suivant :
C = C0 + c Yd
T = T0 + t Y
G = G0
I = I0
X = X0
Mp = Mp 0 + m Y
Les Amortissements et les transferts extérieurs nets sont nuls et le NGP est égal à
l’unité
...
En effet, l’équilibre macroéconomique est tel que :
Y = C + I + G + X - Mp
Y = C0 + c Y – c T0 - ct Y + G0 + I0 + X0 - Mp 0 - m Y
⇔ Y(1 – c + ct + m) = C0 – c T0 + G0 + I0 + X0 - Mp0
⇔Y=
C 0 − cT0 + I 0 + G 0 + X 0 − M p 0
⇔ Y = μ A0
1 - c + ct + m
=
A0
1
=
A0
1 - c + ct + m s + ct + m
et ΔY = μ ( ΔA 0 )
Avec : A0 = C0 + G0 + I0 + X0 - Mp0
et
μ=
1
1
=
1 - c + ct + m s + ct + m
Remarquons que la valeur du multiplicateur dépend des paramètres endogènes de fuites (s, t et
m)
...
Exemple : dans une économie fermée, l’accroissement de la consommation est égal à
l’accroissement de la demande qui s’adresse aux entreprises
...
C’est ce genre de fuites qui réduit
l’effet multiplicateur
...
L’importance des fuites est traduite dans la pente de la droite de demande globale (Yd)
...
Les graphiques suivant montrent que, pour la même variation de A0, la variation de Y est plus
élevée dans le graphique 1 (où la pente de la droite de demande globale est plus élevée) que
dans le graphique 2
...
Ceci aura comme conséquence
l’instauration d’une relation d’interdépendance entre la sphère réelle et la sphère monétaire
...
b) L’équilibre sur le marché des biens et services : la relation IS
La relation IS est établie à partir de l’équilibre sur le marché des biens et services qui
correspond à l’équilibre sur le marché financier
...
Elle admet une infinité de solutions en (Y, r)
...
dY − b
=
〈0
Cette courbe est une relation décroissante entre Y et r
...
Ce déplacement est évidemment parallèle vu que la
pente de la courbe IS dépend de h et de b
...
r
A '0
b
A0
b
ΔA0>0
IS
IS’
A0
h
Cours de Macroéconomie
- 62 -
A'0
h
Y
KHEMAKHEM Jamel
c) L’équilibre sur le marché de la monnaie : la relation LM
La relation LM est établie à partir de l’équilibre sur le marché de la monnaie
...
Elle admet une infinité de solution en (Y, r)
...
dY g
Cette courbe est une relation croissante entre Y et r
...
Pour r > rmax la demande de monnaie de spéculation est nulle, et la relation LM
Mo
devient : YLM = 0 , c'est-à-dire une constante, et la courbe LM sera donc une droite
k
verticale
...
Le niveau de production ne peut donc augmenter en deçà
de cette valeur que si l’offre de monnaie augmente
...
Pour r = rmin la demande de monnaie devient infini, et la courbe LM sera donc une
droite horizontale
...
r
rmax
LM
rmin
Mo
0
k
Y
Etant donné que nous supposons les paramètres (B, g et k) constants, la courbe LM ne se
déplace que suite aux variations de l’offre de monnaie (Mo)
...
r
rmax
LM
ΔMo>0
LM’
rmin
Mo
0
k
19
20
Mo'
0
k
Y
Pour rmin < r < rmax
Nous rappelons que la vitesse de circulation monétaire (et donc k) est supposée constante
...
Cet équilibre ne correspond pas nécessairement au
plein emploi, c'est-à-dire qu’il peut exister des chômeurs involontaires, c'est-à-dire des
personnes qui acceptent de travailler au taux de salaire du marché et qui ne trouvent pas à être
employées parce que la demande effective qui s’adresse aux entreprises ne justifie pas leur
emploi
...
En effet, les politiques économiques de relance peuvent stimuler la demande
effective, et résorber par la même le sous emploi
...
Cours de Macroéconomie
- 64 -
KHEMAKHEM Jamel
SECTION II : LES POLITIQUES ECONOMIQUES
Trois politiques économiques seront étudiées : les politiques budgétaire et fiscale et la
politique monétaire
...
Seront aussi déduites les conséquences des politiques économiques mixtes qui associent des
variations des dépenses publiques, des impôts et de l’offre de monnaie
...
Autrement dit, nous
supposons une augmentation des dépenses autonomes : ΔG > 0 et/ou ΔT0 < 0 ⇔ ΔA0
...
Le cas général : rmin< r < rmax
La trappe à liquidité :r = rmin
Le cas classique :r > rmax
r
r
r
r*
r*’
r*
r*’
r*=r*’
=rmin
Y* Y*’
Y
ΔAo >0 ⇒ ΔY > 0 et Δr > 0
Y*
Y*-‘
Y*=Y*’
=Ymax
Y
Δ Ao > 0 ⇒ ΔY > 0 et Δr = 0
Δ Ao > 0 ⇒ ΔY = 0 et Δr > 0
b) Interprétation
b1 : le cas général
L’augmentation des dépenses publiques augmente directement la demande effective, et la
baisse des impôts augmente indirectement cette demande effective, du fait qu’elle augmente
le revenu disponible et par la même la consommation des ménages
...
Ainsi ces politiques sont, dans ce cas, efficaces pour
stimuler la croissance économique et réduire le sous emploi
...
L’offre
de titres va donc augmenter et le cours de ces titres va baisser
...
21
Rappelons que, dans ce cours, nous supposons le taux d’imposition (t) constant
...
b2 : la trappe à liquidité
Dans cette zone, les conséquences de ces politiques sur le niveau de production sont les
mêmes et s’interprètent de la même manière que dans le cas général
...
Il n’aura donc pas d’effet d’éviction sur l’investissement
...
Mais le niveau de production ne peut pas augmenter du fait qu’il est déjà à son niveau
maximum étant données les liquidités disponibles
...
Elles n’auront comme conséquence que l’éviction de
l’investissement résultant de l’augmentation du taux d’intérêt
...
Cette politique se traduit par un déplacement de la courbe LM vers la droite, et ses
conséquences sur la position d’équilibre macroéconomique (Y* , r*) va dépendre de la valeur
du taux d’intérêt par rapport à son niveau minimum et son niveau maximum
...
Cette augmentation de la demande de titres
implique une augmentation du cours des titres et donc une baisse du taux d’intérêt
...
Et comme les entreprises produisent
les quantités qui leur sont demandées, le niveau de production va augmenter, et le chômage
involontaire va baisser
...
b2 : la trappe à liquidité
Dans cette zone, la politique monétaire est totalement inefficace, elle ne fait qu’approfondir la
situation de surliquidité qui caractérise l’économie
...
Il n’ya donc rien qui va déclencher le processus de variation de la demande
effective
...
Toutefois, toutes les politiques n’ont pas la même efficacité
...
Cours de Macroéconomie
- 67 -
KHEMAKHEM Jamel