Search for notes by fellow students, in your own course and all over the country.

Browse our notes for titles which look like what you need, you can preview any of the notes via a sample of the contents. After you're happy these are the notes you're after simply pop them into your shopping cart.

My Basket

You have nothing in your shopping cart yet.

Title: psychologie-pour-l-enseignant
Description: psychologie-pour-l-enseignant

Document Preview

Extracts from the notes are below, to see the PDF you'll receive please use the links above


m a n u e l s

v i s u e l s

Psychologie
pour
l’enseignant
Sous la direction d’ Alain Lieury

Édition : Marie-Laure Davezac-Duhem
Fabrication : Marie Léman
Composition et mise en pages : Compo 2000
Impression : Imprimerie Moderne de l’Est
Documentation iconographique : Maroussia Henriet
Conception couverture : Pierre-André Gualino
Relecture et correction : Isabelle Chave

Nos équipes ont vérifié le contenu des sites internet mentionnés dans cet ouvrage
au moment de sa réalisation et ne pourront pas être tenues pour responsables
des changements de contenu intervenant après la parution du livre
...

Fanny DE LA HAYE, maître de conférences en psychologie cognitive, IUFM de Bretagne
...

Sonia LORANT, maître de conférences en psychologie cognitive, université de Strasbourg
...

Moïse DÉRO, maître de conférences en psychologie cognitive, IUFM Nord-Pas-de-Calais,
université d’Artois
...

Bernard GAILLARD, maître de conférences en psychologie clinique et criminologique,
université Rennes-II
...
L’enfant à l’âge de la crèche et de l’école maternelle
1
...

2
...

3
...


II
...

2
...

4
...

Les progrès de la pensée
...

Le développement social
...
L’adolescent au collège et au lycée :
une émancipation nécessaire
1
...

3
...

5
...

Les changements dans la pensée de l’adolescent
...

Les rapports de l’adolescent avec son entourage
...


2
2
5
9
13
13
15
18
20
22
22
23
23
25
28

2 – LECTURE ET COMPRÉHENSION
(Fanny De La Haye, Alain Lieury)
I
...

2
...

4
...

Perception visuelle et lecture
...

Les codages fondamentaux de la lecture
...
La compréhension
1
...

3
...

5
...

L’élaboration du sens au niveau du texte
...

Les difficultés de compréhension en lecture
...


III
...

2
...

4
...

Les méthodes globales
...

Quelle méthode choisir ?
...
« Géographie de la mémoire » : les modules

64
1
...
65
2
...
66

II
...
La mémoire sémantique
...
Mémoire épisodique et genèse des concepts
...
Le développement du vocabulaire
...
Apprendre par les images et par l’action

74
1
...
74
2
...
76

IV
...
Mémoire à court terme et mémoire à long terme
...
Mémoire à court terme et organisation dans l’apprentissage
...
Les mécanismes de récupération :
de l’oubli aux procédés mnémotechniques

81
1
...
81
2
...
82

4 – LES TECHNOLOGIES ÉDUCATIVES
(Fabien Fenouillet, Moïse Déro, Alain Lieury)
I
...
TICE, TUIC, e-learning, EAO et Cie
...
Enseignement assisté par ordinateur et apprentissages
...
E-learning et e-formation
...
Les technologies éducatives en enseignement

96
1
...
97
2
...
99

III
...
Apprentissage par multimédia
...
La lecture… livre, manuel, tableau, écran…
...
La télévision… esthétique mais…
...
Informatique et multimédia
...
Les tests d’intelligence

116
1
...
116
2
...
117
3
...
118

II
...
Le raisonnement est-il logique ?
...
L’analogie : rouage de base de l’intelligence
...
Analogie et connaissance
...
Une ou plusieurs intelligences : les aptitudes

122
1
...
122
2
...
125

IV
...
Le déterminisme génétique
...
Le rôle de l’environnement
...
L’attention

138
1
...
138
2
...
139

II
...

2
...

4
...


140
La chronopsychologie, une discipline jeune
...
142
Des facteurs influant sur les variations périodiques de performances
intellectuelles des élèves
...
148
La rythmicité journalière des performances intellectuelles :
une rythmicité psychologique fragile
...
158

I
...

2
...

4
...

La colère
...

La détresse et la tendresse
...
Motivation et apprentissage

162
1
...
162
2
...
163

III
...
Besoin d’estime
...
But et auto-efficacité perçue
...
La poursuite d’un but
...
Motivation intrinsèque et autodétermination
1
...

3
...


Motivation intrinsèque et motivation extrinsèque
...

Compétence et autodétermination
...


169
169
171
172
175

8 – PSYCHOLOGIE CLINIQUE
DES DIFFICULTÉS À L’ÉCOLE
(Bernard Gaillard)
I
...
Qu’est-ce que la psychopathologie ?
...
La psychose
...
Les névroses
...
Psychologie clinique de l’échec scolaire
1
...

3
...

5
...

7
...

Échec, retard ou difficulté scolaire
...

Une mise en difficulté du sens de la relation d’élève
...

Troubles des apprentissages : dyslexie, dysorthographie, dyscalculie
...


III
...

2
...

4
...

Les facteurs explicatifs
...

Une réponse parmi d’autres : la médiation, communiquer ou échanger
...
Ce thème est l’objet d’un intérêt croissant du point de vue de la recherche
(étude réalisée avec Christophe Quaireau) puisque 3 000 titres étaient consacrés
explicitement à la psychologie de l’éducation, sur 40 000 publications au niveau
international en psychologie en 1994
...
Certains thèmes touchant à l’éducation (mais
pas seulement) ont un succès explosif : les publications annuelles sur la mémoire
sont passées d’environ 900 dans les années 1967-1977 à 4 200 publications par
an après les années 2000 ; dans le même temps, celles consacrées à l’apprentissage passaient de 3 300 à près de 5 500, tandis que celles concernant l’attention
atteignent près de 1 900 publications
...
1) et la pathologie de l’enfant (chap
...

L’éducation en France est un système très complexe et consommateur de moyens
énormes, qui peuvent être résumés en quelques chiffres : 12 millions d’élèves
(tabl
...

Tableau 1
Effectifs des élèves (année 2008-2009)
(Source : ministère de l’Éducation nationale)
Écoliers

6 643 116

Collégiens

3 189 763

Lycéens (y compris professionnels)

2 149 956

Divers (apprentis…)
Total

565 282
11 983 311

Introduction

XI

INTRODUCTION

Figure 1 – Le système scolaire en France
...
Le système dans lequel les enfants entrent est basé sur trois grandes parties : le premier
degré avec l’enseignement pré-élémentaire (maternelle) et l’école, du cours préparatoire (le célèbre CP) au cours moyen 2 (CM2), le second degré avec le collège
(1er cycle) et le lycée (2e cycle) qui se termine par le non moins célèbre bac (baccalauréat) avec un éventuel enseignement supérieur (université), plus des enseignements professionnels, techniques ou agricoles (gérés par le ministère de
l’Agriculture)
...

Le cycle I ou cycle des apprentissages premiers regroupe les classes de petite section de maternelle (PS), moyenne section de maternelle (MS) et de grande section de maternelle (GS)
...
Enfin, le cycle III ou cycle des approfondissements regroupe les classes de cours élémentaire 2e année (CE2), cours
moyen 1re année (CM1) et cours moyen 2e année (CM2) (tabl
...

XII

Psychologie pour l’enseignant

Cycle 1

Cycle 2

Cycle 3

Cycle des
apprentissages
premiers

Âge
moyen

Cycle des
apprentissages
fondamentaux

Âge
moyen

Petite section
de maternelle (PS)

3 ans

Grande section
de maternelle (GS)

5 ans

Cours élémentaire
2e année (CE2)

8 ans

Moyenne section
de maternelle (MS)

4 ans

Cours préparatoire
(CP)

6 ans

Cours moyen
1re année (CM1)

9 ans

Grande section
de maternelle (GS)

5 ans

Cours élémentaire
1re année (CE1)

7 ans

Cours moyen
2e année (CM2)

INTRODUCTION

Tableau 2
Les cycles à l’école

10 ans

Cycle des
approfondissements

Âge
moyen

Un million de personnels, dont 857 000 enseignants
...
)
qui prétendent élargir le champ visuel alors que celui-ci, dépendant de limites
physiologiques (la fovéa, chap
...
Des centaines de millions sont dépensés pour des manuels scolaires, dont des évaluations (cf
...
3) montrent que certains sont éminemment
surchargés au collège (ce qui n’est pas le cas en primaire)
...
6)
...
Beaucoup d’enseignants croient en une mémoire visuelle « photographique » ou à l’inverse ne
savent pas si la répétition est bénéfique ou si elle constitue une méthode rétrograde
...
4)
...
Des institutions comme l’AGIEM (Association générale des
instituteurs), les IUFM, des revues comme Les Cahiers pédagogiques, font appel à
des scientifiques pour réfléchir ou perfectionner leurs pratiques
...
chap
...
5)
mais dont l’expérimentation sur le terrain a montré les grandes limites
...
1), sur la motivation et le décourageIntroduction

XIII

INTRODUCTION

ment (chap
...
8)
...

L’éducation ne concerne pas seulement les enseignants, mais aussi les parents
et naturellement les étudiants, à qui ce manuel est principalement destiné
...
De même dans d’autres universités, comme à
l’université Charles-de-Gaulle Lille-III ou à Bordeaux
...
Pour
ma part, je remercie notamment Alain Content, Thierry Marivain, Édouard
Gentaz, spécialistes de la lecture, Éric Jamet, pour ses informations sur le multimédia, Mme Bonin, professeure des écoles, pour ses renseignements pratiques
sur la lecture, ainsi que Christian Derrien, chercheur et ancien instituteur
...

Et à tous les étudiants, bonne formation pour ce beau métier d’enseignant…
Alain Lieury

XIV

Psychologie pour l’enseignant

LE DÉVELOPPEMENT
DE L’ENFANT

T

rois grandes étapes jalonnent le développement de l’enfant : la petite enfance qui
couvre la période de la crèche et celle de l’école maternelle, la période de l’école primaire,
puis celle du collège et du lycée
...
Et pourtant il n’y a pas rupture entre
ces trois grands moments, mais continuité avec des transitions et des réorganisations
...
Ce sentiment d’identité personnelle
qui émerge progressivement à partir de la prise de conscience de soi comme différent d’autrui,
et qui va être fortement ébranlé au cours des remaniements consécutifs à sa croissance,
témoigne de la continuité d’existence nécessaire à la cohésion personnelle
...
L’ENFANT À L’ÂGE DE LA CRÈCHE
ET DE L’ÉCOLE MATERNELLE
L’accès à l’autonomie est une longue conquête de la naissance à l’âge
adulte et émerge dans la petite enfance au fur et à mesure que l’enfant
prend conscience de lui-même en affirmant son individualité, grâce à la
synergie des impressionnants progrès locomoteurs, cognitifs et socioaffectifs qui caractérisent cette période
...
C’est accompagné par l’adulte, que le jeune enfant apprend le monde, apprend à penser
et à parler
...
Le développement psychomoteur
La croissance physique

www
...
Il existe en effet deux
périodes marquées par une croissance rapide : celle qui va de la naissance
à environ 2-3 ans (gain en taille de 25 centimètres et poids triplé dans la
première année, 12 centimètres dans la 2e année), et celle qui précède et
accompagne la puberté (Figure 1
...


Brebca – Fotolia
...
com

Courbes de croissance :
www
...
univ-angers
...
1 – La croissance n’est pas un phénomène régulier
...


2

Psychologie pour l’enseignant

Entre les deux, le développement se poursuit de façon régulière et plus
lente, sans grande différence entre les sexes
...


Le développement psychomoteur
au cours des premières années

Catherine Tourrette

Le développement de l’enfant est d’abord guidé par les processus de
maturation nerveuse qui étendent progressivement le champ de ses possibilités (tabl
...
1)
...
Quel que soit le domaine considéré, on observe une
importante variabilité interindividuelle, aussi les âges donnés ne le sont
toujours qu’à titre indicatif
...
2 – Le développement est déjà très rapide au cours de la 1re année
...
1
Principales étapes du développement de l’enfant de la fin de la 1re année à la 4e année
(d’après Tourrette et Guidetti, 2008 et le test Brunet-Lézine (Josse, 1997))
...


Tient fermement
le hochet
...


4-5 mois

Tient assis avec un léger
soutien
...


Secoue le hochet
en le regardant, tend la main
et saisit un cube
...

Sourit à son image
dans le miroir, différencie
visages familiers et étrangers
...
Tient brièvement
assis sans soutien
...


Réagit à son nom, fait
des vocalises variées, joue
à coucou et à jeter ses jouets
...


Manipule les objets de façon
de plus en plus fine
...


Réagit aux mots familiers
...


10-12 mois

Se retourne sur le dos, se met
assis seul puis se met debout
avec appui, ensuite seul
...


Met un objet dans un autre
et le retire, enfile des anneaux
...


Dit un mot de 2 syllabes
...

Jargonne de façon expressive
...


Fait un gribouillage sur ordre
...


Montre du doigt ce qu’il désire
...


20-24 mois

Donne un coup de pied dans
le ballon, court
...
Acquisition
de la propreté diurne
...

Place des formes simples
d’encastrement
...

Joue à faire semblant
...

Production de « phrases »
de 2 mots, puis de 3 mots
...

Utilise son prénom
...


Tour de 8 cubes
...

Enfile seul ses chaussettes
ou chaussons
...

Comprend des prépositions
de lieu
...

Attrape un ballon bras tendus
...

Copie un rond
...
S’habille presque seul
...
Nomme
les couleurs
...


48 mois

Descend seul l’escalier
en alternant les pieds
...

Debout, lance un ballon
...


Se lave seul les mains
...

Copie un carré à 4 ans
(un triangle à 5 ans
et un losange à 6 ans)
...

Conjugue les verbes
...


4

Psychologie pour l’enseignant

À trois ans, l’essentiel des acquisitions psychomotrices est réalisé : l’enfant
sait manipuler les objets avec précision, les combiner, se déplacer de façon sûre,
ses mouvements sont assez précis et assez bien coordonnés
...

Ces progrès psychomoteurs étendent le champ d’action de l’enfant en
augmentant simultanément sa compréhension de l’environnement et
favorisent la structuration de sa pensée
...
Les progrès de la pensée
Les progrès cognitifs dans les premières années de la vie sont spectaculaires, comme en témoigne l’observation des enfants qui, par leurs
manipulations, leurs analyses des situations, structurent leur pensée en
structurant leur environnement
...

Piaget a décrit quatre grandes périodes de développement :
v la période sensori-motrice (0-2 ans) se caractérise par la constitution
progressive de schèmes sensori-moteurs impliquant la perception et le
mouvement ;
v la période préopératoire (entre 2 et 6-7 ans) au cours de laquelle, grâce
aux représentations mentales, l’enfant développe une pensée symbolique
(jeu, dessin, langage) et prélogique ;
v la période des opérations concrètes (7-12 ans) au cours de laquelle l’enfant est capable d’opérations mentales (voir II), portant sur du matériel
concret manipulable ;
v la période des opérations formelles (après 12 ans) pendant laquelle les opérations mentales s’exercent sur un matériel verbal (propositions, hypothèses)
...


Jean Piaget (1896-1980)
...
Les possibilités croissantes de perception sensorielle, de coordinations, de mobilité qui résultent de la combinaison de la maturation et
de l’expérience, offrent en effet des opportunités croissantes d’expérimentation et de manipulations au jeune enfant qui se sert de toutes ses
possibilités pour explorer son corps, les objets et le monde environnant
...
Il va alors appliquer aux objets nouveaux rencontrés,
tous les schèmes qu’il possède dans son répertoire
...


Le développement de l’enfant

5

Brebca – Fotolia
...
Ainsi, la notion d’objet que l’enfant acquiert dans la première année est une construction fondamentale à la base des constructions cognitives ultérieures comme : le nombre (traitement quantitatif des
objets), la catégorisation (traitement qualitatif des objets) ou encore le
raisonnement logique (hypothèses et déductions sur des
objets réels ou de pensée)
...
À cette même période, les objets
acquièrent une certaine permanence, indépendamment de la
perception que l’enfant en a et de l’action qu’il peut exercer
sur lui : l’enfant peut retrouver un objet qui a été masqué à
sa vue
...
exemple pour rapprocher un objet éloigné
...


Elle se caractérise par l’émergence de la fonction symbolique (langage,
dessin…) et la prépondérance de l’égocentrisme cognitif qui va progressivement diminuer à la fin de cette période
...
Elle va se développer de façon privilégiée à travers différentes
conduites comme : l’imitation différée (en l’absence du modèle), le jeu
symbolique, le dessin, les images mentales et le langage
...
com

Focus
Du jeu sensori-moteur au jeu symbolique

6

Le jeu d’exercice sensori-moteur du bébé devient symbolique (faire semblant) avec
l’apparition des représentations mentales
...
Une caractéristique fondamentale c’est sa dimension symbolique :
les objets servent de support à une activité purement représentative ou symbolique
(un simple bout de bois se transforme en pistolet)
...
Dans les années suivantes, le jeu collectif devient de plus
en plus ritualisé (respect des règles) (cf
...
, 2008)
...
p
...

v L’égocentrisme cognitif
À cette période marquée par le recours aux représentations mentales,
l’enfant est prisonnier de son propre point de vue dont il a du mal à imaginer que ce ne soit pas le seul possible
...

L’égocentrisme apparaît dans des caractéristiques du raisonnement de
l’enfant comme le syncrétisme, c’est-à-dire le fait que la pensée ne peut
dissocier les détails de l’ensemble
...


EXEMPLE DE RÉPONSE D’ENFANT DE 4 ANS
« Pourquoi est-ce qu’il y a la mer ? – Parce qu’il y a des bateaux », ou bien : « Pourquoi il
y a la lune ? – Parce qu’il y a le soleil », ou encore : « Qu’est-ce que c’est la terre ? – C’est
le ciel »
...
Le déclin progressif de l’égocentrisme
marque la transition entre cette période et la suivante,
Voici Sally
...


L’émergence de la métacognition :
la théorie de l’esprit
Les habiletés cognitives des enfants de cet âge sont
peut-être plus précoces que ne le pensait Piaget
puisqu’on montre que les enfants prennent conscience
de leur propre pensée (métacognition) en prenant
conscience de la pensée d’autrui
...

Comment l’enfant peut-il accéder aux états mentaux d’autrui ? Différentes tâches ont été proposées
aux enfants pour explorer ce qu’ils pensent de l’esprit
humain (le leur et celui d’autrui)
...

On peut mettre en évidence le principe de fausse
croyance (croire quelque chose qui est faux), par
exemple dans un transfert d’objet inattendu
...
3)
...


Théorie de l’esprit :
représentation des états
mentaux d’autrui :
croyances, désirs, intentions,
émotions, qui permet de
prédire et d’expliquer les
comportements d’autrui
(ce qui pousse les personnes
à agir)
...

Voici Anne
...


Anne a une boîte
...
Elle met la bille dans son panier
...


Anne sort la bille du panier et la met dans la boîte
...


Elle veut jouer avec sa bille
...
3 – Sally et Ann (d’après Frith, 1996)
...
En revanche vers 4 ans, ils peuvent se mettre à la place de Sally qui
n’a pas assisté au changement de place de la bille, ils raisonnent donc en
fonction des croyances imputées à autrui (ils tiennent compte de ce que
Sally croit dans cette situation)
...
La pensée d’un enfant à l’âge de l’école maternelle
exprime une logique particulière qui ne peut avoir l’objectivité de notre
logique adulte, néanmoins, elle en constitue les fondements, et en ce sens,
elle serait plutôt prélogique
...


Attention conjointe :
attention de deux
partenaires accordés sur un
même référent extérieur
avec conscience de ce
partage d’attention
...
Comme l’enfant, l’environnement est par nature
évolutif et s’adapte à la progression de l’enfant à la fois par les réponses
qu’il apporte à ses interrogations et par les questions nouvelles qu’il lui pose
...
Comme Vygotski (1985), Bruner (1983) montre
comment les comportements de l’adulte au cours des interactions avec
l’enfant constituent un étayage pour la progression de l’enfant
...
Adoptant une perspective pragmatique, Bruner insiste sur la continuité entre
les processus communicatifs non verbaux (gestes, regards), pré-verbaux
(pointage) et verbaux (mots et phrases) et la nécessité de considérer non
seulement ce que dit l’enfant, mais à qui, comment et pourquoi il le dit
(intention communicative)
...
L’alternance dialogique des premiers échanges mère-bébé induit l’apprentissage
des tours de parole (parler ou produire des sons, s’arrêter pour laisser
l’autre parler, etc
...
Au cours des nombreux échanges ludiques quotidiens entre l’adulte et l’enfant, se mettent en place des moments
structurés où l’action et le langage se coordonnent, par exemple dans les
jeux ritualisés (par exemple, jeu de « coucou »)
...

Au cours des séquences ludiques apparaissent également dans le second
semestre de la première année des épisodes d’attention conjointe
...
Dans la deuxième année on observe une augmentation du vocabulaire produit, avec une explosion du
vocabulaire en fin de deuxième année
...
La variabilité interindividuelle dans cette progression est très importante et s’accroît encore dans la troisième année, phase
marquée aussi par le développement grammatical (progression de la complexité syntaxique) puis elle s’atténuera avec la
maîtrise croissante du langage
...
com

Le geste de pointage témoigne
de la continuité des processus
communicatifs, des gestes aux mots
...
com

partagée (ils regardent la même chose) puis conjointe (ils
regardent la même chose en s’assurant qu’ils partagent bien
le même centre d’attention)
...
Le geste de pointage
(pointer du doigt), qui apparaît au début de la deuxième
année, témoigne de la continuité des processus communicatifs, des gestes aux mots
...
On a d’ailleurs observé que les enfants qui ont bénéficié de nombreux épisodes d’attention conjointe parlent
plus tôt et ont un vocabulaire plus riche que les autres
...


3
...
Les émotions que le bébé ou le jeune enfant ressent et exprime, et
qu’il confronte aux émotions des autres personnes, sont des éléments
centraux catalyseurs de la prise de conscience d’autrui et simultanément
de soi-même
...


Le développement de l’enfant

9

L’expression des émotions
L’expression émotionnelle de l’enfant se fait à partir d’un registre initialement peu différencié mais qui s’enrichit par l’expérience des émotions
d’autrui et de la prise de conscience de ses propres états
...
L’émergence du langage à partir de la deuxième année apporte à l’enfant d’autres possibilités
d’exprimer ses émotions
...
La maturation cérébrale et les
progrès représentatifs vont permettre à l’enfant de mieux en mieux
contrôler ses états et ses comportements
...

L’enfant apprend le monde avec autrui, il apprend à connaître autrui et,
ce faisant, apprend à se connaître
...
Elle a été
largement vulgarisée en
psychologie ces dernières
années et utilisée comme
métaphore pour rendre
compte de la résistance
inégale des enfants
aux événements difficiles
de la vie (Cyrulnik, 2002)
...
Bowlby (1978) a
décrit les processus d’attachement à autrui, qu’il considère comme relevant d’un besoin social inné
...

En effet, le maintien de cette proximité de l’adulte est nécessaire au sentiment de sécurité dont il a besoin pour explorer son environnement
...

L’enfant différencie très tôt les visages familiers de ceux qui ne le sont
pas, mais on observe vers 6-8 mois une réaction de détresse à la vue d’un
visage nouveau
...
Cela
signifie que l’enfant se perçoit comme bien distinct de sa mère
...
Beaucoup d’enfants (mais pas tous) sont également attachés
à un objet fétiche (le doudou ou le « nin-nin » ou tout autre nom gentil…),
qui ne les quitte pas, en particulier pour dormir
...
C’est généralement un objet doux au
toucher et manipulable
...

L’attachement à une ou des personnes a une fonction protectrice et
contribue au développement de la capacité de résilience de l’enfant
...
La prise de conscience de ces rôles et l’adhésion aux valeurs qui s’y rattachent sont un des fondements de la
construction de l’identité individuelle et sociale
...
À la fin de la troisième année, les enfants sont capables de
répondre directement aux questions relatives à leur identité sexuée et peuvent exprimer des connaissances relatives aux rôles sexués assignés par la
société
...
com

sentiment de confiance en soi
...
Ces représentations internes et les relations confiantes établies
avec des adultes ou des pairs constitueront un étayage socio-affectif en cas
de difficultés importantes, garantissant ainsi une continuité développementale que des événements stressants auraient pu compromettre
...
Les recherches récentes sur
les capacités perceptives précoces du nourrisson laissent penser que cette
conscience de soi explicite est préparée bien avant par une connaissance
perceptive très précoce du corps propre
...

que l’enfant peut prendre conscience qu’il est une personne parmi les
autres
...
Tourrette et Guidetti, 2008)
...
Longtemps perplexe devant cette
image d’enfant que lui renvoie le miroir, ce n’est pas avant la
fin de la deuxième année que l’enfant pourra identifier son Ce n’est pas avant la troisième année
image dans le miroir comme étant le reflet de lui-même
...

alors que l’enfant se désignera d’abord son prénom puis en
utilisant le « je »
...
L’analyse des dessins des enfants pourrait également nous renseigner sur cette évolution, cependant la maladresse du geste graphique de
l’enfant jeune interfère avec la représentation élémentaire qu’il donne à cet
âge de la personne humaine
...


Identité sexuée : sentiment
d’appartenance à un sexe
assigné par la biologie
...


Le développement de l’enfant

11

Comportements affiliatifs
(gestes, actions) :
comportements
d’interactions avec les
autres (donner, interagir,
offrir, prendre), au contraire
des comportements
agonistiques plutôt
menaçants ou agressifs
(menacer, agresser)
...


(choix affiliatifs) sont révélateurs de l’orientation des conduites de l’enfant
en fonction de son identité sexuée
...
Les
interactions sociales entre pairs évoluent avec l’âge, avec les progrès en communication, d’abord non verbale (sourires, gestes, imitations) puis verbale :
v dans la première année, la prise en compte d’un autre bébé, ne semble
pas nette au cours des trois premiers mois, puis on note entre 3 et 6 mois,
des gestes d’atteinte, des contacts tactiles, et après 6 mois, des comportements beaucoup plus sociaux : les regards sont accompagnés de sourires
et de vocalises, sans susciter systématiquement de réponses ;
v dans la deuxième année, les prises de contact avec l’autre deviennent plus
fréquentes, les interactions sont plus longues et plus complexes, comme
c’est le cas dans l’engagement commun dans un jeu
...
La dimension socio-communicative des
comportements imitatifs est donc particulièrement importante tant que
l’enfant ne maîtrise pas encore bien le langage ;
v dès la quatrième année, la place des productions verbales en accompagnement des comportements imitatifs devient de plus en plus importante
et la fréquence des imitations décroît de façon corrélative à l’augmentation de la communication verbale entre les pairs
...
com

Un enfant de 2 ans est-il trop grand pour la crèche ou trop petit pour
l’école maternelle ? Actuellement un quart des enfants entre 2 et 3 ans
est scolarisé (surtout à partir de 2 ans et demi)
...
Une scolarisation avant 3 ans accroît, mais
faiblement, l’accès au CE2 sans redoublement (d’environ 3 %)
...
Les effets positifs se ressentent surtout sur
la compréhension orale, la familiarité avec l’écrit et les compétences
numériques
...
Le milieu social se compose avec l’âge de la scolarisation puisque les effets positifs sont
plus marqués pour les enfants de milieu social défavorisé d’une part et très favorisé d’autre part, et pour les enfants les
plus âgés
...
Cependant tous les enfants
de 2 ans ne sont pas prêts pour être scolarisés et toutes les écoles ne sont pas non plus prêtes à accueillir tous les enfants
de moins de 3 ans
...

(D’après A
...
sfpsy
...
pdf)

12

Psychologie pour l’enseignant

Simultanément à sa prise d’autonomie, l’enfant se heurte aux interdits
parentaux et sociaux, c’est ce qui lui permet de se construire de façon
structurée, en intériorisant les limites posées par les adultes
...
Marcelli,
2003 ; Halmos, 2008)
...


L’enfant de 5-6 ans au seuil de l’école primaire est maintenant un enfant
relativement autonome, dans sa motricité comme dans sa pensée et dans
son affectivité
...
Il va pouvoir être disponible pour les apprentissages scolaires
...
L’ENFANT À L’ÂGE
DE L’ÉCOLE PRIMAIRE : DISPONIBLE
POUR LES APPRENTISSAGES SCOLAIRES
Pendant cette période relativement calme, entre l’intensité des premières
années et les turbulences de l’adolescence, l’enfant se trouve plus disponible pour les apprentissages scolaires
...
Aussi, ce ne sont pas des écoliers que nous rencontrons mais des
enfants particuliers, ayant chacun leur spécificité personnelle
...
Développement psychomoteur
et latéralité
Une croissance régulière
Entre le développement spectaculaire de la petite enfance et celui de
l’adolescence, cette période intermédiaire se caractérise par la régularité de
Le développement de l’enfant

13

la croissance
...
Si les courbes de croissance des garçons et
des filles (taille et poids) sont comparables pendant cette période (même
pente), on note que l’accélération de croissance associée au développement
pubertaire est plus précoce chez les filles que chez les garçons (voir
Figure 1
...
2)
...
com

L’adresse évolue
régulièrement
entre 5-6 ans et 12 ans
...
com

Sous la double influence de la maturation et de l’exercice, l’enfant va
affirmer sa latéralité et améliorer sa maîtrise motrice : la stabilité, l’indépendance musculaire et les coordinations motrices plus fines s’améliorent
avec l’âge et la pratique
...
Quant à l’adresse, elle évolue régulièrement
entre 5-6 ans et 12 ans (âge auquel les performances sont assez comparables à celles des adultes)
...


Latéralisation et schéma corporel
Latéralité : asymétries
au niveau des éléments
corporels (main, œil, pied)
et qui se traduisent par une
prévalence d’un élément
sur son homologue (Dailly
et Moscato, 1984, p
...


14

La latéralité usuelle est évaluée dans les actes de la vie courante, le plus
souvent au niveau manuel, mais il convient de distinguer la latéralité
graphique de la latéralité manuelle, qui peuvent dans certains cas être discordantes
...
On peut ainsi calculer un degré de latéralité
...
Il existe des différences dans l’organisation cérébrale des hommes et des femmes
(avec généralement plus de compétences verbales chez les femmes
et plus de compétences spatiales
chez les hommes)
...
Néanmoins tous les gauchers ne présentent pas la même organisation cérébrale : les trois quarts auraient une
organisation cérébrale de droitiers (avec peut-être une répartition des fonctions moins
tranchée entre les deux hémisphères), et seul le quart restant aurait une organisation
cérébrale inversée
...
Il se construit progressivement à partir de la prise de
conscience de nos limites corporelles et de nos possibilités motrices, ainsi
que par la mise en correspondance de nos perceptions (intéroceptives et
extéroceptives) et de nos représentations mentales
...


2
...
L’enfant va pouvoir envisager simultanément différents points de vue et se situer par rapport à
l’ensemble des perspectives possibles
...
Par
la mobilité croissante de sa pensée, l’enfant devient capable d’analyser certains rapports et de coordonner entre elles les données de la perception,
cette coordination nouvelle des actions intériorisées se fait par régulations
successives, correspondant à des tâtonnements mentaux dans la recherche
de la solution d’un problème
...
L’enfant situé en face des trois montagnes de la
maquette doit d’abord choisir parmi les photos présentées celle qui correspond à son point de vue
...
Enfin, il peut aussi
placer la poupée à l’endroit qui correspond à la perspective illustrée par la photo proposée
...
Entre 4 et 7 ans l’enfant ne
peut différencier son point de vue de celui de la poupée
(en raison de l’égocentrisme de sa pensée), quelle que soit
sa position
...
éléments de la situation
...

(coordination des points de vue)
...
La réversibilité n’est possible que
s’il y a quelque chose d’invariant, qui se conserve au cours de la transformation de l’objet (par exemple la quantité de liquide quand, après transvasement dans des verres de formes différentes, le niveau n’est plus identique)
...
Il peut dire par comparaison avec le niveau initial qu’il y
a plus de liquide ou moins de liquide après le transvasement, parce qu’il se
focalise sur le niveau obtenu
...
Cependant si
l’enfant admet qu’au cours d’une transformation la quantité se conserve,
il n’en est pas de même pour les autres propriétés de ce même objet
...


16

C’est à partir de ce moment, nous dit Piaget, que l’enfant devient capable
d’opérations mentales
...
Le raisonnement de l’enfant dépend encore étroitement du
contenu auquel il s’applique
...
pensée
opératoire formelle, p
...

Les opérations logico-mathématiques sont : la classification, la sériation et le nombre
...

Si on demande à des enfants de ranger des objets de forme et de couleur
différentes pour « qu’ils aillent bien ensemble », ils sont
capables vers 5-6 ans de faire des regroupements sur la
base de la couleur, puis de la forme, mais il faut attendre
le stade opératoire concret pour que l’enfant soit capable
de construire une classification de type multiplicative,
selon une matrice à double entrée permettant de classer
les objets simultanément selon leur forme et leur couleur
...

Piaget a proposé d’étudier la quantification de l’inclusion : c’est-à-dire de voir si l’enfant peut comparer un
groupe d’éléments inclus dans un ensemble au tout
dans lequel il est inclus
...
4 – La quantification de l’inclusion :
les ronds sont-ils bleus ? tous les bleus sont-ils ronds ? le « tous » et le « quelques »
...

Pour étudier la sériation, on donne aux enfants dix petits bâtons de
Sériation : elle consiste
à ordonner des éléments
taille variable qu’ils doivent « ranger », on observe que vers 6-7 ans ils arriselon une qualité qui varie,
vent après tâtonnements à les mettre à peu près en ordre, en une seule
à grouper les objets selon
série, soit ascendante soit descendante, sans considérer qu’il s’agit d’une
une différence ordonnée
seule et même série réversible qu’on pourrait parcourir dans les deux sens
...

parer A à C)
...

Acquérir le nombre n’est pas un apprentissage verbal mais un progrès
logique : l’enfant doit abstraire le nombre (quantité) des éléments, de leur
configuration perceptive et admettre que le tout est égal à la somme des
parties, quelle que soit leur disposition spatiale
...

Piaget a également montré comment les notions spatiales et temporelles relevaient de ces mêmes opérations logico-mathématiques
...
La période post-piagétienne a engendré beaucoup de recherches qui ont apporté des éclairages intéressants, parfois
contradictoires, parfois complémentaires
...
Tourrette et Guidetti, 2008 ; Lautrey et coll
...
5 de cet ouvrage)
...
L’évolution du langage,
du jeu et du dessin
Le langage
Les progrès en langage conduisent l’enfant à désinvestir progressivement
les autres activités symboliques de la période précédente
...
L’enfant
structure ses récits
...


Les jeux

Amy Myers – Fotolia
...
La
place prise par les activités de fiction s’atténue parce que l’enfant est mieux
adapté à la réalité extérieure et s’exprime sans peine avec le langage
...

Piaget décrit comment l’enfant accède au jeu de billes
codifié après avoir joué avec elles d’abord de façon sensorimotrice puis symbolique
...
Puis,
comme chaque joueur cherche à l’emporter sur son voisin,
apparaissent un souci de contrôle mutuel et donc un besoin
de règles valables pour tous, qui conduit à une codification
parfois excessive, avec des règles de plus en plus complexes
...
C’est
à la période opératoire que l’enfant comprendra qu’une règle
Après les jeux sensori-moteurs
puis de fiction (symboliques) s’ajoute n’est pas arbitraire ou absolue, qu’elle résulte d’un consensus
un nouveau type de jeux : le jeu de règles auquel chacun accepte de se soumettre et qui peut être
qui intensifie la socialisation
...

18

Psychologie pour l’enseignant

Le dessin
Le dessin est une activité privilégiée de l’enfant, en particulier par la
possibilité d’expression qu’il offre
...

Luquet, dans un ouvrage ancien mais toujours pertinent (1927), analyse
l’évolution du dessin en termes d’adaptation de l’enfant au réel et de traduction du réel
...
tabl
...
2)
...
Après les premiers tracés en
cycloïde, c’est aux environs de trois ans (âge clé dans l’identification de soi)
qu’apparaît le « bonhomme-têtard »
...
Plus tard,
deux ovoïdes marqueront la distinction entre la tête et le tronc
...
Puis les membres acquièrent de l’épaisseur, les doigts s’ajoutent
aux mains, le cou vient séparer la tête du tronc
...
Le dessin se dynamise, les bras et les jambes sont attachés à
l’endroit correct, le personnage est en mouvement : il marche, il danse, il fait
quelque chose, il fait partie d’un récit
...

À la fin de l’école primaire, la maîtrise croissante d’autres modes d’expression (en particulier le langage) entraîne corrélativement un désinvestissement progressif du dessin par la plupart des enfants, sauf pour
quelques-uns qui persisteront jusqu’à l’âge adulte dans l’investissement de
cette activité graphique
...
2
Stades du dessin d’enfant (adapté de Luquet, 1927)
...
Les progrès cognitifs et graphiques favorisent plus
d’adéquation entre intention et réalisation
...

Utilisation de procédés : transparence, rabattement, schématisation
...

L’espace représenté devient euclidien, apparition de la perspective et de l’ombre
...
Le développement social
Représentation de soi et estime de soi
Les différents aspects de la représentation de soi que nous avons vus
dans la période précédente commencent à se coordonner, l’enfant peut
évaluer négativement les autres comme lui-même (« je suis mauvais en
course, mais bon en vélo »)
...
Progressivement avec l’avènement de la pensée
opératoire, la décentration qu’elle permet et la coordination des points de
vue, l’enfant intègre mieux les différentes représentations de lui-même et
des autres
...
L’estime de soi résulte de
l’écart entre la façon dont il se perçoit et ce qu’il aimerait être : elle est
20

Psychologie pour l’enseignant

d’autant plus élevée que cet écart est faible
...


Estime de soi : évaluation
de soi-même en rapport
avec ses propres valeurs
...
L’autonomisation grandissante de
l’enfant lui permet de sortir du groupe familial pour s’intégrer dans
d’autres groupes sociaux, l’école en particulier
...

Quand vient l’heure de l’école, l’enfant est généralement prêt à passer d’un
mode dominant de communication dyadique, aux relations sociales plus
conventionnalisées
...
L’école n’est pas seulement un lieu où les enfants
apprennent des connaissances, c’est un lieu d’émergence de compétences
personnelles (apprendre à se tenir tranquille, apprendre à comprendre et
à s’exprimer…) et surtout sociales (acquérir des règles, des normes sociales
permettant les rapports collectifs et la régulation des conduites)
...
Établir des liens d’amitié est possible lorsqu’on a développé des compétences
sociales basées à la fois sur le partage des affects et sur le partage des
actions (activités communes)
...
Par exemple, les enfants qui peuvent le mieux prendre en considération la perspective d’autrui sont souvent ceux qui présentent le plus de conduites affiliatives (comportements
prosociaux d’offrande et de partage) et sont perçus comme les plus populaires dans une évaluation sociométrique
...


Focus
Les enfants à haut potentiel ou « surdoués » à l’école
Des enfants précoces, parfois atypiques, se révèlent en classe soit par des performances académiques nettement supérieures à celles des autres enfants, soit par une pensée plus divergente et créative
...
On dit d’eux qu’ils ne sont pas toujours à l’aise socialement et qu’ils présentent des
dyssynchronies (précocité sur certains aspects et maturité moindre pour d’autres)
...
Lubart et coll
...
org/ ou http://www
...
asso
...


Le développement de l’enfant

21

III
...
La référence aux travaux des anthropologues montre que plus une société est complexe et plus l’adolescence
est longue et conflictuelle
...
Les changements
physiologiques, cognitifs, affectifs, ne se font pas au même rythme ni dans
le même ordre pour tous les adolescents
...
Cette évolution porteuse de dynamique évolutive s’achève par le progrès synthétique de l’identité personnelle
...
Les changements physiologiques
et leurs implications

Andrey Kiselev – Fotolia
...
L’adolescent subit généralement cette
puberté qui n’est pas choisie mais imposée (il ne peut choisir ni où, ni
quand, ni comment) et avec laquelle il est obligé de composer (Braconnier
et Marcelli, 1998)
...
Figure 1
...
2)
inaugure la période pubertaire : elle démarre aux environs de 11-12 ans
chez les filles et deux ans plus tard chez les garçons
...
La croissance du cerveau marque une nouvelle accélération,
en rapport sans doute avec les modifications intellectuelles de cette
période
...

La rapidité des modifications somatiques oblige l’adolescent à modifier
l’image qu’il s’était fait de son corps en intégrant ses caractéristiques
sexuées
...


Psychologie pour l’enseignant

2
...
L’adolescent peut raisonner sur des propositions :
des phrases, des idées, des hypothèses et va pouvoir manier l’abstraction
...
La pensée est donc devenue tout à fait
mobile et détachée de la perception du réel
...
Le raisonnement de l’adolescent devient hypothéthico-déductif (il est capable d’émettre des hypothèses pour en déduire des conséquences observables)
...


On complexifie la tâche en augmentant progressivement le nombre de jetons de 2 à 6 couleurs
...
L’enfant du stade opératoire concret se caractérise par l’absence de
rigueur dans l’inventaire des possibles, par manque de systématisation dans les permutations et fait donc des erreurs et
omissions
...


Ces évolutions cognitives se traduisent également sur le plan spatial et
temporel
...
Sur
le plan personnel il devient capable de se projeter dans le futur (ce que je
ferai plus tard) en intégrant son passé (l’enfant qu’il était) et son présent
(tel que je suis maintenant)
...
Représentation de soi
et genèse identitaire
Le sentiment d’identité s’élabore en effet en prenant appui sur le passé
et en s’orientant progressivement vers le futur
...
Si dans les
années précédentes, l’enfant se décrivait en termes physiques (externes), il
s’appuie davantage maintenant sur ses qualités personnelles (internes et
plus abstraites)
...
Après
intégration des changements et prise de conscience de ses nouvelles capacités, l’adolescent retrouve une estime de soi positive, pour autant que ces
années de transformation n’aient pas entraîné un désinvestissement scolaire et social trop important
...
La notion
d’identité, telle qu’elle a été développée par Erikson (1963) s’appuie sur
trois axes : la conscience d’une continuité temporelle (de l’enfant que
j’étais, à l’adulte que je serai), la cohésion (qui s’oppose au morcellement)
et la réunion en une seule unité des éléments à travers lesquels « je me
reconnais », et en me démarquant de ceux « qui ne me ressemblent guère »
...
Chacune des étapes est marquée par les conflits et ces étapes
sont autant de moments critiques dans le développement de l’individu
...
Les quatre statuts identitaires décrits par Marcia, résultent du croisement de deux
dimensions : l’engagement (fort ou faible) et l’exploration (forte ou faible)
et permettent de rendre compte du degré d’évolution du processus identitaire de l’individu à la fin de l’adolescence et de son mode d’adaptation
sociale
...
Il n’y a pas encore d’ensemble cohérent de valeurs personnelles et peu
d’exploration des possibilités
...
La question identitaire reste problématique ;
v un

engagement fort et une exploration faible déterminent l’identité forclose
...
S’il
ne pousse pas plus loin la construction identitaire, il n’aura pas fait vraiment les expériences nécessaires à sa propre définition personnelle : ses
choix seront-ils vraiment les siens ? Sa personnalité sera conventionnelle
avec peu de mises en questions ;

v un

faible engagement associé à une exploration élevée correspond à
l’identité moratoire, qui est plus une étape qu’un mode de résolution du
processus identitaire puisqu’il précède généralement les engagements
identitaires
...
Il recherche l’indépendance et l’équilibre ;

24

Psychologie pour l’enseignant

v un engagement fort associé à une exploration forte correspond à l’identité

achevée
...
L’individu peut s’engager dans des choix qui lui sont propres et qu’il pourra modifier si
besoin
...
Par exemple en cas de divorce, l’adulte doit
se redéfinir dans une partie de ses rôles familiaux et parentaux, ou encore
en cas de perte d’emploi ou de décès d’un proche, il doit se repositionner
...

L’identité personnelle a aussi un aspect social : avoir une identité, c’est
être engagé socialement, autant dans ses idées ou valeurs que dans son
mode de vie
...

Les différents aspects de cette construction identitaire (impliquant des
choix amoureux, familiaux, amicaux, idéologiques, religieux, professionnels, sexuels…) ne sont pas nécessairement synchrones et varient d’un individu à l’autre
...


4
...
com

Comme les rapports familiaux se sexualisent avec la
puberté, le sentiment de proximité physique devient vite
insupportable à l’adolescent, qui se sent contraint de
répondre par une prise de distance exagérée
...
L’adolescent qui prend ses distances doit aussi trouver ses propres limites
...
De façon paradoxale, on peut aussi
comprendre les conduites d’opposition comme un
moyen de rétablir une distance protectrice
...
Il teste leur résistance, il s’affirme « contre » : cela lui permet d’amorcer la séparation
...
Il va s’engager dans des conflits, ou les
fuir si la confrontation lui paraît trop dangereuse (par
repli sur soi, retrait, silence, désinvestissement de la

Auremar – Fotolia
...


Le développement de l’enfant

25

Autonomie
comportementale :
tout ce que peut faire
l’adolescent (par exemple
dans l’organisation
de sa vie quotidienne),
sans en référer
à l’autorité parentale
...
Cette confrontation est constitutive de la quête identitaire
...

L’accès à l’autonomie comportementale revendiquée par les adolescents
ne se fait pas sans heurts ni conflits avec les parents, au sujet des habitudes
de vie (coupe de cheveux, habillement, heures de sortie, etc
...

L’intensité et la fréquence de ces conflits sont variables selon les adolescents interrogés
...
Seuls 15 % des jeunes se plaignent d’un manque d’intérêt de leurs
parents (mais parfois aussi de « trop » d’intérêt dans 14 % des cas)
...
Il apparaît cependant que l’insatisfaction familiale joue un rôle prépondérant dans l’apparition des troubles comportementaux des adolescents (cf
...
8)
...
Ricaud-Roissy et
coll
...
Si on situe les structures d’autorité familiale sur une dimension allant de l’autorité la plus forte au laxisme le plus marqué, en passant
par les structures intermédiaires plus démocratiques, les modèles familiaux qui attirent le plus les suffrages des jeunes sont évidemment les
modèles démocratiques
...
Dans ce dernier
mode de relation familiale, l’attitude des parents est interprétée par les
enfants comme relevant d’une indifférence à leur égard
...

On peut considérer que les parents eux-mêmes doivent continuer d’évoluer avec leurs adolescents, doivent accepter d’exercer moins de contrôle
sur le comportement de leur enfant, de remettre en question leurs propres
choix personnels (en particulier faire le deuil de l’enfant-idéal qu’ils avaient
projeté sur leur enfant) et doivent accepter le désengagement affectif de
l’adolescent
...
L’adolescent cherche à se différencier tout en
cherchant une ressemblance rassurante avec les autres, en particulier avec
ses pairs
...
Les compétences sociales reposent sur des
caractéristiques personnelles, l’estime de soi, le sentiment d’efficacité
personnelle, la cognition sociale et la capacité de résoudre des problèmes
personnels
...
Le sentiment d’efficacité personnelle (développé
par Bandura, 2003) correspond à l’impression d’être acteur de sa vie, de pouvoir agir sur
les événements qui nous concernent et d’atteindre les buts que l’on se fixe
...
La capacité de résoudre des problèmes interpersonnels est indispensable au bon ajustement relationnel
...
Ce sont les pairs qui prennent effectivement le relais des parents pour les confidences
...


Les bandes d’ados

Les bandes d’adolescents sont-elles responsables des comportements
asociaux ? Elles ont été considérées comme le lieu naturel d’expression
de l’agressivité adolescente
...


Le développement de l’enfant

Corepics – Fotolia
...
Cependant on considère actuellement que la
bande adolescente est un phénomène naturel, lieu d’expérimentation
sociale, mais qu’elle ne crée pas la délinquance
...
La
bande pourrait résulter d’une ségrégation de la part des autres groupes
sociaux qui la marginalisent
...
Un jeune peut être amené à avoir des
conduites déviantes lorsqu’il est au sein d’un groupe alors qu’il
ne les aurait pas eues s’il avait été seul
...

Que représente le groupe de pairs par rapport à la famille ?
Famille et groupes ne transmettent pas les mêmes choses : la
famille transmet des valeurs morales et sociales, et des valeurs
socio-économiques (habitudes de consommation…)
...
Le groupe apparaît alors comme
un lieu d’expérimentation sociale : de ce qu’on peut et de ce qu’on ne doit
pas faire, qui permet d’éprouver les limites des règles collectives et sociales
et de se construire des représentations communes
...
En ce sens, le groupe des pairs ne s’oppose pas à la famille
comme mode de socialisation : ces deux milieux par les réponses différentes qu’ils apportent au questionnement de l’adolescent sont tout à fait
complémentaires
...
L’expression du mal-être adolescent
Pour certains adolescents, cette période de transition génère un malêtre, passager ou plus durable
...
8)
...
Ils sont souvent aussi violents
à l’égard d’eux-mêmes (souffrances psychologiques avec automutilations
ou tentatives de suicide)
...


Focus
Les addictions

Pressmaster – Fotolia
...

Cette consommation qui touche
plus les garçons que les filles, augmente sensiblement avec l’âge
...
La consommation du cannabis, pourtant toujours illégale en France, est l’une des plus élevée d’Europe (Huerre

28

Psychologie pour l’enseignant

Par ailleurs, d’autres comportements réalisés seuls ou en groupe, peuvent être considérés comme des signes de souffrance psychique
...
) et vers les autres, de même que les violences scolaires et jeux dangereux, les agressions en milieu scolaire ou citadin avec
happy slapping (agression filmée et diffusée par les téléphones mobiles)
...

La construction identitaire est donc un
long processus, jalonné de crises et de modifications, très variable d’un individu à l’autre
en fonction de sa personnalité, de son
contexte de vie, de son inscription dans les
groupes sociaux
...


Gajatz – Fotolia
...
Elle peut être observée à partir de 12 ans et augmente rapidement à
partir de 14 ans : à 18 ans un jeune sur deux en a déjà consommé et plus d’un jeune
sur 5 fume au moins une fois par mois
...

Cependant, les dangers du cannabis sont réels car à partir d’un certain niveau de
consommation, outre ses répercussions sur la concentration mentale et la mémoire, il
augmente le risque de pathologies mentales (augmentation de la prévalence de la
schizophrénie de plus de 6 % chez les fumeurs de cannabis, augmentation de la fréquence des bouffées délirantes)
...
Elle peut
être associée à des comportements de prises de risques accidentogènes (accidents de
la vie courante et accidents de la circulation qui sont deux fois plus fréquents chez les
garçons que chez les filles)
...
Pour certains, le phénomène récent de
cyberdépendance peut aussi, dans certains cas extrêmes, être considéré comme une
addiction sans drogue, permettant d’échapper aux contraintes de la réalité mais générant une rupture du lien social
...
, GUIDETTI M
...
Introduction à la psychologie du développement : du bébé à l’adolescent,
Paris, Armand Colin
...
, OUBRAYRIE-ROUSSEL N
...
(2008)
...


Webographie

www
...
ccdmd
...
ca/ri/developpement/resultat
...
TÉLÉCHARGEMENT D’ARTICLES DE REVUES
http://www
...
com/wiki/Enfance
http://www
...
info/disc-psychologie
...
cairn
...
htm
http://www
...
fr/ewb_pages/i/index-cerveau-psycho
...
POUR LES ENSEIGNANTS
http://www
...
gouv
...
html
http://lamaisondesenseignants
...
POUR ÉCOUTER LES ADOS
http://www
...
com/

www
...
mcgill
...
html

30

Psychologie pour l’enseignant

LECTURE
ET COMPRÉHENSION

A

près avoir envisagé la lecture comme un processus unitaire, centré soit sur le décodage graphèmes-phonèmes (« lettres-sons ») soit sur la compréhension, on s’accorde
aujourd’hui sur le fait que l’activité de lecture possède ces deux composantes : celles du
décodage et de la compréhension
...


I
...


1
...
com

Les résultats aux évaluations nationales en français, de septembre 2007
(ministère de l’Éducation nationale) montrent que près de 40 % des élèves
de sixième ne parviennent pas à comprendre un texte (résultat national à
la compétence « compréhension, réception »)
...
Une étude visant à définir les niveaux d’expertise en lecture des
élèves à leur entrée en sixième (Bonjour et Gombert, 2004)
montre, par exemple, qu’un peu plus de 14 % de ces élèves
éprouvent des difficultés importantes en lecture et en compréhension : ils lisent lentement et commettent de nombreuses erreurs de reconnaissance des mots écrits (réels ou
inventés)
...
Leur faible niveau de compréhension
À leur entrée en sixième, 14 % des élèves
éprouvent des difficultés importantes laisse supposer que tout apprentissage passant par l’écrit ne
en lecture et en compréhension s’effectue pas aisément et qu’ils sont donc susceptibles
(Bonjour et Gombert, 2004)
...


Décodage et compréhension :
deux compétences indépendantes ?
Les difficultés de compréhension rencontrées par certains élèves sontelles essentiellement dues à un niveau de décodage insuffisant comme le
défend l’Américain Perfetti (1985, 1988) ou à des problèmes spécifiques de
compréhension comme le pensent d’autres comme Oakhill (Cain et
Oakhill, 2004) ? Sur ce point, les profils de certains élèves nous permettent
de penser que ces deux hypothèses ne sont pas exclusives
...
Les difficultés
de reconnaissance des mots n’expliquent, cependant, les difficultés de
compréhension que d’une partie seulement des mauvais lecteurs
...

Contrairement à l’idée largement répandue selon laquelle la lecture est
automatique à la fin du cycle 2 (fin CE1), pour certains élèves, l’apprentissage de la lecture est à poursuivre
...

32

Psychologie pour l’enseignant

Décodage et automatisation
Parmi ces processus, le décodage (ou déchiffrage) des graphèmes (lettres) en phonèmes (sons) est primordial ; s’il n’est pas automatisé, on
estime que les processus attentionnels sont trop occupés par ce déchiffrage (l’enfant « anône ») pour les utiliser pour la compréhension
...

Lire implique de mettre en œuvre des processus de bas niveau tels que
les stratégies oculaires et l’identification des mots écrits et des processus
de plus haut niveau tels que la compréhension des mots, des phrases et/ou
des textes lus
...


Automatisation : processus
qui n’exige pas d’attention
pour être exécuté
...
Perception visuelle et lecture
La lecture commence par la vision et pour une part, les mécanismes de
la perception visuelle expliquent le fonctionnement de la lecture
...


Fovéa et acuité visuelle
Les recherches sur la perception ont montré depuis longtemps que la
vision n’est pas panoramique car l’acuité visuelle n’est permise que par une
toute petite partie centrale de la rétine, la fovéa, qui ne « voit » que 2 à
4 degrés d’angle (très petit par rapport à notre vision large mais floue de

Rétine : couche du fond de
l’œil, contenant les neurones
spécialisés permettant de
capter l’image rétinienne et
de la transmettre au cerveau
...
1 – Le champ fovéal est minuscule (2° d’angle) et ne permet de voir
qu’un seul mot
...


Lecture et compréhension

33

Fovéa : zone minuscule de la
rétine (0,4 mm de diamètre,
qui « voit » 2 degrés d’angle)
au centre du fond de l’œil
qui révèle au microscope
un câblage individualisé
pour un trajet personnalisé
jusqu’au cortex visuel
...

Périphérie de la rétine :
tout autour de la fovéa est
la périphérie de la rétine ;
les photorécepteurs (cônes
ou bâtonnets) sont reliés en
grappe aux multipolaires, la
vision est floue
...

Saccades : sauts des deux
yeux ayant pour fonction
d’amener le centre du regard
(et donc la fovéa) en face de
la cible (par exemple, un mot)
...
1)
...
Et le cerveau reconstitue le tout,
pour nous donner l’image d’une scène panoramique
...

La méthode strictement globale qui consiste à faire apprendre des phrases
entières, ne peut permettre l’analyse de mots et des lettres
...
De même, les méthodes de lecture rapide promettant, par l’entraînement, de lire plusieurs lignes ou une page entière ou pire d’élargir le
champ fovéal, sont de ce fait du charlatanisme
...
C’est sans doute l’origine du guidage spontané
par le doigt dans la lecture chez les jeunes enfants
...
Cette exploration oculaire se fait à grande vitesse si bien que les yeux
bougent environ 3 fois par secondes, s’arrêtant un quart de seconde (c’est
la fixation) puis sautent sur une autre cible (saccades oculaires)
...
2)
...


Figure 2
...

Par exemple, dans les documents multimédias étudiés par Éric Jamet et son équipe
(Jamet, 2008), le regard passe des centaines de fois, du texte à la figure,
et pour cet exemple en 45 secondes (Jamet et Wrzesien, non publié)
...
L’identification des mots écrits…
lorsqu’on sait lire
Avant l’écrit… le langage oral
On ne peut aborder la question du langage écrit sans aborder celle du
langage oral
...

Bien maîtriser la langue orale à l’école élémentaire est un des enjeux
majeurs de la réussite scolaire
...


Focus
Quelques ouvrages et outils permettant de travailler
le langage oral à l’école maternelle
– GOIGOUX, CÈBE et PAOUR (2004)
...
Apprendre à catégoriser, Paris, Hatier
...
free
...
html, propose un jeu permettant de travailler le langage oral et l’écoute :

Lecture et compréhension

35

L’entrée dans le monde de l’écrit

Sandor Kacso – Fotolia
...
En effet, dès l’âge de trois ans en moyenne, les
enfants commencent à se faire raconter des histoires par des
adultes ou des enfants plus âgés ou peuvent raconter eux-mêmes
des histoires à partir des illustrations
...
), connaissent
certaines lettres (celles de leur prénom par exemple), savent que les
espaces entre les mots ne sont pas des lettres, etc
...

L’entrée dans le monde de l’écrit
ne se fait pas à six ans mais bien avant
...


Comment reconnaît-on un mot écrit ?

Identifier un mot écrit, c’est retrouver en mémoire les mots qui
correspondent aux configurations graphiques
...
À chaque mot de notre lexique mental peuvent être associées les informations qui lui sont propres :
orthographiques, phonologiques, morphologiques, syntaxiques et sémantiques
...
Dans le
premier cas, l’accès au lexique mental s’opère par la voie « directe » (au sens
où une étape phonologique n’est peut-être pas nécessaire) ou lexicale et
dans l’autre cas, c’est la voie indirecte ou phonologique
...


36

Puisque nous lisons pour comprendre, la finalité de la lecture est bien
la compréhension
...
Les chercheurs appellent ainsi « lecteur expert »
un lecteur qui se caractérise par l’exactitude et la rapidité des traitements
d’identification qu’il effectue
...
Il peut
utiliser une voie directe, appelée aussi voie lexicale ou procédure par adressage
...
2
...


Psychologie pour l’enseignant

Tableau 2
...

La voie directe : voie lexicale :
procédure par adressage

La voie indirecte : médiation phonologique :
procédure par assemblage

Si la représentation visuelle du mot correspond à une
forme déjà existante dans notre mémoire (lexique
mental), cela signifie que le mot est connu car rencontré
antérieurement
...
On parle de reconnaissance
des mots écrits
...
On parle aussi de procédure par
adressage (chap
...
82)
...
C’est pourquoi les mots très fréquents sont plus rapidement identifiés que les mots peu
fréquents ou rares
...
com

ch/a/m/eau
Toonbilge – Fotolia
...
La deuxième voie
est alors enclenchée : le lecteur décompose le mot en
syllabes ou en lettres pour le déchiffrer
...
Elle est
aussi appelée médiation phonologique ou procédure
par assemblage
...


Les recherches actuelles s’accordent sur le fait que les deux procédures,
orthographique et phonologique, seraient utilisées au cours de la lecture
(traitement en cascade : Coltheart, 1978) et c’est la procédure la plus rapide
qui gagne
...
Les codages fondamentaux
de la lecture
Derrière cette activité apparemment toute simple (pour l’adulte) qu’est
la lecture, se cache donc une activité très complexe mettant en jeu de multiples systèmes et codages entre ces systèmes
...


Hallgerd – Fotolia
...
D’autre part, la mémoire n’est pas photographique (chap
...
Il est donc nécessaire qu’il y ait une étape d’analyse, de
décomposition et de fabrication des lettres et de leurs rapports pour fabriquer la « fiche » orthographique des mots en
mémoire orthographique
...
C’est sans doute l’origine
mais constituée d’une exploration oculaire ; du guidage spontané par le doigt dans la lecture chez les
à raison de 3 fixations par seconde, jeunes enfants et la raison pour laquelle, l’apport des exerle guidage par le doigt facilite l’analyse
précise des lettres ou des syllabes du mot, cices d’écriture pour coordonner cette analyse visuo-graet sa construction dans la mémoire phique est efficiente (Bara, Colé et Gentaz, 2004)
...
CNRS de Grenoble et de Pascale Colé de l’université de Savoie,
et leurs étudiants, a montré par de multiples expériences,
l’efficacité d’un entraînement à la maîtrise phonologique
...
bienlire
...
fr

Pseudo-Mots 8
lus
max = 8
7
Haptique

6
5
4
3

Figure 2
...


38

2
Visuel
1

Visuel + Haptique

0

Psychologie pour l’enseignant

Pré-test

Post-test

grapho-phonologique mais diffèrent par des codages supplémentaires soit
visuel pour un groupe d’enfants soit haptique + visuel pour un autre
groupe (Figure 2
...
Par exemple dans le groupe « exploration visuelle », les
enfants doivent barrer des lettres « cibles » dans une série tandis que dans
l’exploration haptique, les enfants explorent tactilement des lettres en
relief et parcourent avec leur index par exemple, les courbes de la lettre…
Les résultats montrent que l’ajout d’un entraînement haptique (= tactile)
où des enfants de 5 ans suivent du doigt la forme des lettres, permet un
meilleur score dans des tests de maîtrise phonologique, comme lire des
pseudo-mots (ita, rita, lita, etc
...

La perception haptique
(tactilo-kinesthésique)
résulte de la stimulation de
la peau lors de mouvements
actifs d’exploration de la
main, par exemple lorsque
la main et les doigts suivent
le contour d’un objet pour
en apprécier la forme
...

Wikipedia :
Maria Montessori
www
...
org/
3educatrices

@ 2007 discoveries Crèche and Montessori School

Avant d’être validée scientifiquement, la méthode d’exploration tactile (ou haptique) des lettres a une longue histoire et
a pour origine le travail pionnier de Maria Montessori sur la
stimulation multi-sensorielle
...
Elle crée une école
d’orthophrénie et développe des maisons d’enfants dans
des quartiers insalubres
...


C’est Hélène Lubienska de Lenval qui adapte en France le travail de Montessori et introduit une
méthode de lecture consistant à suivre le contour des lettres afin de faciliter la lecture
...

Un phonème constitue
la plus petite unité sonore
du langage oral (c’est-à-dire
permettant de distinguer
des mots les uns des autres)
...

Graphème : unité
fondamentale d’une
écriture donnée
...

Exemple : on peut proposer
les graphèmes o, au, eau
pour le phonème [o]
...


Codage phonologique (graphèmes-phonèmes) :
la maîtrise phonologique
Une autre étape nécessaire est le codage graphèmes-phonèmes ou plus
simplement le codage phonologique
...
Pour entraîner l’élève
à cette maîtrise, différents exercices à l’oral sont utilisés
...

D’autres exemples sont disponibles dans l’ouvrage collectif Enseigner la lecture au
cycle 2
...
, 2000)
...


De nombreuses recherches,
au niveau international montrent que
l’entraînement à la maîtrise phonologique
facilite les activités de prélecture
et d’apprentissage de la lecture
...

Site web Linnea C
...
bienlire
...
fr

De nombreuses recherches, au niveau international (Ehri, 2001), montrent que l’entraînement à la maîtrise phonologique facilite les activités de
prélecture et d’apprentissage de la lecture
...
15 enfants de
5 ans participent à un programme d’entraînement « phonologique »
consistant en deux séances de 20 minutes par semaine pendant 15 semaines

Psychologie pour l’enseignant

et sont comparés à un groupe qui fait diverses
activités de lecture, plutôt sémantique (dénomination, classement d’images dans des catégories)
...
4), ce qui montre bien la nécessité
d’exercices spécifiques de décodage phonologique
et que l’enfant ne « découvre » pas spontanément
les règles de décodage graphèmes-phonèmes
...
4 – Efficacité d’un entraînement phonologique
par rapport à des activités plutôt sémantiques
et un groupe contrôle (enfants de 5 ans)
(d’après Castel, Riach et Nicholson, 1994, expérience 2)
...
Phono, Paris, Hatier
...
L’Entraînement phonologique pour la maternelle, Éditions La Cigale
...
free
...
Pour chaque jeu, une version lecteurs et une version non-lecteurs sont disponibles
...
Tréguier et al
...
De La Haye et Ch
...
com

Le codage lexical
L’étape suivante, l’accès au lexique, ou codage lexical, a
été bien étudiée par les chercheurs chez l’adulte maîtrisant
la lecture (les participants aux expériences sont souvent des
étudiants), appelés souvent « lecteur expert »
...
p
...
C’est ainsi que plus le vocabulaire se
constitue, c’est-à-dire plus le lexique mental s’enrichit, et
plus la lecture est facilitée
...
Il y a donc nécessairement un
travail d’accompagnement, d’explicitation et d’étude des
L’enrichissement en vocabulaire (oral et écrit) mots du texte à mener et il faut absolument cet étayage
facilite la lecture
...

Des activités spécifiques destinées à développer le lexique
des élèves sont donc indispensables
...
Librement accessible sur Internet (http://leadserv
...
fr/bases/manulex/
manulexbase/indexFR
...
Ils y trouveront des normes fiables et actualisées de l’exposition à l’écrit des enfants à trois niveaux d’âge : CP, CE1 et cycle 3
...
« MANULEX : A grade-level lexical database from
French elementary-school readers », Behavior Research Methods, Instruments, & Computers, 36, p
...

Dans le domaine de l’orthographe, Béatrice et Philippe Pothier ont publié en 2004 une
échelle d’acquisition en orthographe lexicale destinée à l’école élémentaire
...
EOLE :
Échelle d’acquisition en orthographe lexicale du CP au CM2, Paris, Retz)
...

En résumé, derrière cette activité apparemment toute simple (pour
l’adulte) qu’est la lecture, se cache une activité très complexe mettant en
jeu de multiples systèmes et codages
...
5 : le codage visuo-graphique, le codage graphophonologique, le codage lexical et le codage sémantique
...
5 – Les principaux systèmes mis en œuvre dans la lecture :
le codage visuo-graphique (en bleu), le codage grapho-phonologique (en vert),
le codage lexical (en jaune) et le codage sémantique (en orange)
...
LA COMPRÉHENSION
Après avoir envisagé la lecture comme une activité relevant exclusivement du décodage (années 1960), puis à l’inverse comme une activité de
devinette linguistique minimisant l’importance du décodage et donc son
enseignement (années 1970), aujourd’hui un consensus s’est établi sur le
fait qu’on lit pour comprendre, que l’objectif de tout lecteur est de chercher avant tout à comprendre ce dont parle le texte
...
L’analyse syntaxique
L’analyse syntaxique est conçue comme une étape supplémentaire du
traitement en lecture qui prolonge et complète la phase précédemment
décrite d’identification des mots écrits
...

Lecture et compréhension

43

ICEM – Pédagogie Freinet
ICEM – Pédagogie Freinet

ICEM – Pédagogie Freinet

Proposer des exercices spécifiques pour la construction de la syntaxe
est tout à fait bénéfique pour la maîtrise de la lecture
...
Les ouvrages Langage et lecture dans la collection « L’oiseau magique » et Gram’animo aux Éditions pédagogiques du
Grand Cerf proposent des exercices destinés spécifiquement au développement des capacités syntaxiques des élèves dès la maternelle
...
2
...


44

Psychologie pour l’enseignant

Tableau 2
...
, 2000)
...
Il y a une souris et une vache
...


Il répari un aspirateur
Par exemple
Je regardons le paysage

La vache qui se trompe toujours en mélangeant les mots
...
Entourez son image dans la case (Vérifiez)
...

(Faire pointer chaque case et répéter chaque phrase)
...


Je creusons un trou
...


Éric ferme porte la
...
L’élaboration du sens au niveau du texte
Les recherches en psychologie sur la compréhension des textes ont été
largement influencées par la théorie élaborée par Kintsch et van Dijk
(Kintsch et van Dijk, 1978 ; Kintsch, 1998)
...
Dans leur ouvrage de 1983, van Dijk et
Kintsch proposent le concept de « modèle de situation » pour désigner
cette représentation mentale, c’est-à-dire l’ensemble formé par les informations extraites d’un texte et celles issues des connaissances initiales
...
Il s’agit de se représenter
des personnages, des lieux, des actions et des événements qui ne sont pas
tous mentionnés explicitement dans le texte
...
Le sens n’est pas livré par le texte, il est progressivement construit
par le lecteur (Figure 2
...

En situation de lecture (Figure 2
...
Grâce à l’interaction entre ces deux sources d’informations (texte
et connaissances du lecteur), le lecteur va être en mesure de produire les
inférences nécessaires à la cohérence et la compréhension du texte
...
Une expérience de Kintsch, Welsch, Schmalhofer et Zimny
(1990) a montré que le modèle de situation était le niveau d’élaboration de
la compréhension qui persistait le plus longtemps en mémoire à long terme
...
6 – Représentation
de l’activité
de compréhension
à partir du modèle de Van Dijk
et Kintsch (1983)
...
com

Connaissances
du lecteur

Modèle
de situation

Klara Viskova – Fotolia
...
Évaluer pour situer précisément la
46

Psychologie pour l’enseignant

source les difficultés des lecteurs s’avère nécessaire pour proposer une aide
la plus efficace possible
...


3
...
com

Klara Viskova – Fotolia
...

Chacun d’entre eux (narratif, descriptif, expositif,
consigne, etc
...

On ne s’engage pas de la
même manière dans la lecture d’un texte narratif,
d’une consigne, d’une
notice d’utilisation d’un
Texte et représentation
appareil ménager ou
de l’auteur
encore d’un texte dans le
but de répondre à des Figure 2
...

questions a posteriori
...
On parle de structure canonique composée d’une
exposition, d’une complication, d’une résolution, d’une évaluation et
d’une morale
...

Selon ces auteurs, à la simple lecture de la première phrase d’un récit, le
lecteur s’attendrait à lire une certaine suite d’événements et pas une autre
...
Toute structure de texte suppose l’existence, au niveau cognitif, d’un ensemble de
catégories « vides » organisées en un certain ordre et remplies par le lecteur
au fur et à mesure de la lecture du texte
...
De cette combinaison résultera une représentation
de la signification du texte
...

Cependant, posséder les connaissances s’avère être une condition nécessaire mais non suffisante ; il faut en effet savoir comment les activer et les
utiliser au cours de la compréhension d’un texte
...


ICEM – Pédagogie Freinet

Le contexte : cas particulier des titres

Quand le titre est un bon résumé
du texte, il constitue une aide
à la compréhension
...
Ces éléments contextuels peuvent
être : les consignes données au lecteur, la présentation du texte, les
illustrations (cf
...
4), l’intérêt ou le but du lecteur (rappeler le
texte, le résumer, l’expliquer, répondre à des questions, etc
...
Le titre peut annoncer le thème du texte,
orienter l’attention du lecteur sur un aspect particulier du texte ou
apporter un complément d’informations comme l’a montré le chercheur japonais Muramoto (1996)
...

La présence d’un titre a ainsi un effet positif sur le rappel et la
reconnaissance des inférences (De La Haye, 1999 ; De La Haye,
Brouillet et Syssau, 1998), éléments indispensables à un bon niveau
de compréhension
...
Les difficultés de compréhension
en lecture
Pendant longtemps, tout s’est passé comme si l’institution considérait
que la compréhension allait de soi, sous réserve que le décodage soit maîtrisé et donc qu’il n’y avait pas lieu de lui consacrer un temps d’enseignement explicite
...

48

Psychologie pour l’enseignant

Difficulté de lecture
ou difficulté de compréhension ?
Nous l’avons vu, les élèves qui éprouvent des difficultés à identifier les
mots en fin d’école élémentaire ne peuvent pas, en termes de ressources
cognitives et attentionnelles, traiter une activité de compréhension en
même temps que l’activité de lecture
...

Les difficultés de lecture des mots n’expliquent cependant qu’une partie
des difficultés de compréhension
...

Certains enfants sont incapables de répondre à des questions de compréhension après avoir lu un texte mais sont tout à fait capables de le faire
si ce même texte leur est lu
...
Fayol, 2003)
...


Les anaphores, les connecteurs,
la ponctuation…
Une maîtrise insuffisante des marques linguistiques telles que les marques de ponctuation, les connecteurs, les formes verbales, les reprises anaphoriques… peut compromettre la compréhension, comme chez cet élève
de CE2 qui, à la question posée lors de l’évaluation nationale : « La nuit,
qui couve les œufs ? » répondait par : « C’est la nuit qui couve les œufs
...
Pourtant, on sait que les
enfants de 10-11 ans ne traitent pas encore différentiellement et systématiquement toutes les marques de ponctuation
...
Plusieurs auteurs ont étudié l’évolution de la compréhension des référents au
cours du développement (García Madruga et coll
...
Chez l’enfant, on
constate parfois dès 2 ans, une utilisation étonnamment adaptée des pronoms et des articles pour différencier la simple reprise de l’introduction
d’une nouvelle référence
...


Anaphore : mot
ou syntagme qui assure
une reprise sémantique
d’un précédent segment
appelé antécédent
...
Il
lui est difficile d’identifier le thème principal du texte, de donner un titre
à l’histoire qu’il vient de lire ou encore de faire un résumé
...

Il est, dans ce cas, possible et souhaitable d’aider les élèves en difficulté
à l’interprétation en leur demandant de thématiser des sous-parties pour
pouvoir, à terme, thématiser l’ensemble du texte
...


La production des inférences
ou le rétablissement de l’implicite

Inférence : information
qui n’est pas délivrée
explicitement par le texte
mais qui peut être déduite
par le lecteur s’il intègre
ses connaissances au texte
...
En intégrant ses connaissances aux informations du texte, le lecteur l’enrichit et
élabore une représentation personnelle de la signification du texte
...


EXEMPLE
« Hippo n’arrête pas de miauler
...
» En lisant cet
énoncé, la plupart des lecteurs diront, si on leur demande, que l’information qu’il
contient est suffisamment explicite
...


Une des différences essentielles entre les bons et les mauvais compreneurs est cette difficulté à produire des inférences (Oakhill, 1986 ; Oakhill
et Yuill, 1996 ; Perfetti, Marron et Foltz, 1996)
...
, 1998, 2000 ; De
La Haye et Bonneton-Botté, 2007)
...

50

Psychologie pour l’enseignant

La capacité d’autorégulation
ou capacité d’auto-évaluation
Par autorégulation, nous entendons la capacité à évaluer son propre
niveau de compréhension, à repérer, en cas de difficultés, l’absence de compréhension et à mettre en œuvre les stratégies adéquates pour remédier
aux difficultés éventuelles
...

Les bons et les mauvais compreneurs se distinguent par cette capacité
d’autorégulation (Cain et Oakhill, 2004 ; Goigoux, 2000, 2003)
...
D’autres, connaissent ces stratégies mais les utilisent à
mauvais escient ou ne les emploient pas car ils n’en perçoivent pas l’utilité
...


5
...
Un certain nombre de recherches (Goigoux, 2003 ; Rémond, 2003) ont démontré
qu’il est possible de mettre en œuvre un enseignement spécifique de la
compréhension
...


Focus
Exercices pour faciliter les inférences
Le simple fait de poser des questions du type : « pourquoi l’action s’est-elle produite ? »,
« comment ? », « que se passe-t-il après ? », à la suite d’une phrase ou d’un paragraphe,
permet de faire produire différents types d’inférences d’élaboration aux élèves
...


Lecture et compréhension

51

Martina Orlich – Fotolia
...
Un jour, les trois filles allèrent se promener dans les bois
...
Un dragon kidnappa
les trois filles […] »
En réponse à la question : « Pourquoi le dragon kidnappa les trois filles ? », on peut
inférer que « le dragon les trouvait jolies ou qu’il avait envie de les manger », en réponse
à la question « que se passe-t-il après ? », on peut inférer que « le dragon a emmené les
trois filles dans sa grotte puis les a mangées » et en réponse à la question « comment ? »,
on peut inférer que « le dragon les
a kidnappées en s’aidant de ses
pattes griffues »
...
Celles
qui seront produites par le lecteur
seront confirmées ou infirmées par
la suite des informations du texte
...

Un dragon kidnappa les trois filles » Pourquoi ? Il avait faim, les filles étaient jolies…
Ces devinettes sont des inférences… elles aident à la compréhension
...
Les résultats de tels entraînements
sont bénéfiques puisque les performances en lecture et en compréhension
de ces élèves se sont améliorées significativement
...

Plus récemment, De La Haye et Bonneton-Botté (2009) ont testé l’efficacité d’un programme d’entraînement à remédier aux difficultés de
compréhension en lecture des élèves, tout particulièrement en développant leur capacité à produire des inférences
...

Les programmes scolaires, en accord avec les résultats de cette recherche,
préconisent aux enseignants d’enseigner la compréhension, dès la maternelle, sans attendre que les processus d’identification des mots soient installés
...
Avec l’apprentissage
de l’écrit, les élèves apprendront par la suite des stratégies de compréhension spécifiques de l’écrit (telles que la régulation de leur vitesse de lecture,
la prise en compte d’indices propres à l’écrit, comme la ponctuation, les
marques de pluriel, etc
...
En effet, les élèves en difficulté sont ceux qui ont le plus besoin que soit explicité le sens des activités scolaires qui leur sont proposées (Benoît et Boule, 2001)
...
et coll
...
Stratégies pour lire au quotidien
...

– TRIVIDIC L
...
Lire et lier, Retz
...
;
v alterner les questions littérales et les questions inférentielles ;
v apprendre aux élèves les procédures nécessaires à la compréhension afin
qu’ils se les approprient et les utilisent à bon escient
...
LES MÉTHODES
DE LECTURE
Puisque, dans le domaine de l’apprentissage de la lecture, « il appartient
à chaque enseignant de choisir la voie qui conduit le plus efficacement
tous les élèves à toutes les compétences fixées par les programmes » (Programmes CNDP, Paris, XO Éditions, 2002) et que cette liberté pédagogique
des enseignants a été réaffirmée dans l’arrêté du 24 mars 2006, il importe
de connaître les fondements sous-jacents à chacune des méthodes de lecture existantes
...


Lecture et compréhension

53

Focus
Petite histoire des méthodes syllabique et globale
Dans l’Antiquité, des Grecs aux Romains, la méthode était purement syllabique, les
enfants récitaient en chantonnant des lettres disposées en colonnes, puis on entraînait
aux syllabes par de multiples combinaisons
...
Cette méthode s’imposa pendant tout le Moyen Âge
...
Laforre fait apprendre d’abord les voyelles, les
consonnes simples et les doubles (pr, br, pl…) pour créer les 40 phonèmes de base de
la langue française
...
67-68)
...
C’est surtout à
Ovide Decroly, médecin belge qu’est attaché le nom de la méthode globale
...
Ce type de
méthode restera confidentiel (par exemple, pas de manuel) jusqu’à Foucambert qui
défendra ce type de conception dans les années post-1968, avec l’idée que l’élève peut
passer du mot vu directement à sa signification
...
Par exemple, le qualificatif d’« analytique » est parfois employé comme synonyme de « global »
alors qu’il peut évoquer au contraire le décodage des graphèmes en phonèmes
...

Dans les méthodes d’apprentissage existantes, nous pouvons distinguer
trois grandes façons d’envisager l’enseignement de la lecture : les approches syllabiques (ou phonographiques), les approches globales et les
méthodes mixtes
...


54

Psychologie pour l’enseignant

1
...

Elles partent des unités les plus petites (en l’occurrence les lettres) pour
aller vers les unités les plus larges (le
texte)
...
5)
...
La célèbre méthode Boscher
est une méthode syllabique qui a
servi de « refuge » pour les parents
face à la mode des méthodes « globales » dans les années post-1968
...

Méthode syllabique Boscher
...
Les méthodes globales
À l’inverse des précédentes, les méthodes globales se sont intuitivement
construites en supposant que la compréhension est primordiale et que
l’analyse « syllabique » viendra par la suite ou même en découlera toute
seule
...
Ces méthodes sont donc des méthodes
« mixtes » mais avec une insistance ou un début centrés sur les exercices de
compréhension : nous proposons de les qualifier de « semi-globales » pour
plus de clarté
...
chap
...

La méthode Freinet est du même genre au moins à l’origine
...
Les classes ou les écoles correspondent
entre elles pour échanger leurs journaux
...
Puis en utilisant
(à l’origine) les caractères typographiques pour imprimer le journal, il y
avait bien une analyse lettres par lettres
...


Dans la pédagogie Freinet, la lecture commence par le sens, mais de multiples exercices
(fiches « lettres » et « sons », affiches…) assurent le codage phonologique
...
Une telle approche (au sens strict) ne juge
pas utile d’enseigner les correspondances graphèmes-phonèmes
...

Deux études ont comparé l’efficacité de deux méthodes contrastées réellement utilisées en classe
...
D’une façon générale,
les élèves ont les mêmes performances ou approchantes dans les années
ultérieures (CM1 et 6e) mais diffèrent en CE1 selon les méthodes de lecture
du CP
...
De même, les pseudo-mots (faux mots ressemblant à des mots, par exemple « Palce ») sont lus avec un taux d’erreurs
presque deux fois plus élevé également chez les élèves ayant appris avec une
méthode plus « globale »
...
Les
méthodes de lecture sont bien contrastées, puisque les enseignants sont
choisis après une analyse vidéo de leurs pratiques
...
Les autres enseignants démarrent également par le sens mais ajoutent progressivement de
plus en plus d’exercices de correspondances grapho-phonologiques au
cours des trois trimestres
...

Après un suivi des mêmes élèves (= étude
longitudinale) sur plus de deux ans, de la fin de
Avec codage
Bonnes 100
« phonologique »
la grande section de maternelle jusqu’au début
réponses
%
du CE2, 16 épreuves (de l’évaluation nationale
80
CE2) sont proposées aux élèves (Figure 2
...

Sauf sur l’épreuve de production, la méthode
60
idéo-visuelle donne des résultats inférieurs par
rapport à la méthode avec « codage phonique »
...
8 – Comparaison entre deux méthodes : une
dans leur contexte plutôt que lus
...
La méthode
inconnus ou les non-mots
...

épreuves (d’après Goigoux, 2000)
...
Les méthodes mixtes
Les recherches, débats, critiques, ont permis d’aboutir à des méthodes
beaucoup plus riches, appelées méthodes « mixtes » ne séparant pas l’apprentissage du décodage de celui de la compréhension
...
Certaines méthodes ont une entrée plutôt par la compréhension, les autres par le décodage :
v les méthodes mixtes à entrée « sémantique » : ce sont les méthodes telles que
Mika et Crocolivre
...
Parmi d’autres, la méthode À coup sûr d’Hélène
Mézières-Vaucamp et Nelly Vaucamp-Héraux (2003) est une excellente
méthode présentant, par entrées phonographiques « alphabétiques », une
multitude d’exercices d’analyse des lettres, de leurs combinaisons, de correspondance graphèmes-phonèmes, d’écriture et d’exercices sémantiques
(de compréhension), petits textes, jeu de l’intrus, complètement de phrases,
de détection de concepts par des images, etc
...
chap
...


Parmi d’autres méthodes, À coup sûr (Istra/Hachette, 2003),
présente une grande variété d’exercices de décodage et de compréhension
...
3
Classification des méthodes de lecture
...


À coup sûr

Mika

Par exemple,
Daniel et Valérie

Par exemple,
Decroly, Freinet

Crocolivre

Par exemple,
Foucambert

4
...
com

Que faut-il à une voiture, un moteur, un volant, des freins
(etc
...
Faute de recherches (ou de
recherches avancées), les premiers psychologues et pédagogues ont eu l’intuition de certaines de ces étapes mais parfois
en excluant l’une ou l’autre, d’où les critiques formulées par
la suite, à la fois par les enseignants et les chercheurs
...

critiques si bien que les méthodes actuelles sont majoritairement mixtes, c’est-à-dire faisant appel à
Méthodes de lecture
plusieurs éléments évoqués ci-dessus
...
9)
...
En fonction
des recherches, quatre codes sont fondaCodage sémantique
mentaux dans l’apprentissage de la lecture
...
9 – Schéma des méthodes de lecture en fonction des codes
entraînement dans tous les codes et non qu’elles exercent
...

Note : par simplicité, la syntaxe est regroupée dans le code sémantique
...


D’ailleurs les enseignants utilisent majoritairement des méthodes
mixtes combinant une multitude d’exercices
...
10)… Ainsi, 91 % des enseignants insistent sur « la maîtrise des
correspondances entre les lettres et les mots » (codage phonologique) et
85 % souhaitent que les élèves puissent reconnaître des mots (82 %) ou les
anticiper dans une phrase (85 %) (codages lexical et sémantique)
...
Ainsi pour le plus
grand nombre des enseignants français (ainsi qu’en Suisse), deux tiers du
temps est accordé aux activités « structurantes » (codage phonologique) et
un tiers aux activités signifiantes, pour s’inverser en fin d’année, deux tiers
du temps étant employé aux activités signifiantes
...


www
...
10 – Dans l’enquête d’Éliane et Jacques Fijalkow (1 253 enseignants), la grande majorité
des enseignants utilisent à la fois des exercices « phonologiques » et des activités « sémantiques »
mais la proportion varie durant l’année : en début d’année, deux tiers du temps est accordé
aux activités « structurantes » (codage phonologique) et un tiers aux activités signifiantes,
pour s’inverser en fin d’année, deux tiers du temps étant employé aux activités signifiantes
...
, GAONAC’H D
...
Lire et comprendre : psychologie de la lecture, Paris, Hachette
...
-E
...
(2000)
...
Les repères pédagogiques, Paris, Nathan
Pédagogie
...
(2009)
...

GOIGOUX R
...
(2006)
...

GAONAC’H D
...
(2003)
...
Du texte au multimédia, Paris, Hachette
Éducation
...
, BESSE A
...
, DE LA HAYE F
...
, BONJOUR E
...
L’Apprentissage de la langue écrite
...


Webographie
www
...
u-bourgogne
...
htm
www
...
education
...
sion
...
Depuis Descartes, la mémoire
est alors souvent réduite au sens péjoratif d’apprentissage « par cœur »
...
« GÉOGRAPHIE DE LA MÉMOIRE » :
Avez-vous une bonne mémoire visuelle ? Selon une opinion courante,
notre mémoire est spécialisée selon les sens et les individus ou les élèves se
distingueraient par une spécialité, l’un aurait une mémoire
visuelle, l’autre auditive, etc
...

Mais cette conception est
dépassée car trop simpliste
comme nous allons le découvrir
...
com

Mario Beauregard – Fotolia
...


Les conceptions modernes de la mémoire sont très influencées par le
développement de l’informatique et la mémoire est le plus souvent conçue
comme un ensemble de modules synthétisant et stockant des informations selon des modes variés, les codes
...

ensemble de modules
étagés qui codent l’information d’une façon
Iconique
Auditif
Vocal
Niveau
Moteur
par ticulière (F i g u sensoriel
re 3
...

(et moteur)
lecture
La mémoire peut ainsi
Autorépétition
être vue comme une
Mémoires
Mémoire
Mémoire
sorte de gratte-ciel ou
« visuelles »
lexicale
procédurale
(imagée, spatiale, etc
...
Pour
sémantique
l’essentiel on peut distinguer trois niveaux
d’élaboration de l’information, les mémoires
sensorielles, les mémoiFigure 3
...

Représentation modulaire de la complexité des niveaux de traitements de la mémoire
...
la mémoire sémantique
...
Les mémoires sensorielles :
l’exemple de la mémoire iconique

Aramanda – Fotolia
...
Voilà pourquoi
l’élève, pas plus que l’adulte, ne peut « photographier » la page d’un cours
...
De même, il existe d’autres mémoires sensorielles : auditive (qui dure 2,5 secondes),
tactile, kinesthésique (mouvements)…

Focus
Avez-vous une bonne mémoire visuelle ?
Lisez la phrase puis reproduisez-la de mémoire avec les bonnes couleurs pour chaque
lettre…

Rien ne sert de courir,
il faut partir à point
...
Si nous
sommes incapables de rappeler les couleurs de toutes les lettres, à l’inverse,
il est très facile de retenir la phrase, mais sans les couleurs
...
La mémoire lexicale :
la « carrosserie » des mots
L’apprentissage « par cœur »
Après avoir été codées sensoriellement dans la mémoire iconique (qui
ne reconnaît pas les lettres mais seulement des zones sombres ou colorées),
ces petites formes sont envoyées à une autre mémoire qui reconnaît les
lettres et les mots, en perdant les couleurs en route : c’est la mémoire lexicale (du grec lexi = « mot »)
...

Rappelons que les études sur la lecture (chap
...

Images
Cependant, et c’est fondamental, le mot ici n’a pas de
sens, il n’y a que la « carrosserie », le sens est stocké dans
Mémoire
une autre mémoire, la mémoire sémantique
...
2 – Le code lexical correspond en quelque qu’ils apprennent ; c’est d’ailleurs cette observation cousorte à la fiche signalétique du mot : graphique rante qui a donné lieu à la mauvaise réputation de l’ap(visuelle), auditive (image sonore du mot)
...


Focus
Peut-on apprendre en chansons ?
100

Télévision
Musique vocale

80

Silence

60

% de rappel
40

20

0

Histoire

Français

Biologie

Travaux
manuels

Matière scolaire

Figure 3
...
, 1991)
...

Après qu’un chercheur (Salamé, 1988) a montré que le
bruit ne gênait pas la mémorisation de chiffres mais que
la musique vocale entraînait une diminution, nous avons
donc fait une expérience avec des leçons réelles dans
une classe de 5e de collège
...
3) : par rapport
à un groupe qui apprend des leçons en silence, l’apprentissage d’une leçon d’histoire, d’un poème ou d’une page
de biologie, donnent des résultats nettement plus faibles
dans les groupes qui apprennent en entendant des chansons (musique vocale) ou les paroles de la télévision
...
com

Cette baisse est due au fait que les mots des leçons (lecture) mais aussi les mots des
chansons ou de la télévision, interfèrent dans la mémoire lexicale, qui fait deux choses
en même temps
...


Le rôle de la subvocalisation
S’il existe un système (ou mémoire) lexical d’entrée, d’autres expériences
indiquent qu’il existe un autre système pour la sortie, à l’instar de l’imprimante pour l’ordinateur, c’est le lexical de sortie ou vocalisation
...

Quand nous avons l’impression d’entendre « auditivement » dans notre
tête, c’est de notre propre parole qu’il s’agit ; ainsi, les mots sont réinjectés
dans notre mémoire lexicale
...
3)
sert donc de mémoire auxiliaire (par exemple quand nous répétons un
numéro de téléphone) et est appelée « mémoire de travail » par le chercheur anglais Alan Baddeley
...

Les recherches sont unanimes
pour montrer que la vocalisation
60
est nécessaire à la fois pour la
50
mémorisation et pour la compréhension
...
Des tests de rappel de partie
Normal
Suppression
Conditions de mémorisation
des textes ainsi que de compréhension montrent clairement que
Figure 3
...

du rappel (Figure 3
...


Subvocalisation :
vocalisation silencieuse ;
si elle est répétitive, c’est
aussi de l’autorépétition
...


Larynx : muscles (cordes
vocales) qui modulent l’air
sorti des poumons pour
produire les sons
...

Les muscles du larynx,
comme le cœur ou d’autres
parties vivantes (cerveau)
produisent de l’électricité
(en très faible voltage) qui
augmente avec l’activité,
permettant ainsi un
enregistrement
...
Généralement, la subvocalisation est répétitive, on l’appelle alors « autorépétition » ou « boucle vocale » (Figure 3
...

La vocalisation et la répétition sont donc indispensables pour la
mémoire
...


Rappel

msdnv – Fotolia
...


Figure 3
...


Mémoire
Mémoire
imagée
imagée

Auditif

Mémoire
lexicale

Vocal
Vocalisation
&
autorépétition

Les mots lus ou entendus sont codés visuellement
(et orthographiquement) ou auditivement (et phonétiquement)
puis sont enregistrés en mémoire lexicale avant d’être programmés
par l’« imprimante » de notre mémoire (vocal ou lexical de sortie)
...


Lexique et mémoire sémantique :
la carrosserie et le sens

Iconique

Mémoire
Mémoire
imagée
Mémoire
sémantique

68

Les récitations à voix haute, tables d’addition et
comptines paraissent bien désuètes de nos jours
...
L’abandon pédagogique de
Autorépétition
cet « apprentissage par cœur » (par répétition) est dû à
l’observation qu’il n’y a pas toujours compréhension
dans l’apprentissage par cœur
...
En effet, la mémoire
verbale (ou le langage) repose sur deux systèmes distincts, le lexical et le sémantique (Figure 3
...

Un phénomène de la vie courante permet d’observer cette distinction,
c’est le phénomène du mot sur le bout de la langue : on conçoit une idée
(mémoire sémantique) ou l’on pense à un personnage mais sans arriver à
trouver le mot correspondant (mémoire lexicale)
...
com

De même lorsqu’on est fatigué, il arrive qu’on lise une page d’un livre
sans la comprendre (l’enfant fait cela lorsqu’il « rabâche » sa leçon)
...
6)
...


« Zut, comment s’appelle-t-il… ? »
L’élève, au moment de l’interrogation,
oublie le nom d’un personnage historique…
et puis tout d’un coup, ça revient :
c’est le phénomène du « mot sur le bout
de la langue »
...
MÉMOIRE SÉMANTIQUE
ET CONNAISSANCES
ENCYCLOPÉDIQUES
La mémoire a souvent été dévalorisée en l’associant au rabâchage et souvent entend-on les élèves reprendre à leur compte cette idée préconçue :
« J’ai appris bêtement par cœur
...
Tout commence par les recherches d’un informaticien, Ross Quillian, et d’un psychologue, Allan Collins travaillant dans une société d’informatique pour
la mise au point d’un logiciel de traduction de langue étrangère…

1
...
) repose sur l’idée révolutionnaire que le sens des mots est stocké ailleurs que son unité lexicale,
sa « carrosserie » en quelque sorte
...
Le premier est le principe de hiérarchie catégorielle selon lequel les
concepts de la mémoire sémantique sont classés de façon hiérarchique, les
catégories étant emboîtées dans des catégories plus générales comme dans
une arborescence : Canari dans Oiseau, Oiseau dans Animal
...
Leur exemple type
Mémoire et apprentissages scolaires

69

est célèbre : un canari est jaune ; donc la propriété « jaune » est classée
avec le concept de « canari » tandis que des propriétés générales comme
« a un bec », « a des ailes », etc
...
7)
...
com

vole

nage
a des plumes
a des nageoires
a un bec
a des écailles

jaune

Canari

Merle

Requin

Saumon
Rangiroa – Fotolia
...
7 – Exemple d’arbre
conceptuel de la mémoire
sémantique (adapté d’après
Collins et Quillian, 1969)
...
La compréhension se fait de deux façons
...
Soit par inférence : par exemple si l’on demande si un canari a un
estomac, le réseau sémantique sera activé pour trouver qu’un canari est un
oiseau, donc un animal qui, par conséquent, doit avoir un estomac
...
L’inférence est une sorte de raisonnement, non par logique formelle, mais à partir d’un réseau de connaissances
...


2
...
Selon cette théorie, chaque fois qu’un mot,
70

Psychologie pour l’enseignant

Francisca Pagador –
Fotolia
...
com

Judy – Fotolia
...
com

par exemple « bateau »
Animal
est appris, ou que l’on
voit un bateau dans un
port, ce concept fait
l’objet d’un nouvel épiOiseau
sode dans une mémoire
Poisson
Mémoire
spéciale, la mémoire épisémantique
sodique
...

Alain Lieury a complété la théorie de TulMémoire
épisodique
ving (1979) en proposant
que les épisodes n’étaient
pas dans une mémoire
spéciale (mémoire épisodique) mais classés avec
le concept générique
dans la mémoire sémantique : par exemple le Figure 3
...

« canari », vu à la télévision (Titi et Gros Minet) ou dans une animalerie, lu ici dans le paragraphe
sur la mémoire sémantique, etc
...
8)
...


L’apprentissage multi-épisodique
Ainsi, l’apprentissage par cœur ne renforce que la mémoire lexicale alors
qu’il faudrait multiplier les épisodes pour apprendre le sens, ce qui a été
appelé « apprentissage multi-épisodique » (Lieury, 1997)
...
9)
...
Les tests sont de deux sortes : les tests complets et des tests intermédiaires plus courts appelés « clichés »
...

Mémoire et apprentissages scolaires

71

Score moyen
20
(sur 40)

Tests G
...

Tests G
...


18

Apprentissage

16
14
12
10
8
6
4
2
0

Prétest

Cliché 1

Cliché 2

Cliché 3

Post-test

Tests et Périodes d'apprentissage (clichés)

Le programme d’apprentissage s’avère efficace puisque
les résultats (Figure 3
...
Le groupe
contrôle n’obtient à ce post-test de juin qu’une moyenne
de 5,66 soit une performance inférieure à la moitié de
celle du groupe expérimental
...


La sémantique s’apprend par l’apprentissage
de multiples épisodes
...
com

Erbephoto – Fotolia
...
com

Figure 3
...


Un bon cours ne suffit pas, il faut apprendre en plusieurs essais, y compris pour le sens (mémoire sémantique)
...


3
...


Les mots appris en primaire
Le primaire est naturellement un lieu d’apprentissage intensif ; les
estimations d’une très importante étude française (Ehrlich, Bramaud du
Boucheron et Florin, 1978) sur un total de 2 500 élèves du CE1 au CM2
montrent une augmentation spectaculaire de 1 300 mots acquis chaque
année pour un total d’environ 9 000 mots à la fin du primaire (Florin,
1999) (tabl
...
1)
...
1
Estimation du vocabulaire (mots estimés par les élèves
comme moyennement ou très bien connus) (simplifié d’après Florin, 1999)
...
Lieury, 1997) ont porté sur le
vocabulaire appelé « encyclopédique », car portant sur la
variété des matières (histoire, physique, français, anglais),
inventorié dans les manuels du collège
...
) jusqu’à 17 000 en 3e
...
tabl
...
2), on aboutit à
11 500 en 6e et 26 000 en 3e soit une croissance vertigineuse
correspondant à un doublement du vocabulaire tous les
quatre ans au cours de la scolarité (Figure 3
...

Les adolescents ont donc un vocabulaire
immense de plusieurs dizaines de milliers de
mots, ce qui est infiniment plus complexe que les
règles syntaxiques qui seraient au nombre d’environ 300
...
8)
...


26000
24000
22000
20000
18000
16000
Estimation
mots acquis

Mais, les différences entre les élèves sont parfois énormes et apparaissent très corrélées aux
performances scolaires (cf
...
5)
...
La mémoire des connaissances (lexicale et
sémantique) est donc cruciale pour la réussite à
l’école
...
com

Le lexique « encyclopédique »
du collège

Moyenne

14000
12000

Note la
plus basse

10000
8000
6000

Note la

4000

plus élevée

2000

Total
manuels

0
Base

6e

5e

4e

3e

Niveau scolaire

Figure 3
...


Mémoire et apprentissages scolaires

73

III
...
Cependant des
charlatans comme Schenckel avaient exagéré les avantages de l’image et
proposaient des méthodes absurdes que Descartes démystifia
...


1
...
Ces recherches
7
ont connu un tel succès que l’image est dorénavant l’objet de
6,5
livres entiers et de colloques spécialisés
...

4
Par exemple, afin de bien différencier le visuel et l’imagé,
0
7 ans
10 ans
Alain Lieury, Andréa Guého et Françoise Gaumont ont travaillé
avec des enfants de 7 et 10 ans
...
11 – Supériorité du rappel
des dessins sur les mots qu’ils soient dessins est présentée lentement (5 secondes) à trois groupes
présentés visuellement ou auditivement d’enfants selon trois conditions
...
Lieury, 1997))
...

Le rappel après environ une minute (pour éviter une supériorité liée à la
mémoire auditive à court terme) montre bien que c’est la présentation
sous forme imagée qui permet un meilleur rappel et non la présentation
visuelle puisque les mots et les dessins sont, tout deux, présentés visuellement (Figure 3
...
En revanche, comme précédemment, la présentation
auditive ou visuelle des mots est équivalente dès que le rappel n’est pas à
court terme (il y a un recodage lexical)
...

De nombreuses expériences ont ainsi démontré que la mémoire imagée
est extrêmement puissante et durable
...

74

Psychologie pour l’enseignant

Le double codage

Double codage : théorie
selon laquelle, les images
bénéficient d’un codage
imagé plus un codage
verbal
...

Rappel
Cependant, ce n’est pas la bonne explication car
Tortue
les recherches révèlent que des simples contours
en noir et blanc sont aussi bien mémorisés (parIconique
Auditif
Vocal
fois mieux à grande vitesse) que les dessins colorés
et réalistes
...
Ce processus a été
Mémoire
appelé par Allan Paivio le « double codage » :
sémantique
l’image est codée en mémoire à la fois dans un
code verbal (intériorisé) et dans un code imagé
Figure 3
...
12)
...
com

Leiana – Fotolia
...
com

Moyseeva Irina – Fotolia
...
C’est le mécanisme
du double codage
...


La mémoire des images n’est pas un tiroir plein de photos : monuments historiques, cartes de géographie,
schéma de biologie… doivent faire l’objet d’une analyse et de légendes
...
Les schémas et les frises (temporelles des manuels d’histoire) ne sont donc pas photographiés par une mémoire « visuelle » mais
doivent faire l’objet d’une légende et d’une explication analytique
...
Comment s’en étonner ? Le neurobiologiste
David Van Essen compte jusqu’à 34 aires visuelles dans le cortex visuel du
singe (et donc au moins autant chez l’homme ; cit
...

Car si au début des recherches sur la mémoire imagée, les chercheurs pensaient tout expliquer par celle-ci, les nouvelles recherches dévoilent de
nouvelles mémoires « visuelles », pour les formes, pour les graphismes,
pour les visages, pour le spatial, etc
...
Lieury, 2005a ; Lorant-Royer et
Lieury, 2003)
...
com

Irochka – Fotolia
...
com

Marzanna Syncerz – Fotolia
...
com

Mokreations – Fotolia
...
Apprendre par l’action

6
5
4
3
2
1
0

« C’est au pied du mur qu’on voit le maçon ! » Ce proverbe bien connu
reflète une idée prévalante dans la formation, soutenue récemment par le
prix Nobel de physique Georges Charpak, dans le programme « La main à
la pâte » mais déjà en œuvre dans les pédagogies actives, comme la pédagogie Freinet : apprendre par l’action est plus efficace qu’en parole
...
Comme la supériorité des
images est expliquée par un double codage (imagé + verbal), il a proposé la
théorie du triple codage, l’action permettant un codage verbal, imagé plus
un codage moteur
...
L’expérience est réalisée sur 60 élèves (CM2)
...
Enfin, le groupe « action » réalise luiVerbal
même, sur les conseils de l’expérimentatrice, les
Verbal + image
montages et les manipulations (par exemple
Verbal + action
démontrant l’existence de l’électricité statique
avec un ballon et du poivre…) (Figure 3
...

Théorie
Pratique
Les savoirs et savoir-faire sont évalués par deux
tests indépendants, l’un théorique constitué de
Figure 3
...
passe-t-il si on dévisse une ampoule lorsque trois

76

Psychologie pour l’enseignant

ICEM – Pédagogie Freinet

ampoules sont montées en série ? ») et l’autre test pratique où
l’on demande des manipulations (par exemple, construire un
circuit avec deux ampoules pour donner la même luminosité…)
...
11) mais en revanche, le score est double grâce
à l’apprentissage par l’action pour un test pratique exigeant
des savoir-faire
...
L’action devient donc utile si la performance requiert L’action est utile pour l’apprentissage
des éléments moteurs, comme dans les phrases qui dénotent si la performance requiert des éléments
moteurs, comme dans les savoir-faire
...

À l’inverse une autre expérience sur les fractions (Le Baud et Lieury, non
publié) révèle que l’action (manipuler des secteurs représentant des parts
de gâteaux) est inutile
...

L’action serait donc essentiellement utile lorsqu’il existe des composantes motrices au problème à apprendre
...
MÉMOIRE À COURT TERME
ET ORGANISATION
La mémoire n’est pas seulement composée de modules spécialisés
(lexical, sémantique…) mais aussi d’une « mémoire à court terme » qui sert
de tableau noir
...
D’autre part, comme le tableau noir de la classe, la mémoire
à court terme a une capacité limitée, on ne peut tout mettre en une seule
fois…

Les étudiants connaissent bien le phénomène du « trou
noir » au moment de l’examen
...
Pour prendre

Hannes Eichinger – Fotolia
...
Mémoire à court terme
et mémoire à long terme

La mémoire à court terme est un peu
comme le tableau noir de la classe :
elle a une capacité limitée et elle s’efface…

Mémoire et apprentissages scolaires

77

l’analogie de l’ordinateur, la mémoire à long terme, c’est le disque dur
tandis que la mémoire à court terme, c’est la mémoire vive et l’écran
...
2
Rappel immédiat et rappel différé d’une liste de mots
(181 lycéens de la seconde à la terminale) (Lieury et Pichon ; cit
...

Rappel immédiat

Rappel différé

7,03

4,61

Par exemple, le rappel immédiat d’une liste de 16 mots familiers (« bateau,
orange, serpent, horloge »…) est de 7 en moyenne chez des lycéens
...

Mais lorsque le rappel est différé de quelques dizaines de secondes (délai
occupé par un calcul mental ou une autre activité), le score chute brutalement (tabl
...
2) ; c’est la raison pour laquelle cette mémoire a été
dénommée « à court terme »
...
)
mémoires spécialisées, mots
(mémoire lexicale), idées (mémoire
sémantique), images (mémoire
imagée) pour les organiser entre elles,
par exemple pour raconter une hisMémoire
toire
...
14 – Mémoire à court terme et mémoire à long terme
...
dans ce manuel
...


78

Psychologie pour l’enseignant

Mémoire à court terme et connaissances
Ce qui est paradoxal, c’est de constater que le rappel est d’environ 7
pour des unités familières, 7 mots, 7 petites phrases (par exemple, le jardinier arrose les fleurs, Ehrlich, 1972), 7 proverbes connus mais qu’à l’inverse, la capacité de rappel chute lorsque les unités ne sont pas familières
...
, 1992)
...
3
Rappel immédiat décroissant en fonction de la difficulté des mots
(1 : facile ; 5 : difficile) (d’après Lieury, 1997, 1992)
...
3
...
Ce genre d’expériences
Mémoire à court terme
à
Mémoire
(ou de travail)
long terme
montre que la mémoire à court terme
phonologique

(ou mémoire de travail) ne travaille
Chine
no
pas seule, mais « récupère » les
connaissances, mots, images, etc
...
15)
...
Il est
Chine
vraisemblable que pour des mots
complexes comme « xénophobie », ce
ne sont pas les mots mais les syllabes Figure 3
...

(Lieury, 2005)
...
Mémoire à court terme
et organisation dans l’apprentissage

King Photo – Fotolia
...
Néanmoins, on peut dépasser cette limite en groupant les informations par paquets
...
La mémoire
à court terme pourra stocker seulement le nom de catégorie « Animal », ce
qui fait une unité mémorisée au lieu de quatre
...
16)
...
Gordon Bower et
ses collègues (1969) de l’université de Berkeley à Los Angeles ont fait
apprendre une gigantesque liste d’environ 120 mots mais organisés en
familles sémantiques, les animaux,
Mémoire
les plantes, etc
...
à long terme)
ANIMAL
(plantes comestibles et décoratives)
antilope
lion
zèbre
MUSICIEN
puis en sous-catégories (fleurs, arbres,
girafe
etc
...
Les
performances sont impressionnantes,
70 mots rappelés au premier essai
Maximum =
contre une vingtaine dans un groupe
3 catégories de 4 mots
contrôle où les mots sont mélangés
...
16 – L’organisation en mémoire à court terme conduit Dans le groupe organisé, la totalité
à des « paquets » d’informations
...


Organisation
et connaissances antérieures

Animal

Nous avons refait cette expérience, simplifiée,
sur des enfants (Lieury, Lemoine et Le Guelte)
...
exemple ci-dessous)
...
17 – Exemple de planche « organisée » à mémoriser
...
17)
...
On
20
20
20
constate que l’organisation sémantique n’est
0
0
0
efficace que chez les
0
1
2
3
0
1
2
3
0
1
2
3
Essais d’apprentissage
Essais d’apprentissage
Essais d’apprentissage
élèves d’un certain âge
...
18 – Efficacité de l’organisation sémantique chez les élèves en fonction
l’effet de l’organisation de leur niveau scolaire (Lieury, Lemoine et Le Guelte ; cit
...

sémantique ne se voit
pas (Figure 3
...
Par exemple, nous serions incapables d’apprendre
une liste de mots en chinois !
Cependant, malgré l’efficacité spectaculaire de l’organisation sémantique, notez cependant qu’il ne suffit pas de comprendre (sémantique)
pour apprendre instantanément : même dans les groupes où les mots sont
organisés en familles sémantiques, il faut quand même quelques essais
d’apprentissage
...
2, II)
...

Hiérarchie

Hiérarchie

Hiérarchie

Contrôle

Contrôle

Contrôle

V
...
L’oubli
« La Cigale ayant chanté tout l’été,
se trouva fort dépourvue
quand la bise fut venue… »
Voilà ce dont je me rappelle de la « La Cigale et la Fourmi » ! Pas terrible… Et vous, que vous reste-t-il des poèmes que vous avez sus par cœur ?
Mémoire et apprentissages scolaires

81

Ou vous rappelez-vous qui était le fils (officiel) de Charlemagne ? Non
sans doute, car l’oubli fait des ravages
...
Les premières études, dès la
fin du XIXe siècle, confirment de façon numérique, cette effroyable impression d’oubli
...
Depuis Ebbinghaus qui expérimentait sur
lui-même en apprenant des centaines
de listes de syllabes sans signification, les chercheurs ont toujours
Poèmes
% enregistré 100
retrouvé cette loi inexorable sur des
en mémoire
mots, des textes, des images et des
visages… L’oubli s’instaure infailli80
blement si l’on n’apprend pas régulièrement : la mémoire n’est pas un
60
magnétophone !
Ainsi, dans cette ancienne (mais
40
Syllabes
toujours actuelle) étude du Grec Boréas
(1930), l’apprentissage par cœur
(jusqu’à 100 %) d’une liste de syllabes
20
ou des poèmes est de moins en moins
bien rappelée dans le temps
...
19 – L’oubli est très rapide mais les choses significatives (poèmes) mémoire et les études confirment
sont oubliées un peu moins vite que ce qui manque de signification (syllabes) que la mémoire sémantique résiste
(adapté d’après Boréas 1930 ; cit
...
mieux que la mémoire lexicale
...
C’est ainsi que
nous nous rappelons de Charlemagne et de Louis XV, mais quant à se rappeler des détails comme le fils de Charlemagne et la femme de Louis XV,
alors là c’est autre chose !

2
...


82

Ces informations détaillées – que nous savions lorsque nous étions au
collège et au lycée – sont-elles effacées ? Non ! Les recherches récentes sur
l’oubli ont montré qu’il ne fallait pas être trop pessimiste, l’oubli n’est pas
un effacement total mais résulte en grande partie de l’échec à récupérer des
informations dans le vaste stock de la mémoire
...
De même que les livres sont associés à une
référence qui sert d’adresse dans les rayonnages, nos souvenirs seraient

Psychologie pour l’enseignant

munis d’indices pour les retrouver, en particulier en mémoire sémantique :
ce sont les indices de récupération
...
Au moment du rappel, les groupes sont divisés en
deux sous-groupes, l’un doit rappeler en rappel libre, rappel traditionnel
sur la feuille blanche alors que l’autre groupe, appelé « rappel indicé »,
reçoit une feuille de rappel où sont imprimés les noms de catégories
...
Les noms de catégories
ont fonctionné comme des indices de récupération
...

Nous avons refait une adaptation de cette expérience sur des élèves de
9, 12 et 15 ans
...
Lieury, 1997) et une grande liste de 9 catégories
de 4 mots (36 mots)
...
Catégorie
de 4 mots
récupération s’avèrent très efficaces
(Figure 3
...
Le rappel
Poule
indicé est particulièrement élevé chez
Cheval
Cochon
les 12 et 15 ans avec un rappel d’enCanard
viron 30 mots soit plus de 80 % de la
liste
...

Rappel libre
Par ailleurs, de nombreuses recherches ont montré l’efficacité d’autres
indices en mémoire, des indices phonétiques (initiale ou rime du mot),
différents indices sémantiques (un
mot associé ou synonyme) et enfin Figure 3
...

(Lieury, Renard, Lavina et Le Fur ; cit
...


Plans de récupération
et procédés mnémotechniques
D’autres recherches montrent que si on associe entre eux plusieurs
indices pour faire un plan de récupération (ou de rappel), le rappel est
encore plus efficace
...

Beaucoup de procédés mnémotechniques apparaissent ainsi comme des
plans de récupération
...

Procédé
mnémotechnique : astuce
pour mieux mémoriser
ou rappeler ; beaucoup
sont des plans de rappel
comme la phrase clé
...
com

phonétiques
...
La phrase « Me
Voici Tout Mouillé, Je Suis Un Nageur Pressé »
relie les initiales qui rappellent l’ordre des planètes, Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter,
Saturne, Uranus, Neptune et Pluton (bien que
celle-ci ne soit plus vraiment considérée comme
La phrase-clé « Me Voici Tout Mouillé, une planète)
...
de vulgarisation (par exemple, « C’est pas sorcier ») apparaissent également comme des plans
de rappel
...
Mais si les concepts et le lexique de la leçon tout
entière n’ont pas été appris, les résumés et schémas ne serviront à rappeler
qu’eux-mêmes
...
Elle consiste à présenter
à nouveau l’information cible (apprise) mais à côté d’un piège
...
Mais si je fais une épreuve de reconnaissance en vous disant : « Est-ce Marie-Antoinette ? Anne d’Autriche ?
Marie de Médicis ? », cette fois, la bonne réponse va vous « sauter aux
yeux », c’est la reconnaissance
...

Oui, mais pourquoi ?
La conception des processus de récupération permet d’interpréter cette
efficacité en termes de richesse d’information
...
mémoire épisodique, p
...
Les performances
sont étonnamment élevées pour divers types d’information ; ainsi dans
diverses expériences, la reconnaissance est d’environ 90 % pour des images
contre environ 70 % pour les mots
...
(1997)
...

LIEURY A
...
Mais où est donc ma mémoire ?, Paris, Dunod
...
(2009)
...


Webographie
www
...
ca/Tulving
http://lecerveau
...
ca/flash/index_d
...
Cependant, cet intérêt est beaucoup plus ancien puisque chaque nouvelle technologie
a, à son époque, fait l’objet d’une application éducative tout en suscitant des interrogations
sur la qualité de l’apprentissage qu’elle était réellement en mesure d’offrir (Albero, 2004 ;
Russell, 1999, 2007)
...
L’APPRENTISSAGE PAR INTERNET
(E-LEARNING)
Actuellement, c’est l’informatique qui cristallise toutes les interrogations
...


1
...

L’un des sigles les plus connus et les plus cités en langue française est
sans doute celui d’EAO (enseignement assisté par ordinateur) qui a évolué
par la suite pour se transformer en EIAO (enseignement intelligent/interactif assisté par ordinateur)
...
Ces logiciels sont principalement
conçus pour être utilisés en solo par l’apprenant
...
Si certains logiciels ont pu
embarquer des systèmes d’analyse permettant de guider l’apprentissage
(on parle alors de tutoriel), la plupart du temps ces différents systèmes
informatiques ont principalement pour tâche d’afficher des informations
plus ou moins organisées (ce qui caractérise les didacticiels) ou de permettre à l’apprenant de développer sa compréhension ou d’affiner ses
habiletés grâce aux multiples possibilités d’interaction que permet l’ordinateur
...


Affichage
Si les premiers ordinateurs ne pouvaient afficher l’information que de
manière textuelle, très vite les ordinateurs ont pu présenter des images
d’abord fixes puis animées et sonorisées
...
III)
...
La navigation hypertexte donne loisir à l’apprenant de
parcourir des informations dans à peu près n’importe quel sens
...

88

Psychologie pour l’enseignant

Le terme « interactivité » est utilisé pour décrire différentes activités incluant les interactions entre les apprenants,
avec les tuteurs et avec le matériel lui-même
...

La troisième forme d’interaction, qui se situe au niveau du
matériel lui-même, nous intéresse plus particulièrement ici L’interactivité inclut les interactions entre les
car elle offre de très nombreuses options
...

lisateur et donc d’envoyer en retour une information, ce qui s’appelle un
feedback
...
Généralement, il s’agit pour l’apprenant de
répondre à des questions qui sont ensuite corrigées par l’ordinateur et qui
peuvent donner lieu à de multiples feedbacks
...

Une autre forme d’interactivité se retrouve dans les simulateurs où il
s’agit d’avoir à disposition pour l’apprentissage des objets ayant des propriétés d’interaction les plus proches possible du réel
...
L’émergence des
mondes virtuels et des jeux sérieux où l’apprenant est mis dans une situation reproduisant le réel, avec des environnements d’une richesse extrême
où il peut expérimenter des situations très difficiles à reproduire dans la
réalité ou avec des coûts plus importants
...
com

Interactivité

L’accès à Internet
La diffusion de l’accès à Internet chez le grand public dans les années
1990 a profondément modifié le paysage de l’EAO
...
L’ordinateur connecté s’est transformé en technologie de l’information et de la communication ou TIC
...
Depuis
2006, le dernier acronyme officiel de l’Éducation nationale française est
celui de TUIC, pour désigner les techniques usuelles de l’information et de
la communication
...
L’ordinateur n’est plus
seulement celui qui dispense les connaissances, il peut devenir un « simple »
canal de communication au travers de différents outils comme le courrier
électronique, le forum ou la visioconférence par exemple
...

Ally (2004) définit le e-learning comme l’utilisation d’Internet pour accéder
à des ressources pédagogiques, à des enseignants, à d’autres apprenants, à

TIC : technologies
de l’information
et de la communication
...

TUIC : techniques usuelles
de l’information
et de la communication
...
com

Dans l’e-learning, l’ordinateur est un canal
de communication permettant différents
outils comme le courrier électronique,
le forum ou la visioconférence…

des supports et ceci durant un processus d’apprentissage,
dans l’objectif d’acquérir des connaissances, des compétences
et de l’expérience
...
Les paragraphes
suivants vont donc avoir pour ambition de répondre à cette
question simple mais qui devient de plus en plus centrale
actuellement : à quelle condition les technologies permettent-elles d’apprendre ?

2
...


Supériorité de l’EAO
sur l’enseignement traditionnel

Endostock – Fotolia
...
Une
autre synthèse (Fletcher, 2003) montre que l’efficacité
de l’apprentissage est d’autant plus importante que le
didacticiel est sophistiqué (Figure 4
...
De même, Clark
(1985) au travers de l’analyse de 500 études trouve un
effet généralement positif qu’il attribue à la qualité de
conception des différentes technologies au travers de
Figure 4
...

et le même apprentissage de manière traditionnelle
Au-delà de ces effets globaux qui indiquent l’impact
(Fletcher, 2003)
...

Kulik et Kulik (1991) montrent que les élèves qui
appartiennent à des catégories socioprofessionnelles
défavorisées bénéficient davantage de l’EAO que ceux
qui sont issus de catégories socioprofessionnelles favorisées
...

Cette diminution avec l’EAO indique que moins
Plus d’étudiants restent « à la traîne »
d’étudiants restent « à la traîne »
...

90

Psychologie pour l’enseignant

rentes études montrent également que les individus passent moins de
temps pour apprendre les mêmes choses au travers de l’EAO par rapport à
un enseignement traditionnel
...
En analysant une
série d’articles et de publications diverses, Greiner (1991) dévoile que dans
70 % à 80 % des cas les étudiants préfèrent étudier en utilisant les technologies plutôt que sans elles
...


Les avantages de l’EAO
Pour Fletcher (2003), la supériorité de l’enseignement sur ordinateur
s’explique par la présence d’au moins deux avantages en comparaison d’un
enseignement plus classique en salle de cours
...
L’avantage de cette possibilité doit être mesuré à l’aune d’un
tutorat où il n’y aurait qu’un seul élève par enseignant par rapport à une
classe qui compte plus de 20 élèves
...
Si cette différence est transformée en
classement sur une classe de 20 élèves, cela revient à dire que le même élève
passe de la 10e à la 1re place simplement en changeant les conditions d’enseignement
...
Le ratio est de 13 pour 1 à l’avantage du
tutorat individuel, autrement dit, là où l’élève apprend cette notion en
2 jours dans le cadre d’une relation individuelle, il met 26 jours pour l’apprendre en classe
...
En haut de cette
longue liste de questions se trouvent celles qui consistent à se demander
comment un enseignant peut s’assurer que chaque élève a bien atteint les
objectifs pédagogiques ? Ou encore, comment peut-il faire en sorte que les
élèves les meilleurs ne soient pas freinés par le reste de la classe ou que les
élèves faibles ne soient pas abandonnés ? La réponse bien entendu est, en
dépit d’efforts héroïques, qu’il ne peut pas
...


Les technologies éducatives

91

Dans le cadre d’un enseignement individuel, ce type de problème ne se
pose pas
...
L’ordinateur est
toujours dans cette configuration idéale
...


L’EAO : un enseignement interactif
L’autre facteur qui peut expliquer l’avantage de l’enseignement assisté
par ordinateur repose sur l’interactivité
...
Voici
les résultats qu’ils obtiennent (tabl
...
1)
...
1
Nombre d’échanges dans le cadre d’un tutorat (1 enseignant pour 1 élève) et dans celui d’une classe
(Graesser et Person, 1994, cités par Fletcher, 2003)
...
com

Lorraine Swanson – Fotolia
...
Nous comprenons ici que la
meilleure progression d’un l’élève dans le cadre d’une relation d’enseignement individuel, comme nous avons pu le voir plus haut, n’est pas étrangère au nombre d’interactions
...
E-learning et e-formation
L’utilisation de l’informatique à des fins éducatives a connu avec l’introduction d’Internet un tournant majeur dans son histoire
...
Les termes e-learning ou e-formation per92

Psychologie pour l’enseignant

mettent de dénommer les dispositifs techniques d’enseignement et
d’apprentissage qui s’appuient principalement sur l’utilisation d’Internet
...


Définitions des paramètres de l’e-learning
Fenouillet (2008) estime que le e-learning repose sur une
combinaison de cinq critères qui eux-mêmes peuvent avoir
plusieurs modalités
...

Dans les deux cas bien que le terme e-learning soit utilisé, elles
ne sont absolument pas comparables
...


Communication
Synchrone/asynchrone

Adaptabilité
Flexible/rigide

Accès
Ouverture/fermeture

Cible
Individuel/ en groupe

Lieu
Distanciel/présentiel

Figure 4
...


Communication : asynchrone/synchrone

Davis Davis – Fotolia
...
Par exemple, le forum ou le courrier électronique sont des communications asynchrones
alors que le « chat » ou la communication vocale en ligne
(exemple, la VoIP) sont synchrones
...
La formation individuelle renvoie bien entendu au Deux événements sont synchrones
lorsqu’ils se déroulent en même temps
concept d’autoformation de Carré et Jean-Montcler (2004)
...

teurs en ligne, le terme e-teaching est en général davantage
réservé aux dispositifs de formation qui proposent des activités d’apprentissage en ligne basées sur le travail en petit groupe au travers un forum ou une réunion en visioconférence
...

Ce troisième mode de formation, mixte ou blended s’est particulièrement
développé sous l’impulsion d’Internet
...
Ici, le sens
de ce terme est réduit uniquement à la possibilité qui est offerte tout aussi
facilement d’entrer et de sortir des différents cursus
...
À l’inverse, un cursus fermé, à l’image
des formations universitaires ou scolaires, commence à une date précise et
Les technologies éducatives

93

se termine par un examen ou une validation organisée à une autre période
de l’année tout aussi précise
...
D’un point de vue pédagogique, cela veut dire qu’une
formation flexible est a minima conçue en modules avec différents ajustements
...
Par contre,
il est beaucoup plus complexe d’établir de quoi peut avoir besoin l’individu pour acquérir telle ou telle compétence
...


Les problèmes de l’e-learning
Parmi tous les aspects que peut comporter le e-learning, l’un de ceux qui
a provoqué le plus d’engouement est sans doute la possibilité de prodiguer
tout ou partie de l’enseignement à distance
...


Ana Blazic – Fotolia
...
Parmi les facteurs à même
d’expliquer la cause de cet abandon massif à distance, l’isolement qui frappe les étudiants est l’un des plus cités (cf
...
Pascarella et Terenzini (1980) ont également montré
à ce titre que les étudiants qui ont des contacts fréquents
avec l’université où ils étudient (et spécialement les contacts
informels), ont des taux d’abandon plus faibles
...
culté inhérente de l’enseignement à distance
...
Mais dans certains cas, la présence sociale médiatisée n’émerge tout simplement pas car les utilisateurs
sont en proie à une « illusion de non-médiation » (Lombard et Ditton, 1997) ;
ils n’ont même pas conscience de la présence d’un moyen de communication
et se comportent comme si ce moyen de communication n’existait pas
...


94

La présence sociale médiatisée permet le déploiement de dispositifs de
formation s’appuyant sur ces nouveaux moyens de communication ou
CMC (Computer-Mediated Communication)
...
Pour ces auteurs, sur 15 études, les deux tiers
montrent une efficacité supérieure des dispositifs CMC par rapport au
face à face
...
com

Cependant, il reste que certains d’entre eux montrent que
le face à face dans un cadre collaboratif serait plus pertinent
que le CMC (Olaniran et al
...
Il semble que les CMC
brassent des phénomènes qui, s’ils ne sont pas maîtrisés,
peuvent se révéler contre-productifs tant du point de vue de
l’apprentissage que de la communication
...

Il est plus difficile pour un groupe virtuel
de rester concentré sur un thème
ou sur une activité donnée
...
Ce phénomène a été identifié par Kilian (1994) sous le nom de
« syndrome d’agressivité passive »
...

Dans les discussions asynchrones, il peut arriver, surtout en l’absence de
modérateurs, que certains thèmes, objets de discussions délicates, certaines formulations ou tout simplement certaines susceptibilités mal placées provoquent des réactions virulentes de la part de quelques participants
...


L’efficacité du e-learning

Endostock – Fotolia
...
com

Vu la complexité des processus en jeu, il semble difficile de répondre
simplement à la question qui consiste à se demander si le e-learning est un
moyen efficace d’enseignement sans interroger finement la construction
des dispositifs pédagogiques sous-jacents
...
Les auteurs ont
utilisé différents critères comme les évaluations aux examens, les tests de niveau,
la satisfaction des étudiants et le taux
d’abandon
...


Les technologies éducatives

95

Le e-learning apparaît dans ces études généralement équivalent au présentiel (tabl
...
2) ou contrebalancé : léger avantage au e-learning pour les
tests alors que les étudiants en présentiel ont tendance à être plus satisfaits
de leurs apprentissages que les étudiants en e-learning
...
2
Évaluation de l’efficacité du e-learning sur les résultats aux examens ou tests,
la satisfaction des apprenants et les abandons en cours de formation
(Fenouillet et Déro, 2006)
...
4
...
Cependant, comme dans le cas des études sur la satisfaction, un nombre important de recherches montre un taux d’abandon supérieur au présentiel alors
que dans le même temps, seule une recherche indique l’inverse
...
La question de l’efficacité du e-learning semble davantage être renvoyée aux conditions à mettre en œuvre pour s’assurer de la qualité des
dispositifs pédagogiques ce qui vaut tout autant pour le e-learning que
pour le présentiel
...
LES TECHNOLOGIES ÉDUCATIVES
EN ENSEIGNEMENT

Kristian Sekulic – Fotolia
...


96

Psychologie pour l’enseignant

Depuis les années 1970, de nombreuses
opérations tant au primaire, collège,
lycée que dans le supérieur ont été menées
en matière d’équipements autour
des technologies éducatives
...
TICE et politiques éducatives
en France
Hélas, en matière de TICE, les progrès sont souvent irréguliers (Balanskat
et al
...
Dans le dernier rapport d’audit sur la « Contribution des nouvelles technologies à la modernisation du système éducatif » français, les
rapporteurs de plusieurs ministères font le constat, entre autres, d’une
« situation de l’usage des TICE […] difficile à caractériser […], de freins à
une généralisation de l’usage des TICE […], de conditions matériels hétérogènes entre les niveaux d’enseignements, les territoires, [et] les établissements » (Lepetit et al
...
Cependant, quelles ont été les grandes
évolutions des politiques éducatives en matière de TICE depuis trente ans
en précisant leurs paradigmes sous-jacents ?

Du plan Informatique pour tous (IPC)…
Parmi les nombreuses opérations d’expérimentation ou de déploiement des technologies éducatives, le plan « Informatique pour tous »
(IPT) de 1985 fut sans doute l’événement le plus marquant de par son
ampleur et ses moyens d’alors : lors de l’annonce du plan, les chiffres prévoyaient la formation rémunérée de 106 500 enseignants (dont 80 000 au
primaire) lors de stages d’une cinquantaine d’heures, 120 000 micro-ordinateurs installés (accélérant le IXe Plan 1984-1988 de 100 000 micro-ordinateurs)
...
Cette approche basée sur la théorie piagétienne
(cf
...
5) du constructivisme introduisait la notion de micro-monde,
concrétisée et implémentée dans le langage LOGO des équipements
déployés
...
Les recherches nombreuses sur le LOGO ont
cependant mis en évidence des résultats mitigés quant à l’évaluation de
ces effets sur les apprentissages, tant en situation de résolutions de problèmes que sur la question du transfert d’aptitudes cognitives (cf
...

Le plan IPT fut un échec éducatif et industriel
...
Néanmoins, ce plan a permis des avancées notables pour
l’époque : la dynamique de formation des enseignants et la mobilisation
des pionniers engagées dans cette opération, les échanges médiatisés par
l’utilisation du nanoréseau, ou encore la diffusion et la création de vidéos
pédagogiques par les enseignants (Chaptal, 2003)
...
com

connaissance (Chaptal, 2003), au profit d’une conception
visant à l’intégration de l’informatique dans les pratiques
enseignantes
...

L’instauration en 2000 du brevet informatique et Internet
(B2i®) ou encore du certificat informatique et Internet
(C2i®) niveau 2 enseignant en 2004 traduit l’importance
grandissante des TIC dans la société tout autant que leur
Après « l’échec » du plan « Informatique banalisation, l’Éducation nationale voulant par ces disposipour tous », l’Éducation nationale a abandonné
l’idée d’une informatique discipline tifs y affirmer son rôle de formation (Bertrand, 2005)
...
comme le C2i® 2 pour la formation initiale des futurs enseignants – intronise les TIC dans une culture générale scolaire
B2i® : Brevet Informatique
(Archambault, 2005)
...
Pour cela, des
préparés par les élèves
référentiels de compétences sont rapidement construits après un cycle de
du Primaire au Lycée
...

et Internet ; diplôme pour
les étudiants d’université
...
Cette
approche, popularisée dans les pays francophones entre autres par Perrenoud (1995), est connue outre-Atlantique depuis quarante ans
...
, 2006)
...


La pédagogie par objectifs (PPO)
La pédagogie par objectifs (PPO) s’inspire des écrits de Bobbitt qui dès
1918 applique les principes du taylorisme (hyper-spécialisation pour
gagner du temps de fabrication) à l’enseignement en définissant des objectifs et des aptitudes à acquérir au travers de contenus pédagogiques adaptés
et en systématisant l’évaluation des aptitudes et des connaissances (Scandella, 1991)
...
La PPO fait explicitement référence à la théorie comportementaliste, définissant des contenus disciplinaires à restituer
...
345)
...
L’inter-disciplinarité y est encouragée pour définir les situations à traiter avec des compétences identifiées
...
Piaget, chap
...
mémoire, chap
...
7)
...
On les retrouve
parfois toutes deux mélangées dans les textes de l’Éducation nationale en
matière de TIC
...
L’auteur indique que « quelqu’un
est compétent quand, face à une famille de situations problèmes ou de
tâches complexes, dans un contexte de contraintes
et de ressources, il est capable de mobiliser un
ensemble de ressources pertinentes […] pour
Ressources
Famille de situations
résoudre ce type de problèmes ou accomplir ce
Objectifs spécifiques
Problèmes
Compétence
Savoirs
Savoir-faire
ou tâches complexes
type de tâches […] en cohérence avec une vision
Savoir-être
Mobilisation
de la qualité à obtenir […] »
...
3 – Schéma d’une compétence mobilisée
savoir-être dans le but de parvenir à un produit (d’après De Ketele, 2006)
...
Figure 4
...

Ainsi, les compétences TICE des enseignants devraient-elles comprendre
entre autres des savoirs de base en informatique et des savoir-faire incluant
une pratique pédagogique centrée sur un scénario utilisant les technologies (Gonzalez, 2007)
...
Intégration des TICE
S’ils connaissent les technologies de l’information et de la communication, les enseignants rencontreraient des difficultés à transférer les compétences technologiques dans un contexte concret d’enseignement
...


Deux indicateurs du déploiement des TIC
Pour comparer les situations de ses États membres et des États candidats à l’adhésion européenne, l’Union européenne utilise plusieurs indicateurs de niveaux de références
...

Les technologies éducatives

99

Nombre d’ordinateurs pour 100 élèves
En Europe, hors enseignement supérieur, on comptait en 2006 quelque
11,4 ordinateurs pour cent élèves en moyenne (soit 1 poste pour 8,8 élèves)
avec des disparités fortes entre le primaire, le collège et les différents types
de lycées (tabl
...
3)
...
Cette hétérogénéité européenne
rend compte de situations nationales différentes : centralisation versus
régionalisme, pourcentage du PIB investi dans les TICE, etc
...
Dans le second degré, les différences sont également grandes selon qu’il s’agisse du
collège (11,4 versus 10,9 UE27), du lycée d’enseignement général et technologique (LEGT : 19,7 versus 12,7) ou du lycée
professionnel (LP : 25,1 versus 15,8)
...
3
Nombre d’ordinateurs pour cent élèves selon le type d’établissements scolaires
avec le détail de l’accès à Internet (adapté des données extraites de EC/Empirica, 2006)
...
100) du
Danemark lorsqu’on voit que les établissements supérieurs
et techniques sont dotés de 37 % à 50 %, c’est-à-dire presqu’un
ordinateur pour deux élèves et que ces ordinateurs sont tous
connectés à Internet
...
Naturellement, le nombre d’élèves n’est pas le même dans le « petit »
Danemark
...

l’apprentissage et l’enseignement
...
C’est pourquoi, pour une utilisation intensive et pédagogiquement valable des TIC, il faudrait une disponibilité des ordinateurs en
salles de classe
...
Pourtant, il
ne faut pas se contenter de ces seuls chiffres car les disparités entre les
États membres sont plus grandes qu’il n’y paraît
...
com

Figure 4
...


Ainsi, le taux de déploiement de l’Internet haut débit des établissements
scolaires confirme les inégalités européennes déjà observées (cf
...
4)
...
Or Underwood et ses
collaborateurs (2005), dans une vaste étude auprès de 201 collèges anglais,
ont mis en évidence qu’avoir un accès Internet haut débit favorisait l’usage
des TIC en classe et avait un impact très important sur les résultats scolaires aux tests nationaux en fin de premier cycle du secondaire (équivalent
BEPC)
...
3
95,1
Danemark
les valeurs en italiques du taux
80,7
Espagne
d’équipement accédant à Internet
89,9
Finlande
pour 100 élèves
...
En France,
13,2
Grèce
71 % (8,9 ÷ 12,5 × 100) des ordina69
Italie
teurs pédagogiques sont reliés à
32,6
Lettonie
Internet – moins de 60 % au primaire
– contre près de 88 % en moyenne
76,5
Luxembourg
dans l’Europe des 27 et plus de 96 %
91,6
Pays-Bas
au Danemark
...
5 – Pourcentage d’établissements scolaires européens catifs que celle, plus lente, des usages
ayant un accès Internet haut débit (adapté des données extraites réels des TIC en classe comme nous
de EC/Empirica, 2006)
...


Usages enseignants
Le taux d’usage déclaré
Si les compétences techniques de base des enseignants et futurs enseignants progressent, l’intégration des TIC est plus lente dans les pratiques
de classe et cela quel que soit le pays considéré (Balanskat et al
...
, 2005, 2008 ;
Swain, 2006), alors même que les conditions techniques ont évolué favorablement ces dernières années (Chaptal, 2007)
...
4
...


102

Psychologie pour l’enseignant

Tableau 4
...


Pays

TOTAL

Primaire

Secondaire
inférieur
(collège)

Secondaire
supérieur
(LEGT)

Établissements
professionnels
(LP)

Royaume-Uni

96,4

97,4

90,4

91,5

92,9

Danemark

94,6

95,7

94,4

97,8

93,5

Pays-Bas

90,0

91,7

80,9

77,4

84,0

Finlande

85,1

88,0

77,1

80,5

81,4

Allemagne

78,0

78,0

77,2

80,4

78,6

Belgique

78,0

78,0

77,2

80,4

78,6

Europe des 27

74,5

75,3

71,2

73

76,7

Italie

72,4

71,6

71,9

72,4

81,6

Espagne

68,2

68,9

66,6

65,5

67,5

France

65,5

65,7

56,1

72,1

78,9

Ne serait-ce qu’en France, les usages des TICE sont très contrastés selon
les taux d’utilisation en cours et les cycles d’enseignement (tabl
...
5)
...
Un autre facteur influent est celui de l’ancienneté dans
la profession qui fait moduler les pratiques : les plus jeunes professionnels
utilisent plus couramment de TIC mais ne les intègrent pas nécessairement plus souvent dans leurs classes que leurs aînés
...
5
Fréquence d’usage des ordinateurs dans les classes françaises en pourcentage,
selon le niveau d’enseignement et l’ancienneté dans la profession (adapté de EC/Empirica 2006)
...


Les technologies éducatives

103

Les obstacles à l’intégration
L’étude de la Commission européenne (2006) relève plusieurs obstacles
à l’utilisation des TIC en classe d’après les enseignants français interrogés
...

Ces données recoupent celles de nombreuses études (Karsenti et Larose,
2005 ; Lepetit et al
...
) sur les facteurs pouvant
ralentir l’intégration des TIC à l’école
...
Parmi tous ces obstacles, la faible compétence techno-pédagogique des enseignants (Karsenti et al
...
(2006)
...
com

Effets de la formation chez les enseignants
Alors qu’ils se préparent aux métiers de l’enseignement, les futurs
enseignants – étudiants ou professeurs stagiaires – auraient le potentiel à
utiliser des TIC en classe, au regard de leurs équipements personnels,
leurs usages TIC déclarés ou leurs formations TIC suivies
...

Pourtant, les études menées dans les pays industrialisés
montrent que les professeurs nouvellement nommés intègrent peu les TIC en classe (Cox, 2003 ; EC/Empirica, 2006 ;
Karsenti, 2004 ; McCrory Wallace, 2004 ; OCDE, 2004), données remarquables dans le tableau 4
...
Balanskat et al
...

Ainsi, chez les futurs enseignants, les perceptions associées
aux TICE sont variées, mêlant des éléments de modernisation de l’enseignement tout autant que des freins aux pratiques (Sime et Priestley, 2005)
...

(2005, 2008) remarquent que les futurs professeurs ayant
bénéficiés de formation à l’intégration des TIC sont significativement plus enclins à planifier des activités TIC que ceux
n’ayant pas participé à ces formations
...
réelles restreintes mais de qualité : celles-ci, par des exemples
104

Psychologie pour l’enseignant

convaincants, pouvant changer positivement les attitudes des stagiaires
vis-à-vis des TIC en rapport à leurs enseignements et aux apprentissages
visés chez les élèves
...
APPRENDRE PAR L’IMAGE
ET LE MULTIMÉDIA
Actuellement, c’est l’ordinateur qui est à la mode car il permet l’intégration de multiples médias
...
Apprentissage par multimédia
Le multimédia concerne par définition plusieurs modes
de présentation (au moins deux) par exemple la télévision
associe l’image en présentation visuelle et le son par rapport
au livre qui n’offre que le mode visuel du graphisme des mots
...
Par
exemple « visuel » est souvent pris comme synonyme de lecture
dans un livre, alors que le texte peut être lu sur l’écran de la
télévision ou de l’ordinateur ; à l’inverse la télévision est qualifiée de mode audiovisuel avec cette fois l’idée inverse que le
visuel est obligatoirement constitué par l’image alors que le
« visuel » de la télévision véhicule aussi bien de l’image que du
texte, sous-titres à la télévision ou texte sur l’écran de l’ordinateur
...
Il faut donc distinguer trois niveaux
...
com

Trois niveaux pour une diversité de formats

Multimédia : concerne
plusieurs modes de
présentation (au moins
deux) ; par exemple,
la télévision associe l’image
en présentation visuelle
et le son par rapport
au livre qui n’offre
que le mode visuel
du graphisme des mots
...


Le niveau des modalités sensorielles
Les modalités sensorielles concernent le mode perceptif qui « saisit »
l’information ; pour le multimédia, en particulier la télévision, ce sont le
plus souvent le visuel pour l’image et le texte (sous-titres, banc-titres, générique, etc
...
Mais d’autres
modes sont possibles
...
En effet, c’est la mémoire qui construit les mots (le
chat qui regarde la télévision perçoit
les mêmes sons mais sans pouvoir
décoder les dialogues) et, quoique
visuel
auditif
Niveau sensoriel
moins évident, ce sont également des
systèmes mentaux qui construisent
les images, elles ne sont pas données
image
mot
à l’entrée de l’œil
...

Niveau des
médias
À l’inverse, si les mots sont à la fois
entendus (auditif) et vus (sous-titre),
le texte est audio-visuel ; le qualifiFigure 4
...
Par exemple, le mot peut être présenté obligatoirement la présence de
de façon sonore (audio) mais aussi visuellement (livre ou écran) ; le même l’image comme dans le sens usuel, et
concept (pyramide) peut être présenté sous forme de mot ou d’image
...


Le média
Enfin, il faut distinguer le média, c’est-à-dire le support d’information,
livre/télé/ordinateur, car le même média ou support d’information peut
délivrer parfois la même information sur le plan sensoriel ou aboutir à la
même représentation mentale, par exemple le texte peut être lu sur un
livre, sur un écran de télévision (par exemple, texto, livre virtuel), ou sur
l’écran d’un ordinateur, ou d’un téléphone portable
...
Par exemple, la lecture dans un livre est
supérieure à la lecture sur un écran de télévision à cause de la contrainte
temporelle de la télévision ; mais cette contrainte n’existe pas sur un logiciel qui permet de faire des pauses sur le texte ou de revenir en arrière
...
4
...
Dans une recherche réalisée au collège (sur près de cent élèves), nous avons voulu comparer l’efficacité de ces
différents médias à partir de documentaires télévisés extraits de « E = M6 »
(par exemple, la poussée d’Archimède, l’audition)
...


106

Psychologie pour l’enseignant

Tableau 4
...

Verbal

Imagé + verbal

Imagé

Visuel

Lecture
38 %

Manuel
31 %

Télévision muette
0%

Auditif

Cours oral
21 %

Télévision
11 %



Cours oral
+ tableau
27 %

Télévision
+ sous-titres
20 %



Audio-visuel

Les résultats indiquent que les modes les plus efficaces sont la lecture
d’un texte simple et la lecture d’un manuel (dont les scores sont statistiquement équivalents ; tabl
...
6)
...


Jacek Chabraszewski – Fotolia
...
La lecture…
livre, manuel, tableau, écran…
La lecture, qu’elle ait pour média, le
livre courant (sans illustration) ou le
manuel (illustré), est la plus efficace dans
cette expérience, comme d’ailleurs dans
beaucoup d’autres
...


Lecture contre écoute

Souvent, on entend dire : « Moi, j’ai
une meilleure mémoire visuelle car j’apprends mieux en lisant… » En fait, ce
n’est pas une particularité personnelle,
La lecture, livre courant
c’est le cas général (pour des textes car ce
(sans illustration) ou le manuel
ne serait plus le cas pour l’écoute de
(illustré) est souvent le média
musique ou d’une langue étrangère), que
le plus efficace
...
4
...
Mais pourquoi
donc, puisque notre mémoire iconique est éphémère ? C’est qu’au niveau
de la lecture de phrases, de textes ou même de documents entiers, la mémo-

Les technologies éducatives

107

risation fait intervenir des niveaux supérieurs, la mémoire lexicale et la
mémoire sémantique
...

Tableau 4
...
, 1988)
...
com

Télé

60 %

53 %

74 %

Lorsque le défilement des mots sur un écran est imposé et
à la même vitesse que l’audio, alors les mots présentés visuellement ou auditivement, sont rappelés de façon équivalente
(Lieury et Choukroun, 1985)
...

Ainsi, si l’on reprend les résultats de l’expérience « 7 portes »,
on trouve du point de vue de l’efficacité, en seconde position,
l’audio-visuel (mots écrits au tableau ou sous-titres) et en
queue de peloton, l’auditif (cours oral ou télévision)
...
v supériorité de l’audio-visuel sur l’audio : pour les mots familiers
(voiture), l’audio suffit mais lorsque le mot est peu familier
ou inconnu, comme « Hatchepsout » ou « ornithorynque », il faut une
présentation visuelle pour mémoriser l’orthographe ;
v supériorité du visuel (livre et manuel illustré) : dès qu’il y a une présentation
audio (cours oral ou télévision), on ne peut revenir en arrière
...
Or ces retours en arrière ou pauses sont faits automatiquement dans la lecture
...

La lecture, loin d’être un média dépassé, est un mode autorégulé de
prise d’information, qui permet en outre de percevoir l’orthographe et de
mieux constituer la fiche lexicale du mot
...
C’est
là où la comparaison d’études est utile, car les documents et illustrations
utilisés ne sont pas les mêmes
...

108

Psychologie pour l’enseignant

Alexey Bannykh – Fotolia
...
com

Alexey Bannykh – Fotolia
...
Dans
toutes ces études, les documents sont variés allant
30
de livres pour enfants (L’Ours Rupert) à des docu20
ments scolaires et donc les âges sont également
variés, de 9 ans à l’âge du lycée (15-18 ans)
...
Le résultat est intermédiaire Figure 4
...

illustrative (partie non illustrée) (d’après Levie et Lentz, 1982
Mais ce sont des moyennes et il existe des varia- (revue de 155 expériences sur 7 000 sujets))
...
En général, dans ces
études, il s’agit d’enfants et de textes concrets
...
Le record de l’illustration est détenu par le schéma de
montage de jouet qui donne une efficacité de 400 % (c’est-à-dire une efficacité multipliée par 4) dans le montage réel (Stone et Glock, 1981, cit
...
Les résul60
tats sont généralement
bons comme dans les
expériences de Kulhavy
Carte Inde
(cit
...
Levie
Ours Ruppert
Dessins
Dessins sans relation
et Lenz, 1982) et même
0
avec le texte
jusqu’à 200 % pour une
0%
Pertinence de l’illustration
carte avec des repères
(Schwartz et Kulhavy, Figure 4
...
Levie et Lenz, sans doute plus esthétique alors que les schémas (biologie), cartes de géographie
1982)
...

Les technologies éducatives

109

3
...
com

La télévision présente des illustrations parfaites
sur le plan technique et extraordinaire de réalisme, pensez aux images spatiales ou au docu-fiction reconstituant l’Égypte antique ou l’ère des
% de bonnes
dinosaures
...

60
Télévision
Deux des paramètres explicatifs pourraient être
la familiarité (ou technicité) du document et l’âge
des enfants
...
En effet, en prenant soin de faire
20
l’expérience sur des tranches d’âge bien différen11 ans
13 ans
20 ans
ciées, Éric Jamet et Gaelle Cochennec (cit
...
9 – La lecture devient progressivement à 13 ans, la télévision permet une meilleure mémosupérieure à la télévision risation (environ 50 %) mais chez les jeunes
(Jamet et Cochennec, cit
...
adultes (20 ans), la lecture reprend le dessus avec
un score de bonnes réponses de 70 % pour des
documents sur les félins et les requins
...
Si on ne connaît pas le sujet du
documentaire, le commentaire (double codage de
Hatchepsout
l’image, cf
...
3) est absolument nécessaire
...
Par
exemple, dans un documentaire sur la préhistoire,
comment savoir que l’os que tient le paléontologue est un os d’animal ou humain et de quelle
espèce ou époque ?
Au total, sauf pour un sujet familier, il faut un
double codage verbal + imagé
...
jamais dans les autres documentaires
...
Informatique et multimédia
Dans le domaine du multimédia, l’arrivée des ordinateurs ouvre des
horizons nouveaux, en particulier la possibilité d’une autorégulation
(pauses, retours arrière) impossible pour la télévision en direct ainsi que
des multiples possibilités d’ajout de texte et d’animations… À l’inverse, le
risque est de multiplier les informations et de créer une surcharge
...
Il a réalisé un grand nombre d’expériences pour tester les effets de cette nouvelle technologie
...
chap
...

Mais l’ordinateur, par sa souplesse de fonctionnement, permet de multiples modes de placement des titres et légendes, les fenêtres (pop-up),
menus déroulants… Éric Jamet et son équipe ont méthodiquement analysé
de nombreux paramètres en jeu (Jamet, 2008) ; en voici quelques exemples
...
10)
...
De plus,
Iris
Nerf optique
Nerf optique
Iris
Câble vidéo
diaphragme
les étudiants peuvent lire la
Muscles ciliaires
Muscles ciliaires
Mise au point
page pendant un temps libre
L’œil est un système optique qui permet de faire une image
sur le fond de l’œil
...
10 – Dans la version « séparée », la légende détaillée est dans un texte
« intégré » avec un temps d’en- en dehors du schéma ; dans la version « intégrée », les détails sont ajoutés au mot-clé
de la légende du schéma (adaptation libre d’après Jamet, 2000 (Jamet, 2008))
...

schéma « séparé » demande un
temps de 18 minutes, soit près
Légende
du double
...

Une interprétation est en termes de sur6
charge cognitive ; la mémoire à court terme
5
(ou de travail) a moins de travail à faire
4
Séparé
pour extraire l’information pertinente
3
Intégré
d’un texte complet et l’affecter au mot-clé
2
spécifique
...
11 – Quand il s’agit d’un rappel littéral,
les deux versions sont équivalentes (paraphrases) mais
recette !

% bonnes réponses/10

Sclérotique

dans un test de compréhension (inférences), la présentation
intégrée est supérieure (d’après Jamet, 2000 (Jamet, 2008))
...
Par exemple,
Cédric Hidrio et Éric Jamet ont
réalisé plusieurs expériences sur la
mémorisation et la compréhension
du fonctionnement du moteur à
explosion (avec les phases de compression, admission des vapeurs
d’essence, allumage et explosion)
(Figure 4
...


50

40

30

20

10

0
oral

1 illus

4 illus

Animation

Par rapport à une explication seulement orale, l’ajout d’une ou quatre
Figure 4
...
d’une animation des mouvements
du piston et de la bielle lors des
phases de compression
et explosion, est bien
• Quand l’animation est-elle supérieure ?
plus efficace
...

• faire un nœud
• démonter ou remonter un instrument

Demarco – Fotolia
...
com

– Importance du mouvement : ex
...
trop rapide
– Le détail animé doit être pertinent
Figure 4
...


112

Psychologie pour l’enseignant

Mais toutes les expériences ne montrent pas
des effets bénéfiques de
l’animation de sorte que
la synthèse réalisée par
Park et Hopkins est particulièrement éclairante
(1993)
...
13)
...
Un média n’est
pas forcément efficace parce qu’il est novateur
...
La figure 4
...
Par exemple, l’ordinateur (pris au
sens général d’informatique) est un média extraordinaire dès que les
connaissances impliquent un mouvement, un ordre tandis que le livre
n’est pas à ranger au placard, dès lors que les détails figuratifs (couleur,
spatial) sont déjà en mémoire imagée…

Spécificités des médias

Livre

Kelpfish– Fotolia
...
com

Manuel
(illustré)

Télé

Ordinateur

Couleur
Spatial
Détails

Dynamique

Mouvement
Ordre

Ralf Kraft – Fotolia
...
14 – Un média n’est pas forcément efficace parce qu’il est novateur mais a ses spécificités
en fonction de la présence de détails, relations spatiales ou animation dans un document : l’ordinateur
est un média extraordinaire dès que les connaissances impliquent un mouvement, un ordre tandis
que le livre permet une autorégulation de la prise d’information
...
(2008)
...

LIEURY A
...
Mémoire et réussite scolaire, Paris, Dunod, 3e éd
...
, HEUTTE J
...
Impact des TIC sur les conditions de travail dans un établissement d’enseignement supérieur : auto-efficacité, flow et satisfaction au travail, Actes du Colloque International JOCAIR’08,
Journées « Communication et apprentissage instrumentés en réseau », 27-29 août 2008, à Amiens
...
, DÉRO M
...
« Le e-learning est-il efficace », Savoirs
...
p
...

OCDE (2001)
...


Webographie
http://www
...
info/article
...
education
...
inrp
...
eun
...
oecd
...
profetic
...
En résumant un siècle de recherche, on peut dire maintenant que l’intelligence est utilisée (par les
scientifiques) dans trois sens principaux
...
Ces capacités sont très étendues, elles recouvrent notamment le langage, le raisonnement, la perception, la mémoire, mais aussi (notamment chez le jeune enfant) les habiletés sensorielles et
motrices
...
Le deuxième sens a été principalement découvert par les psychologues, quoique
déjà anticipé par certains savants des siècles passés comme Descartes, c’est le sens de raisonnement
...
Être intelligent,
c’est être cultivé
...


I
...
Pourquoi avoir inventé les tests ?
« Oh, regardez comme cet enfant a l’air intelligent
...
L’effet qui consiste a attribuer un degré d’intelligence en fonction de l’esthétique du visage est très
répandu et s’appelle l’« effet de halo »
...
Sans trop
de parti pris, il passa en revue un certain nombre d’idées reçues à propos
de l’intelligence et mais fit des expériences pour les vérifier
...
– étaient déficients mentaux,
imbéciles ou idiots comme on les appelait à l’époque
...
Si vous vous rongez les ongles, n’ayez donc aucun
complexe, cela ne gênera que votre manucure !
Même résultat négatif pour la graphologie et les « bosses » du crâne
(Focus)
...
com

Focus
La théorie des « bosses » du crâne
Au cours du XIXe siècle, les idées du médecin allemand Franz Josef Gall (1758-1828) firent fureur
...
Bonne idée dans son principe, mais Franz
Gall pense que le développement d’une aptitude détermine un grossissement de la zone
correspondante du cerveau et entraîne une
déformation du crâne dans cette région
...
,
en sont une survivance
...
Binet
publiera plusieurs articles sur ces recherches pour finalement abandonner,
ne trouvant aucun résultat probant
...
com

Mais tandis qu’il mesurait des têtes, Binet entreprenait,
parallèlement, des études sur l’intelligence de l’enfant en
étudiant ses capacités à résoudre des situations de la vie
courante, connaissances générales, mémoire de phrases, ou
de la vie scolaire, calcul, vocabulaire, etc
...

des épreuves scolaires, calcul, vocabulaire,
Par exemple, à cette époque, discerner les aliments est mémoire…
une activité que la moyenne des enfants de 1 an est capable
Intelligence : le concept
de faire
...
Au sens strict,
en conserver 2 souvenirs, de nommer 4 couleurs et d’écrire sous dictée,
l’intelligence correspond au
etc
...
Chaque groupe
culture (connaissances
stockées en mémoire)
...

de cognition et englobe
Imaginons un enfant de 12 ans qui ne réussit que les épreuves de 10 ans,
alors toutes les activités
on dira que cet enfant a un âge mental de 10 ans pour un âge chronolocognitives, raisonnement,
gique de 12 ans
...
Notons, ce qui sera le cas de
mémoire, langage,
tous les tests par la suite, que la notion d’intelligence est mesurée par rapperception
...
Ce n’est
donc pas une mesure absolue mais relative, qui dépend d’un échantillon
...

on attribue, à un enfant
Alfred Binet (1857-1911) est donc considéré comme l’inventeur du preparticulier, l’âge de réussite
mier test ayant une certaine valeur prédictive (sur la réussite scolaire)
...

le mot « test » lui-même avait été introduit par l’Américain James McKeen
Cattell (1890)
...


2
...
Cette révision américaine intègre une notion nouvelle proposée par un autre psychologue et qui fera couler beaucoup d’encre, le quotient intellectuel, le
célèbre QI
...
Dans le premier
cas, l’intelligence est proportionnellement de moitié tandis qu’un retard
de 2 ans à 14 ans équivaut à un retard mental bien moindre (un septième)
...


Test : instrument
standardisé de mesure des
capacités intellectuelles
(items définis, barème de
correction, référence à des
échantillons de sujets du
même âge…)
...


Intelligence et aptitudes

117

Figure 5
...


Âge mental
QI =

x 100
Âge chronologique

3
...
Parfois certains ont des désillusions lorsque l’enfant,
toujours premier dans une petite école de campagne, se retrouve dans la
bonne moyenne dans un lycée de grande agglomération
...
Lewis
Terman s’était intéressé aux enfants brillants et il avait défini l’intelligence
brillante d’une façon statistique
...
Cela définit une courbe en forme de cloche comme par
exemple pour la répartition de la taille dans la population
...
Ce sont ces enfants que Terman avait qualifiés de « brillants »
...
2)
...


Retard
intellectuel
2%

Rob – Fotolia
...
2 – Correspondance entre les QI
et des catégories d’enfants (Wechsler, 2005)
...


Les médias en France utilisent volontiers le qualificatif de « surdoué »
qui signifie au sens strict « plus doué que doué »
...

118

Psychologie pour l’enseignant

Focus
Faut-il faire sauter une classe aux enfants doués ?

Tomasz Trojanowski – Fotolia
...
Il
existe des tenants dans les deux camps
...
D’autres, à l’inverse, pensent que de mettre les
enfants brillants avec des enfants plus âgés peut les perturber sur le plan affectif et les isoler
...
Une centaine
d’élèves de 12 à 13 ans ont été (par le choix des parents) avancés d’une classe et ont donc eu une éducation « accélérée »
et sont comparés à une centaine d’élèves également doués mais qui n’ont pas sauté de classe (et donc qui servent de
groupe contrôle)
...
Les résultats
sont impressionnants dans deux directions différentes
...
Mais par ailleurs,
l’ensemble des caractéristiques intellectuelles et psycho-sociales ne
présente pas de différences
...
De même, et ceci est plutôt contre les tenants de
la non-accélération, les élèves « accélérés » ne pâtissent pas sur le plan
affectif et social de leur accélération
...

grés et bien dans leur peau que les élèves doués restés à leur niveau scolaire normal : ils aiment autant le collège, participent autant à des activités extra-scolaires et ont, les uns et les autres, une bonne estime d’eux-mêmes
...
LE RAISONNEMENT :
LOGIQUE OU APPRENTISSAGE

1
...
» Cette logique se construit peu à peu
(chap
...
Il faut de plus attendre 12 à 14 ans pour
les opérations formelles, c’est-à-dire être capable de raisonner sur des
dimensions abstraites
...


Intelligence et aptitudes

119

2
...
L’analogie consiste à appliquer des relations d’un domaine de connaissance à une nouvelle situation : on imagine
l’atome comme un système planétaire avec les électrons qui tournent
autour d’un noyau, l’électricité comme des gens qui courent dans un couloir, etc
...
com

focusart
...
com

Analogie : l’analogie
consiste à appliquer des
relations d’un domaine de
connaissance à une
nouvelle situation ; par
exemple, on imagine
l’atome comme un système
planétaire avec les
électrons qui tournent
autour d’un noyau,
l’électricité comme des
gens qui courent dans un
couloir
...
Par exemple, l’acquisition des nombres
et du calcul n’apparaît pas comme par magie lorsque l’enfant est au stade
opératoire (7 ans), de même qu’il apparaît que les enfants sont capables de
raisonner bien avant ce stade
...
Cette conception revalorise l’apprentissage
des connaissances à l’école
...


Thor Jorgen Udvang – Fotolia
...
Pour
lui, une opération est une
action intériorisée et
réversible (on peut
imaginer l’inverse d’une
action ; par exemple,
imaginer la pomme entière
après l’avoir coupée)
...
3 – Une analogie se présente de la façon suivante : A est à B ce que C est à D
...

De nombreux tests de raisonnement utilisent de multiples variations de l’analogie
qui apparaît comme le « rouage » de base de l’intelligence abstraite
...


D’une façon générale, une analogie peut se présenter de la façon suivante : A est à B ce que C est à D
...
De nombreux tests de
raisonnement utilisent de multiples variations de l’analogie qui apparaît
dès lors comme une sorte de « rouage » de base de l’intelligence abstraite
...
Analogie et connaissance
Certaines recherches, notamment du chercheur américain Robert Sternberg, spécialiste de l’intelligence, montre que l’analogie repose en grande partie
sur un mécanisme d’abstraction des indices pertinents
...

La chercheuse anglaise Usha Goswami défend ainsi une conception
extrême dans laquelle les stratégies logiques s’expliquent entièrement par
la connaissance
...

Dans une de ses nombreuses expériences, on présente à des enfants des
analogies sous forme d’images de type a : b : : c : d (qui se lit « a est à b ce
que c est à d ») et il faut découvrir d parmi quatre choix (présentés au
hasard)
...

Les pièges sont construits de façon à vérifier si l’enfant répond en se
basant sur l’apparence physique (image d’un autre chien), en répondant
par simple association verbale (os) ou enfin en répondant en se basant sur
un concept de la même catégorie (chat)
...

Alors que l’on s’attend, d’après les résultats classiques de Piaget où
l’analogie est permise par le raisonnement formel (11-12), à des résultats négatifs à tous les âges, on
Bonne réponse
constate que les enfants, dès 4 ans,
= analogique
choisissent dans plus de la moitié des
ex
...

Pour les auteurs, les résultats s’expli80
quent par le fait que l’analogie est
présentée sous forme d’images alors
60
% de réponses
que la plupart des expériences antéde chaque type
rieures sont basées sur un question40
nement verbal (notamment dans les
tests) ce qui favorise les réponses
20
associatives, par exemple « oiseau est
0
Réponse par association
à nid ce que chien est à… », ce qui
ex
...

Âge des enfants
Cette perspective montre bien que
le raisonnement par analogie est précoce mais dépend du développement Figure 5
...

d’après Goswami et Brown, 1990)
...
UNE OU PLUSIEURS
INTELLIGENCES : LES APTITUDES
Souvent les mathématiques sont considérées comme l’exemple modèle
de l’intelligence, pourtant des spécialistes en histoire ou littérature sont
très intelligents bien que parfois très ignorants en mathématiques
...
Les recherches en psychologie montrent au contraire que
l’intelligence comporte plusieurs facettes, appelées « aptitudes »
...
La variété des intelligences :
les aptitudes
La méthode des corrélations

122

Psychologie pour l’enseignant

Sergey Skleznev– Fotolia
...
com

Qu’y a-t-il de commun ou de différent entre les matières
scolaires traditionnelles, maths, français, sciences de la
vie et de la terre, histoire-géographie, dessin ? Avec
l’instrument des corrélations, on peut mesurer le degré
de ressemblance entre de nombreuses activités,
notamment les matières scolaires
...
com

L’observation courante montre en effet que l’intelligence a de multiples
facettes et que l’on peut rencontrer une personne très littéraire mais peu
douée pour les chiffres, d’autres individus sont matheux, d’autres enfin
doués sur le plan artistique, ce sont les aptitudes… Mais pour aller au-delà
d’un simple constat, il faut mesurer les différences ou ressemblances autrement que par le vocabulaire courant, un peu, beaucoup, comme en amour,
passionnément ou pas du tout
...
Le coefficient de corrélation est une mesure statistique qui exprime conventionnellement la ressemblance entre deux choses par un nombre compris entre 0 et 1 (ou 0 et
– 1 si la relation est inverse comme entre les réussites et les erreurs), de
même que la température mesure conventionnellement la chaleur entre
0 degré et 100 degrés
...
Bien entendu, on ne trouve jamais
un classement aussi parfait
...
Suivant l’usage américain en statistiques, le
point remplace la virgule et on supprime le zéro : on dit donc
...


Attention, une corrélation n’est pas un pourcentage, il serait tout aussi
faux de dire 97 % que de lire une température en centimètres
...
70 à
...
30 n’expriment qu’une très faible ressemblance
...
30) exprime aussi une ressemblance
mais inverse ; par exemple, il y a une corrélation négative entre l’âge et
l’acuité visuelle : plus on est âgé et moins l’acuité est bonne
...
Par exemple,il y a une corrélation de zéro entre les notes en maths et le sport ; cela ne signifie pas que
tous les forts en maths sont des gringalets mais cela signifie qu’il y a autant
de forts, moyens ou faibles en sport chez les forts en maths, que chez les
faibles en maths ou les moyens en maths
...


Corrélation : indice
statistique permettant
de mesurer le degré
de ressemblance entre
deux matières scolaires
ou tests, de 0 (hasard) à 1
...
97 (on dit
« point 97 ») tandis qu’elle
est nulle entre le sport
et les maths
...
30) comme dans l’exemple
suivant avec les corrélations réelles entre quelques matières scolaires
extraites d’une expérience de Ann N’guyen Xuan (1969) réalisée sur
300 élèves de 3e (Tabl
...
1)
...
1
Intercorrélations entre les matières scolaires chez des élèves de 3e
(d’après Anh N’Guyen Xuan, 1969)
...
G

D




...
01


...
28


...
25


...
34


...
44


...
04




...
01




...
Par exemple, il existe des corrélations assez
fortes entre les maths, l’histoire-géographie et les sciences prises deux à
deux :
...
28 entre maths et géographie, et
...
Ces matières peuvent donc être regroupées à
l’intérieur d’un même cluster
...

Ainsi, trouve-t-on une famille avec les maths et les sciences naturelles
(actuellement SVT), dont le point commun est peut-être le raisonnement

Intelligence et aptitudes

123

Gsmad – Fotolia
...

M
Les nombreuses études d’un grand chercheur
américain, Thurstone, le conduisent à identifier

...
35
D
v V : facteur de signification verbale ; compréhension

...
41
deux ou trois dimensions ;
CF
v R : raisonnement ; problèmes logiques, prévision,
O

...
5 – Exemple de clusters réalisés à partir des problèmes quantitatifs ;
corrélations supérieures à
...
v W : ce facteur indépendant du facteur V concerne
la fluidité verbale, rapidité et aisance à manier les
mots (un individu intelligent peut être éloquent ou pas du tout
...


W

Sculpies – Fotolia
...
com

R

Teressa – Fotolia
...
6 – Pour Thurstone, l’intelligence n’est pas unique mais composée de plusieurs intelligences spécialisées,
les aptitudes
...
À sa suite, de nombreuses études
conduisirent à identifier des dizaines d’aptitudes, musicales, sensori-motrices, etc
...

Pour Thurstone, l’intelligence n’est donc pas unique mais il y a plusieurs sortes d’intelligence ou aptitudes : un tel pourra être très intelligent
« verbalement », tel autre aura une intelligence « spatiale » ou encore
« numérique »… D’autres études mettent en évidence de nombreuses aptitudes, musicales, etc
...

Enfin, les aptitudes mises en évidence par Thurstone ne sont évidemment pas simples ; rappelons à titre d’exemple la mémoire dont les mécanismes sont si complexes qu’ils ne peuvent correspondre à une seule
aptitude : une interprétation moderne des aptitudes verbales est de les
identifier comme la mémoire sémantique pour le facteur V et la mémoire
lexicale pour le facteur W
...


2
...
3) avait
montré que les connaissances en mémoire, mesurées par le vocabulaire
spécifique des manuels de collège, prédisent mieux la réussite scolaire que
des tests de raisonnement
...
Le test de raisonnement s’est trouvé corrélé à
...
5
...
Lieury,
1997)
...
04) tandis que la
mémoire encyclopédique est fortement corrélée avec la moyenne scolaire
en fin d’année (
...

Tableau 5
...
, 1992)
...
50

Mémoire à court terme


...
72

On pourrait penser que c’est essentiellement une question de ressemblance entre les interrogations des professeurs et les tests de mémoire
encyclopédique qui utilisent en partie le même vocabulaire
...
com

résultat est plus général car les résultats aux tests encyclopédiques de 6e
(donc sur les mots des manuels de 6e) sont également bien corrélés avec le
devenir scolaire (
...
C’est donc la grande quantité de connaissances
(mesurée par le vocabulaire) qui est prédictive de la réussite scolaire
...
, il ne suffit pas de bien raisonner,
il faut apprendre des connaissances
...


Nombres et calcul

Kristian Sekulic– Fotolia
...


126

Psychologie pour l’enseignant

Un autre domaine, où la mémoire et les apprentissages
scolaires ont été revalorisés, est celui des nombres et du
calcul
...
Mais dès
le début de la scolarisation, tout ce complique avec l’introduction d’un nouveau système, le système des chiffres arabes,
dont l’écriture et les règles sont différentes (Bernoussi, 1996)
...

L’enfant est, très tôt, capable d’apprentissage de suites
numériques et de comptages élémentaires comme l’ont montré
Rachel Gelman et son équipe dans les années 1975-1985
(cf
...


% d'enfants ayant une bonne
réponse

Les résultats (Figure 5
...
Le comptage et
le calcul font appel à différents mécanismes
...
Il repose sur un « lexique simple », 9 mots pour
20
désigner les unités (de 1 à 9) et 9 pour les dizaines (de 10 à 90)
...

Figure 5
...
Fayol, 1990)
...

Mais avant d’arriver à ce niveau de récupération de toutes les
% d'utilisation
d'une stratégie
sommes en mémoire (9-10 ans environ, Bernoussi, 1996), l’en50
fant utilise d’autres stratégies, le célèbre comptage sur les doigts
Récupération
40
en mémoire
(Figure 5
...
C’est ce qu’ont montré Groen et Parkman en
10
comparant des temps de résolution d’additions simples : la stra0
CP
CE1
CE2
tégie qui correspond le mieux aux temps de résolution est celle
Niveau scolaire
qui consiste à prendre le plus grand chiffre et à ajouter (comme
dans un compteur) le plus petit : par exemple pour 3 + 7, la stra- Figure 5
...
Avec les apprentissages scolaires, ce sont de véritables tables Sjöberg, 1983, cit
...

qui sont mémorisées et certains auteurs pensent que les résultats sont récupérés comme de véritables associations, qui dépendent alors de la fréquence avec lesquelles elles sont révisées
...
Par exemple, 8 × 4 est associé à 32, mais la présence du 8 peut
induire des associations concurrentes comme 8 × 3 (24) et la présence du
4 peut associer des produits comme 4 × 6 (24), d’où la présence d’erreurs
comme « 24 » car c’est un produit plus fréquent que « 32 »
...
Prenons l’exemple de l’aptitude numérique
...
Les
activités de dénombrement et de calcul nécessitent une grande variété de zones du cortex (et même sous le cortex)
...
Divers travaux dont ceux de Dehaene montrent que le cortex pariétal est particulièrement (dans
l’hémisphère gauche comme le droit) impliqué dans des étapes du calcul, notamment le dénombrement d’objets
...
À l’inverse, d’autres opérations nécessitent de vocaliser (aire de Broca, hémisphère
gauche) tandis que l’hémisphère droit est également capable de traiter certaines activités numériques, comme les chiffres
et quantités
...
9 – Le calcul nécessite une grande variété
de zones du cortex (et même sous le cortex)
(synthèse d’après Dehaene (2003)
et sources diverses)
...


Stratégies
Comptage
&
doigts
plannification
Parole

Formes visuelles
& chiffres écrits

Récitation
M
...


IV
...
Peut-être cela vient-il des idées de la
Révolution française qui refusait l’hérédité de la monarchie et de la transmission des titres des nobles
...

Une autre source de difficulté vient d’une mauvaise compréhension
logique
...
Mais le cerveau ressemble plus à un ordinateur qu’à une
bouteille : en gros, l’hérédité détermine le matériel, disque dur, carte
vidéo…, tandis que la programmation ne dépend que de l’environnement
...

128

Psychologie pour l’enseignant

1
...

Ainsi, beaucoup de travaux ont été faits sur les corrélations entre personnes de degré de parenté génétique croissant, allant de la corrélation
entre deux personnes sans lien de parenté aux vrais jumeaux, qui ont les
mêmes chromosomes
...

La revue la plus complète a été faite par Thomas Bouchard et Matthew
McGue (1981) de l’université du Minnesota à Minneapolis ; cette synthèse
porte sur 111 études ; dans cette revue, par exemple, 34 études ont été
sélectionnées sur les vrais jumeaux élevés ensemble ce qui fait un total de
4 672 paires de jumeaux étudiées
...
,
et les études sont faites dans des pays différents
...
com

Le diagnostic établissant que les jumeaux sont monozygotes (ou jumeaux vrais) est fait sur la base de tests biologiques
(mêmes antigènes dans les groupes sanguins) de façon à s’assurer que les jumeaux viennent d’un même œuf (= zygote
en biologie) ; ils ont par conséquent le même patrimoine génétique contrairement aux jumeaux dizygotes (ou faux
jumeaux), biologiquement issus de deux œufs différents, et ne présentant donc pas plus de ressemblance génétique
qu’entre frères et sœurs ; les faux jumeaux ne sont que des frères et sœurs nés au même moment
...
10 – Plus le degré de
parenté génétique est grand
et plus la corrélation
dans les tests est grande
ce qui montre le déterminisme
génétique sur l’intelligence
...

(MZ = jumeaux monozygotes
(vrais) ; DZ = jumeaux
dizygotes (faux))

Intelligence et aptitudes

129

Si la corrélation moyenne se situe de
...
15 pour des cousins
...
50
entre les parents et leurs enfants, entre frères et sœurs et enfin entre faux
jumeaux, qui ne sont que des frères et sœurs nés à la même date
...
Focus), avec une meilleure ressemblance lorsqu’ils sont élevés ensemble,
ce qui montre aussi l’effet du milieu familial (Figure 5
...


2
...


L’environnement est très complexe, regroupant des facteurs très différents allant de la malnutrition aux stimulations cognitives
...


Milieu et stimulations précoces
Maria Montessori (1870-1952) (Focus, chap
...
Elle a créé une école de quartier pour y remédier
en instaurant une éducation par des stimulations multi-sensorielles, avec
des formes, des objets, des couleurs, des sens variés
...


Des recherches sur la biologie du cerveau démontrent que des changements profonds se déroulent en fonction des stimulations précoces,
comme par exemple les travaux de Mark Rosenzweig de l’université de
Californie (1976) sur l’environnement enrichi et l’environnement appauvri
...

Sachant que l’environnement
d’élevage standard est une petite cage
avec un biberon d’eau pour trois rats,
on constitue un environnement
appauvri en élevant un rat seul dans
ce type de cage et un environnement
Andreas Resch – Fotolia
...
com

Environnement appauvri et enrichi

130

Psychologie pour l’enseignant

Figure 5
...
D’autres expériences révèlent des
capacités d’apprentissage améliorées pour
les animaux élevés en milieu enrichi (cf
...


L’environnement culturel :
l’école et la famille

Brebca – Fotolia
...
Les rats ayant été élevés de 4 à 10 semaines dans cet environnement enrichi ont des cerveaux qui présentent des différences par rapport
à ceux des rats élevés en milieu appauvri :
v le cortex cérébral est plus lourd et plus épais ;
v l’activité d’enzymes est plus grande (cholinestérase et acétylcholinestérase) ;
v les cellules gliales (cellules nourricières des neurones) sont plus nombreuses
...
Désormais, les crèches, les écoles, les services de l’enfance
sont pleins de couleurs et de formes, les activités doivent être les plus
variées possibles (sans atteindre le surmenage)
...


Depuis les recherches sur
les stimulations précoces,
les crèches, les écoles,
les chambres d’enfants, etc
...


L’environnement regroupe également des facteurs psychologiques
concernant les stimulations sensori-motrices, linguistiques, affectives,
sociales, le rôle des attitudes parentales (Lautrey, 1980 ; Esperet, 1979), du
niveau socio-économique, des cultures sociales et ethniques (Tapé, 1987),
du milieu cognitif et culturel, télévision (Singer et Singer, 1980), musique,
littérature, jeux vidéo, etc
...

Harold Skeels (1966) , de l’Institution de recherche sur la protection de
l’enfant en Iowa, a démontré l’influence essentielle d’un environnement
scolaire précoce
...

Pour vérifier plus directement ce rôle, il constitua un groupe expérimental
d’enfants délaissés et déficients dont le QI médian était de 65 au même âge
médian de 16 mois
...
Le niveau intellectuel a très vite progressé dans ces conditions, le QI médian atteignant 93
à l’âge médian de 3 ans ; dans le même temps, le QI des enfants laissés à
l’orphelinat baissait jusqu’à 60 à l’âge de 4 ans
...

L’environnement modèle-t-il pour la vie les capacités de l’individu ?
Pour le savoir, Harold Skeels s’est lancé dans une recherche des enfants…
20 ans plus tard
...
3
Devenir après 20 ans, d’enfants laissés à l’orphelinat (groupe contrasté) en comparaison avec des orphelins
pris en charge dans une école spécialisée (groupe expérimental) (d’après Skeel, 1966)
...
Trois sont laveurs de vaisselle
...
Correspond à la moyenne des revenus dans l’Iowa
...


Les résultats (Tabl
...
3) montrent sans ambiguïté que les conséquences
d’une éducation déficiente sont catastrophiques et définitives
...

Les conditions d’éducation déterminent donc de façon définitive le
statut intellectuel et social de l’individu
...
Tulic– Fotolia
...
Au
gré des modes, certains ont proposé des outils logiques lorsqu’on pensait
que l’intelligence était logique, par exemple, les ARL (ateliers de raisonnement logique) ou le PEI (programme d’enrichissement instrumental)
...
Lorsque les résultats sont positifs,
ils sont en général modestes comme le note Coulet (1999) dans une synthèse de nombreuses évaluations et une recherche très méthodique sur le
PEI, pourtant très utilisée dans des formations, a montré une inefficacité
dans différents tests (Loarer, Chartier, Huteau et Lautrey, 1995)
...

Mais l’éducabilité cognitive ou la Gym-Cerveau, c’étaient les années 1990
...
Dans une recherche pour étudier
Les jeux vidéo rendent-ils
deux jeux vidéo (Lorant-Royer, Spiess, Goncalvez et Lieury, 2008), l’expéplus intelligent ?
rience compare quatre groupes d’élèves de CM1 (environ 10 ans)
...
Un prétest et un post-test sont utilisés avec trois
épreuves de type scolaire : mémorisation d’un texte de sciences de la vie et de
la Terre, apprentissage en trois essais d’une carte de géographie et des
épreuves de calcul (multiplications), ainsi que des tests cognitifs
...
12 – Exemples de jeux/exercices du programme d’Entraînement Kawashima
et de la « Cérébrale Académie » sur console Nintendo DS (adapté d’après Kawashima/
Nintendo et Big Brain Academy/Nintendo, Lieury, 2009)
...
12) ! Par exemple, pour le programme d’entraînement cérébral
de Kawashima, les résultats sont nuls (– 3%) pour les sciences de la vie et
de la terre ou négatifs (– 17%) pour la géographie
...

L’entraînement « Cérébrale Académie » provoque même une diminution entre le prétest et le post-test probablement par la présentation différente des jeux de calcul et des tests : par exemple un des jeux de calcul est
une estimation globale d’un nombre de pièces (d’après leur nombre et leur
taille, Figure 5
...
L’entraînement à des jeux papier-crayon (jeux des différences,
mémoire de formes…) permet une progression de 30 % environ dans l’apprentissage de cartes de géographie
...
Des résultats similaires sont obtenus pour des tests cognitifs
(voir Lorant-Royer et al
...

S’il n’est pas douteux qu’il faille, dès la naissance, stimuler le cerveau
pour le développement intellectuel et continuer à le faire à tout âge, les
méthodes « tout en un », de la Gym Cerveau aux programmes d’entraînement sur consoles, comme le programme d’Entraînement cérébral de
Intelligence et aptitudes

133

Bettina Eder – Fotolia
...

Rien ne vaut l’école qui, par sa durée (12 années d’études jusqu’au Baccalauréat) et la variété des domaines, assure vraiment un enrichissement
du cerveau
...


– 20

E
...
13 – L’« Entraînement cérébral » (Kawashima) n’a qu’un faible effet positif (+20 %)
dans l’épreuve de calcul et les jeux papier-crayon (Mickey Jeux) où le groupe contrôle
fait aussi bien
...


134

Psychologie pour l’enseignant

LECTURES CONSEILLÉES
BERNAUD J
...
(1999)
...
« Topo »
...
(1996)
...
sous la dir
...
Bernoussi),
Revue de psychologie de l’éducation, numéro spécial, Rennes, Presses Universitaires de Rennes
...
(2003)
...
, 1997)
...
(1990)
...

HUTEAU M
...
(1997)
...

LIEURY A
...
Stimulez vos neurones
...


Webographie
http://wikipedia
...
org/wiki/David Wechsler
http://wikipedia
...

Pour satisfaire ce dernier besoin, il serait opportun de tenir compte des résultats des recherches de chronobiologie et surtout de chronopsychologie qui permettent de mieux connaître
ce que sont les rythmes propres à l’enfant
...
L’ATTENTION

L’enregistrement d’une fête avec un caméscope est souvent surprenant,
tout le monde parle et rien n’émerge de la cacophonie
...
L’idée d’un chercheur,
Colin Cherry (1953) est qu’il existe une sorte de filtre, l’attention sélective,
ou filtre attentionnel, qui sélectionne un message et « rejette » les autres
...
com

Intrasens – Fotolia
...
com

Attention divisée et
concurrence cognitive :
c’est la capacité de gérer
plusieurs tâches en même
temps
...
com

Attention sélective :
l’attention sélective ou
focalisée correspond dans
l’usage courant à la
concentration ; c’est la
capacité de se focaliser sur
une tâche en ignorant les
autres
...
L’attention sélective

Alexey Bannykh – Fotolia
...


La nécessité d’une bonne attention à l’école est connue depuis longtemps
...
L’attention soutenue (ou maintenue ou vigilance) est la
capacité de maintenir son attention pendant la durée la plus longue
...

Les durées sont généralement courtes de 1 h 30 chez l’adulte à quelques
dizaines de minutes chez l’enfant
...
Enfin, l’attention partagée ou
divisée est la capacité de faire plusieurs choses en même temps
...
com

Attention : capacité de se
concentrer sur une activité
pendant une durée
importante
...


En un an de différence, vers 7 ans, les enfants font de nets progrès en attention sélective,
par exemple cocher un animal en entendant son cri
...
Dans une de ses études, la sélection de l’attention se fait en fonction du type sensoriel
...
Dans
138

Psychologie pour l’enseignant

% d'erreurs

l’épreuve auditive, une sonnerie de téléphone était à repérer
6 ans
80
7 ans
dans une série de sonneries diverses (clochette, réveil, etc
...

À un an de différence (Figure 6
...

0
Chez les petits (maternelle), l’attention est moins performante
Visuel
Auditif
Vis + Aud
lorsqu’il n’y a qu’une seule modalité perceptive (55 % et 63 %
Type sensoriel de l'épreuve
d’erreurs contre 25 % en audio-visuel), peut-être parce que la
discrimination est plus difficile (par rapport aux animaux Figure 6
...

en fonction du type sensoriel de l’épreuve
(d’après Boujon, Clemot, Dupuits et Rousseau
(cit
...


50

40

30

20

10

0
Silence

Classique

Clip

Vidéo-clip

Tâche concurrente

Figure 6
...

Boujon et Quaireau, 1997)
...
com

Les enfants ont déjà du mal à se concentrer sur une activité
mais qu’en est-il lorsqu’en plus, il y a des distractions ? Cette
situation où l’on doit faire au moins deux choses en même
temps correspond à l’attention divisée ou partagée
...
Les effets sont également spectaculaires chez
les enfants
...
Dans l’une, les élèves entendent de la
musique classique pendant leur lecture, dans l’autre, ils entendent (sans le voir) un vidéo-clip et dans la troisième condition,
ils voient et entendent le vidéo-clip sur un téléviseur
...
2), on constate que la musique classique ne gêne pas
(elle n’interfère pas avec les processus phonologiques de la lecture, cf
...
2 et 3)
...
Les résultats
sont donc édifiants si l’on pense à la façon dont les révisions
sont parfois faites à la maison, en regardant les clips vidéo ou
la dernière variante de Plus belle la vie à la télé
...
Par exemple, les enfants doivent mémoriser 15 images et les reconnaître parmi 30 (Boujon et Jan, cit
...
Il y a peu de différence (– 5%) entre
une classe témoin et une classe d’enfants hyperactifs
...


% de déclin du score de lecture

2
...


Attention et rythmes à l’école

139

II
...
com

ET EMPLOIS DU TEMPS

Le fonctionnement de l’école résulte plus
des exigences économiques et sociales de la
société adulte que du respect du
développement et des rythmes de l’enfant
...


Rythme nycthéméral :
c’est la succession du jour
et de la nuit (du grec nuktos
= nuit et héméra = jour)
...
La chronopsychologie,
une discipline jeune
L’apparition de la chronopsychologie
Si les recherches de chronobiologie permettent de mieux connaître les
rythmes biologiques de l’enfant, d’autres travaux montrent que la rythmicité n’est ni observable ni quantifiable qu’au seul plan physiologique
...
Ces travaux qui
concernent « les changements du comportement pour eux-mêmes »
(Fraisse, 1980) relèvent de la chronopsychologie
...
Mais il faut souligner que les premières recherches chronopsychologiques que l’on peut qualifier de scientifiques ont
d’abord été menées en milieu scolaire
...


140

Psychologie pour l’enseignant

Jim Mills – Fotolia
...
Elle
regroupe les travaux qui
permettent l’étude de la
perception du temps, de
son influence sur les
comportements
rythmiques de l’homme
...
Une première partie est réservée à
la mise en évidence de la rythmicité psychologique et à l’influence sur cette dernière des facteurs liés à l’élève et à son
environnement
...


Monkey Business– Fotolia
...
Ebbinghaus (1896) demande à de jeunes Allemands du secondaire,
âgés de 11 à 15 ans fréquentant de 8 heures à 13 heures, 26 classes de lycée :
1) de mémoriser des séries de chiffres, 2) d’additionner et de multiplier des
nombres, 3) de compléter des syllabes ou des noms où manquent des lettres
...
Enfin pour la
troisième épreuve, les élèves les plus âgés progressent de la première heure
à la cinquième et dernière heure ; inversement, les plus jeunes régressent
toute la matinée
...
Ainsi,
Ebbinghaus, non seulement est l’un des premiers psychologues si ce n’est
le premier à prendre en compte
la dimension temporelle dans
l’étude des performances intellectuelles mais, de plus, il
montre que les variations de ces
dernières peuvent se moduler
en fonction de l’interaction de
plusieurs variables telles que
l’âge, la nature de la tâche, le
type de mémoire… autant de Dès les premières recherches (début XXe) se dégage le profil journalier classique :
variables qui sont centrales élévation des performances jusqu’à un pic entre 11 heures
dans les recherches actuelles de et 12 heures, creux entre 13 heures et 14 heures et légère élévation
entre 14 heures et 15 heures
...

Winch (1911, 1912, 1913) en Angleterre et Gates (1915, 1916) aux ÉtatsUnis entreprennent, toujours avec des élèves de 12-14 ans, des recherches
similaires à celles d’Ebbinghaus et confirment une supériorité des résultats
du matin
...
Seul le type d’exercice soumis aux
enfants constitue le facteur pris en compte
...
Il
est à noter qu’en 1926, c’est Bourdon, fondateur du laboratoire de psychologie expérimentale de Rennes, retrouvait cette évolution et écrivait « qu’en
général, ce qu’on peut appeler l’énergie intellectuelle croîtrait, à partir du
réveil, dans la matinée, jusqu’à un maximum qu’elle atteindrait vers 10 à
Attention et rythmes à l’école

141

Tomasz Trojanowski – Fotolia
...

Ces premières recherches furent généralement méconnues et il fallut
attendre ces quarante dernières années pour que d’autres travaux de chronopsychologie soient entrepris dans le domaine scolaire pour que l’on
connaisse mieux ce que sont les rythmes propres aux élèves
...


Les rythmes des performances étudiés en milieu scolaire sont souvent
appelés rythmes scolaires
...
Soit ils sont assimilés aux emplois
du temps et aux calendriers scolaires, soit ils sont compris comme les fluctuations périodiques des processus physiologiques, physiques et psychologiques des enfants et des adolescents en situation scolaire
...
Aussi, les connaissances
issues des travaux de chronopsychologie scolaire se répartissent sur deux
axes : l’un relatif aux variations périodiques des comportements et des
performances intellectuelles en classe, l’autre ayant trait à l’influence des
aménagements des temps scolaire, péri et extrascolaire
...

La mise en évidence des variations périodiques de l’activité intellectuelle a été faite à
l’aide de recherches soit expérimentales,
c’est-à-dire en suivant un protocole défini
par le chercheur, soit évaluatives de situations scolaires
...
gation : les tests psychotechniques, l’observation systématique et les questionnaires
...
Ils sont brefs et proposés
plusieurs fois par jour, par semaine, dans l’année
...
Soit elle s’effectue à l’aide de systèmes audiovisuels, soit elle est réalisée par des
expérimentateurs entraînés à discerner les comportements définis, comme
des comportements de passivité tels que les bâillements, les étirements, les
frottements d’yeux, les affalements ou comme des comportements d’éveil
qui peuvent au-delà d’un certain seuil déboucher sur de l’hyperactivité,
voire de l’agitation
...
com

Kristian Sekulic– Fotolia
...
Les variations annuelles, hebdomadaires
et journalières de l’activité intellectuelle

142

Psychologie pour l’enseignant

Les périodes de moindre résistance
au cours de l’année
Pour les adultes, on observe une première période de moindre résistance fin février/début mars
...
Cette période est d’autant plus difficile à vivre qu’elle se trouve après 9 à 10 semaines de classe
...
Le lundi est non
seulement un jour de faibles résultats mais, en plus, il se produit un phénomène de désynchronisation : le niveau de performance reste faible,
s’élève très lentement et ne présente pas le creux postprandial habituel
...

La désynchronisation ne s’observe pas le jeudi qui suit également un
jour de congé
...

Il apparaît ainsi que selon les jours de la semaine scolaire, les élèves sont
plus ou moins performants et leurs résultats fluctuent différemment au
cours de la journée
...


Désynchronisation :
rupture de la régularité
des rythmes
...


Fluctuations journalières
Les fluctuations journalières des performances intellectuelles se manifestent tant au plan quantitatif qu’au plan qualitatif
...
Au cours de la journée, la fluctuation
qualifiée de « classique » est généralement la suivante : après un « creux »
de la première heure de classe (entre 8 heures et 9 heures), il s’élève jusqu’en
fin de matinée où se situe un pic (entre 11 heures et 12 heures), s’abaisse
après le déjeuner puis s’élève à nouveau plus ou moins selon l’âge au cours
de la journée (Figure 6
...


Attention et rythmes à l’école

143

Kristian Sekulic– Fotolia
...
com

22

20

18
8H 40

11h 20

13h 40

16h 20

Nous observons pratiquement la
même évolution journalière lorsque
l’on propose, quatre fois dans la
journée, des séries parallèles de problèmes mathématiques à des élèves
de 10-11 ans (cours moyen 2e année,
en France) et que l’on observe si ceuxci appliquent une « règle de trois » ou
s’ils perçoivent la proportionnalité
(procédure canonique)
...

L’élève perçoit plus la proportionnalité à 11 h 20 (90 %) ou 16 h 20 (75 %)
qu’à 8 h 20 (70 %) ou 13 h 40 (70 %)
(Testu, Baillé, 1983) (Figure 6
...


Figure 6
...


Les variations des comportements
d’adaptation à la situation scolaires
observées en classe correspondent à
celles dégagées pour les performances à des tests psychotechniques (Testu, 2008) (Figure 6
...


100

Il existerait donc indépendamment de l’origine des enfants
et des modes de vie scolaire, deux moments reconnus comme
« difficiles » : les débuts de matinée et d’après-midi (creux
80
postprandial)
...
Cette même rythmicité qui a été mise en évidence non seulement en France, mais
30
8h40
11h20
13h40
16h20
également en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Espagne, en
Colombie, en Israël, aux États-Unis…) (Testu, 1994 ; Andrade
Figure 6
...
, 2002 ; Klein, 2004)
de l’opérateur par des élèves du CM2 au témoigne d’une relative synchronisation des variations diurnes
cours de la résolution de problèmes scalaires
de l’activité intellectuelle avec leurs emplois du temps journaou fonctions (d’après Testu et Baillé, cit
...
liers et hebdomadaires
...

Problèmes scalaires

Problèmes fonctions

Perception opérateur (en %)

90

40
Non éveil

Activation

35

0 % écoute

30
25
20
15
10
5
0

144

Début
matinée

Fin
matinée

Début
après-midi

Fin
après-midi

Figure 6
...


Psychologie pour l’enseignant

Âge et rythmes psychologiques de l’élève
L’étude comparative des résultats de
recherches entreprises à l’école Maternelle (3-6 ans) (Laude, 1974 ; Bitaud,
1991 ; Janvier et Testu, 2005), à l’école
élémentaire (Testu, 1982 ; Batejat et
coll
...
, 1998 ;
Klein, 2004) permet de constater qu’au
cours de la journée, plus l’élève est jeune
(6 ans), plus longs et plus marqués sont
les moments de moindre attention et
de moindre résistance physique, moins
nette est la reprise d’activité intellectuelle l’après-midi
...

performance s’élève en fin de matinée
pour les trois tranches d’âge
...
En revanche, les élèves plus âgés du
cours moyen (10-11 ans) obtiennent des résultats égaux à ceux du matin
...

Elle reste faible au cours préparatoire et s’élève chez les plus vieux
...

Dans une recherche plus récente (Janvier et Testu, 2005,), nous avons pu
montrer que les fluctuations journalières changent de nature entre la
moyenne section de maternelle (4-5 ans) et le CM2 (10-11 ans)
...
6)
...
6 – Évolutions journalières et ultradiennes de la vigilance d’élèves en moyenne
section de maternelle, de cours préparatoire et de cours moyen seconde année
(d’après Janvier et Testu, cit
...


Attention et rythmes à l’école

145

Horloge biologique :
centre régulateur des
rythmes biologiques
...


La similitude entre la rythmicité journalière psychologique et la rythmicité journalière biologique dans leur profil d’évolution et dans leur développement pourrait laisser supposer qu’elles dépendent d’une même
horloge biologique
...

Cependant, les similitudes relevées précédemment entre les rythmes psychologiques et les rythmes biologiques de l’enfant ne sauraient nous
conduire à considérer qu’ils dépendent d’une même horloge biologique,
ce d’autant plus qu’à la différence des rythmes biologiques des facteurs
psychologiques de personnalité et de situation peuvent modifier, voire
annihiler les rythmes psychologiques
...
Des facteurs influant sur les variations
périodiques de performances
intellectuelles des élèves
Des facteurs de différenciation interindividuelle
Nous avons vu précédemment que les profils de rythmicité peuvent différer selon l’âge
...
Ce n’est pas le cas pour les variables sexe et origine
géographique Que l’élève soit un garçon ou une fille, qu’il soit Français,
Anglais, Américain, Algérien… sa rythmicité psychologique journalière est
la même (Testu, 1993, 2008)
...

Vespéraux : sujets du soir,
veillant le plus tard
...
Les premiers, fatigués l’aprèsmidi et le soir, se coucheraient de bonne heure, dormiraient rapidement et
se réveilleraient le lendemain matin en « forme »
...

Kleitman en 1949, puis en 1963, estime que la diversité des profils de
variations est en partie due à la dimension sujet du soir-sujet du matin
...
Dans une autre étude de
Patkai (1971), il est démontré que les fluctuations ne sont significatives
que pour les sujets du « soir » ; leurs performances psychotechniques
s’améliorent au cours de la journée
...

Leurs résultats indiquent des progressions journalières décalées ou diffé-

Psychologie pour l’enseignant

rentes (les performances restent globalement stables ou s’atténuent chez
les sujets du matin et s’élèvent chez ceux du soir)
...
Dans celle
conduite en 2002 par Kim et ses collaborateurs, auprès d’élèves américains
âgés de 6 à 16 ans, il est établi que c’est à partir de 13 ans, que les élèves se
sentent plus performants le soir que l’après-midi
...
La tendance est la même pour des épreuves de logique
et de mathématique
...


Dépendance-indépendance à l’égard du champ
Le style cognitif dépendance-indépendance à l’égard du champ (DIC)
est principalement décrit par Witkin et coll
...
Les individus sont répartis sur un continuum selon qu’ils possèdent plus ou moins cette faculté : à une extrémité du continuum les sujets
indépendants perçoivent analytiquement le champ environnant, ils peuvent distinguer du contexte général les traits essentiels et dominants, et à
l’autre extrémité, les sujets dépendants ne se détachent pas du contexte
dominant et réagissent globalement à la situation sans en analyser les
divers éléments
...

Dans l’une de nos recherches nous avons observé que seules les performances journalières des élèves dépendants à un test de structuration spatiale et à des problèmes de mathématique aux « briques » et « problèmes »
fluctuent selon le profil généralement rencontré : progression le matin,
creux d’après-déjeuner, nouvelle progression l’après-midi (Testu, 1984)
...

Il semble donc que nous puissions considérer que les performances intellectuelles des sujets dépendants à l’égard du champ sont plus sujettes à des
fluctuations périodiques que celles des sujets indépendants
...


Niveau scolaire et déficience intellectuelle
L’occasion nous a souvent été offerte de constater qu’il peut y avoir une
incidence du niveau scolaire sur les fluctuations
...
Nous
n’avons pas entrepris d’études systématiques dans cette perspective, mais
il nous a été permis de constater que les performances d’élèves d’une
Attention et rythmes à l’école

147

section d’enseignement général professionnel adapté (SEGPA), élèves de
faible niveau scolaire, sont affectées par de fortes fluctuations alors que ce
n’est pas le cas pour des élèves du même âge du cycle normal soumis aux
mêmes épreuves (opérations, dictées, conjugaisons) (Testu, 1982)
...

Ce profil journalier classique serait présent chez les déficients intellectuels
lorsque l’âge mental est le moins bas
...

Les études que nous avons menées dans les zones d’éducation prioritaire,
zones où a été mis en place un renforcement éducatif pour lutter contre
l’échec scolaire, permettent d’observer que les élèves les fréquentant présentent des rythmicités journalière et hebdomadaire plus marquées et/ou
atypiques (courbe journalière inversée notamment) (Testu, 2007)
...


4
...
Les performances de ce dernier
groupe G3 sont supérieures à celles des deux autres groupes et sont de
même niveau tout au long de la journée et de la semaine
...

Par ailleurs, nous avons conduit une recherche en 1995 pour déterminer
quelle était l’influence du mode de passation (collectif ou individuel)
d’épreuves scolaires et psychotechniques sur les niveaux de performances et
leurs éventuelles fluctuations journalières (Testu, Alaphilippe, Chasseigne
et Chèze, 1995)
...
Les résultats font
ressortir une influence du mode de passation sur les niveaux moyens des
performances au barrage et sur les fluctuations journalières de la vigilance
148

Psychologie pour l’enseignant

et de la structuration spatiale
...
Le passage de la passation collective à la passation individuelle s’accompagne d’une inversion (« briques ») ou d’une atténuation, voire d’une disparition (vigilance) de la rythmicité journalière
...
Le dernier processus est
plus observable lorsque les épreuves sont passées individuellement
...
Ceci conduit à penser qu’il en est de même chez l’enfant
...
Pour les
premières épreuves, les résultats du matin (8 h 45) sont supérieurs à ceux de
l’après-midi (16 heures), inversement pour les secondes les résultats de l’aprèsmidi (16 heures) sont les meilleurs
...

Pour analyser l’influence de la nature de la tâche dans des expériences
mentionnées ci-dessus, deux variables sont principalement considérées : la
difficulté de la tâche et le type d’efficience
...
Ils
mentionnaient également que Vasilev (1957) observait que
« les processus moteurs complexes sont plus dépendants du
rythme nycthéméral que les processus moteurs simples, et
pense qu’il en est de même pour les processus psychiques »
...
Il admet, comme de nom- Plus l’activité est complexe et plus elle est
sensible aux fluctuations journalières
...
Pour chaque niveau de difficulté d’une tâche, il existe un optimum
de motivation, au-delà duquel la performance se détériore, et cette loi établit que l’optimum correspond à un niveau de motivation d’autant moins
élevé que la tâche est difficile
...
Il en déduit
que les rythmes journaliers de performances à des tâches faciles sont sensiblement identiques à celui de l’activation et que les rythmes de performances à des tâches difficiles en sont différents
...
com

La difficulté de la tâche

Le type d’efficience
Gates (1916) considère que les trois types de variations journalières qu’il
a dégagées correspondent à trois types d’efficience : motrice, mentale et
musculaire
...

Folkard (1981), en accord avec Gates (1916), Kleitman (1963) et Blake
(1967), associe également aux deux tendances opposées de variations circadiennes de performances d’adultes : décroissance du matin jusqu’au
soir, progression du matin jusqu’au soir, deux catégories de tâches : les
unes perceptivo-motrice, les autres cognitives
...
En 1982, nous avons voulu déterminer si les profils de variations de l’efficience mentale diffèrent selon les
aptitudes sollicitées pour exécuter une tâche
...
Il s’agit de trois tests d’aptitudes,
d’opérations à compléter (facteur numérique), de représentations en plan
de briques dessinées en perspective (facteur spatial), de séries verbales (facteur logique) et d’une épreuve scolaire d’accords de verbes
...
Les résultats indiquent que quelle que soit l’aptitude sollicitée par les trois tests d’aptitudes, les performances varient de la même
façon au cours de la journée ; cette similitude des profils est également
notée pendant la semaine
...
On observe un pic à 11 heures, un creux d’aprèsdéjeuner, très prononcé pour les séries verbales et les « briques » et une
reprise d’activité l’après-midi, sans toutefois atteindre un niveau supérieur
à celui de 11 heures
...

En revanche, les résultats aux accords de verbes ne fluctuent pratiquement pas au cours de la journée ; au cours de la semaine les variations de
performances à cette épreuve sont un peu plus atténuées qu’aux séries
verbales et aux briques
...

L’interprétation en l’absence de variations périodiques à certaines
épreuves scolaires, ici des accords de verbes et opérations, peut être tentée
en retenant deux facteurs explicatifs : le type de mémoire (mémoire à court
terme/mémoire à long terme) et le stade d’apprentissage (début et fin
d’apprentissage)
...
En revanche, la récupération différée de huit jours des élèves ayant écouté à 15 heures est supérieure à la
récupération différée des élèves ayant écouté à 9 heures
...

Les résultats de deux de nos expériences (Testu, 1982 ; Testu et Clarisse,
1999) confirment et précisent ceux de Folkard et de ses collaborateurs
...


Le stade d’apprentissage
Scores bruts (max : 10)

Dans les deux expériences que nous avons menées ayant
10
trait à l’apprentissage, il s’agit de savoir si la présence ou l’ab9,5
sence des variations de performances des élèves peuvent être
9
8,5
liées au niveau d’acquisition
...

6
Dans l’autre recherche, des élèves du même âge apprennent
8h40
11h20
13h40
16h20
à exécuter les mêmes problèmes en quinze jours
...
Les profils du début, du
milieu et de la fin de l’apprentissage sont comparés (Testu, 1988)
...
7 – Rythmicité journalière et
Il nous a alors été possible de constater que dans les deux apprentissage (d’après Testu, cit
...

conditions expérimentales, il semble bien exister un lien entre le degré
d’apprentissage des tâches scolaires et l’existence de fluctuations : les performances fluctuent lorsque débute l’acquisition des procédures d’exécution des exercices
...
7)
...


5
...
Nous avons pu
constater précédemment qu’à la différence de la rythmicité biologique elle
peut se modifier, voire disparaître sous l’influence de nombreux facteurs
psychologiques
...
8)
...
Inversement, une fois la maîtrise de la tâche
atteinte, la rythmicité disparaît pour laisser place à une stabilité des résultats au cours de la journée
...
8 – Facteurs de situation et de personnalité
pouvant conditionner la maîtrise de la tâche
...

Plusieurs traitements
peuvent être effectués
à la fois
...

Traitements lents
...
Inversement lorsqu’ils maîtrisent la
tâche, ils sollicitent majoritairement des traitements automatiques et leurs
performances, plus élevées, ne fluctuent plus (Testu, 1986)
...
Nous avons placé des étudiants en psychologie quatre fois par jour (débuts et fins de demi-journée) dans la situation
de « recherche contrôlée » et de « détection automatique » correspondant
respectivement à un traitement contrôlé
et à un traitement automatique
...
En « détection automatique », il faut détecter un chiffre « cible »
parmi des consonnes « distractrices »
Nous avons alors pu constater qu’effectivement, en « recherche contrôlée », la
détection est lente et faible, fluctue classiquement au cours de la journée et
qu’inversement en « détection automatique », la détection rapide et élevée présente une grande stabilité journalière
...


152

Psychologie pour l’enseignant

Chlorophylle – Fotolia
...
À l’inverse,
quand l’élève « sait faire », il exécute la tâche automatiquement et quel que soit le moment de la
journée, sa réussite est constante (Figure 6
...

Il faut toutefois préciser que la disparition de la
rythmicité journalière « classique » peut également résulter d’autres facteurs que la maîtrise de
la tâche, notamment la mise en place de la semaine
dite « de 4 jours »
...
9 – Maîtrise de la tâche, traitements
de l’information et rythmicité intellectuelle journalière
...

Nous avons eu l’occasion de comparer les effets de trois types de semaine
scolaire
...

Nous avons alors :
v déterminé les niveaux de vigilance, de performances psychotechniques et
les comportements en classe ;
v dégagé les fluctuations journalières et hebdomadaires de l’activité intellectuelle et des comportements ;
v comparé les durées moyennes de sommeil nocturne, les moyennes d’endormissement, ainsi que leur évolution dans la semaine ;
25
v analysé les différentes activités extra-scolaires
...

22
21
Les principales conclusions sont les suivantes : au CP, les
20
élèves des deux sites travaillant 4 jours par semaine sont moins
19
18
vigilants, ont plus de comportements scolaires inadaptés et
17
dorment moins que les élèves présents 4 jours et demi par
16
15
semaine
...
10 – Évolution journalière
l’élève et sa propre rythmicité
...
10) (Testu, 1993)
...
Testu, 2009)
...
En revanche, l’inverAttention et rythmes à l’école

153

sion de la rythmicité journalière, signe de désynchronisation, est toujours
présente même si des activités péri et extrascolaires sont offertes aux
enfants
...
com

Jacek Chabraszewski – Fotolia
...
Car, rappelons-le, ce sont
principalement les élèves confrontés aux difficultés scolaires, ne maîtrisant pas la tâche, qui présentent les fluctuations les plus marquées
...
Aussi, les priorités pour aménager le
temps scolaire sont-elles les suivantes :
v respecter la rythmicité journalière biologique et psychologique de l’enfant ;
v réserver les moments reconnus comme favorables à l’activité intellectuelle (milieu et fin de matinée et fin d’aprèsmidi chez les élèves les plus âgés du cycle primaire) pour les
apprentissages et les activités demandant le plus d’attention
et d’effort cognitif ;
Les moments reconnus comme moins
favorables pour l’apprentissage sont occupés v occuper les moments reconnus comme moins favorables
par des activités plus ludiques, par des activités d’entretien, d’éveil, par des contenus plus
plus socialisantes
...
Si nous voulons aménager le temps scolaire dans le respect des
rythmes de vie des enfants, commençons par la journée, là où la rythmicité est la plus présente et non, par la semaine ;
v prendre en compte les facteurs qui influent sur la rythmicité : l’âge et
la maîtrise de l’exercice ;
v moduler les horaires et les durées de classe en fonction de l’âge ;
Éviter la semaine de 4 jours dans
les milieux « sensibles » où l’on v considérer que les rythmes de vie des élèves qui ne maîtrisent pas la
ne peut pas profiter de la tâche (niveau de l’élève, difficulté de la tâche, stade d’apprentissage…)
libération du temps
...


154

Psychologie pour l’enseignant

LECTURES CONSEILLÉES
BOUJON Ch
...
(1997)
...

LECONTE P
...
(1991)
...

TESTU F
...
Rythmes de vie et rythmes scolaires, Paris, Masson
...
, FONTAINE R
...
L’Enfant et le Temps scolaire, Paris, Calmann-Lévy
...
(1991)
...


Webographie

www
...
FR/web-pages/a/articles-conseil-scientifique-103
...
ladocumentationfrançaise
...
pdf

Attention et rythmes à l’école

155

MOTIVATION
ET DÉCOURAGEMENT

P

ourquoi un enfant est-il très motivé au point de passer des journées à habiller ses
poupées, tel autre à jouer tard le soir à ses jeux vidéo ou à des jeux de rôles avec ses
copains tandis que tel autre va à reculons à l’école, trouve que son professeur ne l’aime pas et
pense qu’il n’arrivera à rien, qu’il est nul ! Ces situations, si familières aux parents et aux enseignants, ne commencent que récemment à être bien expliquées par des théories
...

La motivation est une force interne mais ses déterminants peuvent être
internes et/ou externes
...
Cependant la récompense ne caractérise
motivations contrôlées
par les renforcements,
pas la force qui va animer le comportement de l’élève
...

doit avoir un impact sur l’élève pour devenir une force qui va animer son
comportement
...

v et enfin la persistance du comportement dans le temps
...
En fonction des théories, ces
de résignation apprise
...
com
la satisfaction : l’indiBesoins
symboliques
vidu qui vit au milieu
d’amis et de proches
satisfait davantage son
besoin de relation sociale
Besoins
que celui qui vit seul en
appris
ermite
...
com
Bien que divergents,
ces deux formes de
besoins remplissent la
Besoins
même fonction vitale
biologiques
mais avec une temporalité différente
...
com
relativement rapidement
Figure 7
...
vidu
...
com

Motivation : ensemble
des mécanismes
qui déterminent
le déclenchement
d’un comportement
...

La société moderne a utilisé et étendu ce concept de besoin à une multitude d’activités humaines
...
Si tous ces besoins peuvent
se rattacher d’une manière ou d’une autre aux besoins psychologiques, ces
derniers sont pour les psychologues beaucoup plus permanents
...


I
...
com

Herjua – Fotolia
...
com

L’idée la plus simple pour expliquer le déclenchement d’une activité est
de dire qu’il s’agit d’un instinct, c’est-à-dire d’un mécanisme inné
...

Il y a bien des mécanismes biologiques innés mais ils ne sont « purs » que
chez les espèces dotées d’un système nerveux rudimentaire comme les
fourmis ou les abeilles
...
Il est
donc utile de connaître
les racines biologiques
de nos besoins
...
Pour lui, il n’y a
pas d’opposition entre
motivation et émotion,
mais des degrés d’excitation ; l’émotion arrive
lorsque le système motivationnel est exacerbé
...
2 – Les 4 systèmes de motivation-émotion dans la théorie de Pankseep
préprogrammé généti- (d’après Pankseep, 1982)
...
com

DES MOTIVATIONS

Motivation et découragement

159

quement et répond à un nombre réduit d’incitateurs naturels qui déclenchent des réactions spécifiques (Figure 7
...


1
...
Mais pour rejoindre
d’autres auteurs, on peut aussi parler de « plaisir »
...
(par exemple, recherche de nourriture, séduire…) lorsqu’il
y a un manque et satiété lorsque le besoin est satisfait
...
La colère

Pavel Bernshtam – Fotolia
...
com

Alison Bowden – Fotolia
...
) a été le premier découvert
...
À l’état normal, les incitateurs
naturels sont l’irritation (blessures, douleur) et la frustration
...
Le cortex, comme certaines stimulations (olfactives chez le rat, certainement visuelles chez l’homme), modulent, inhibent
les réactions paroxystiques de rage pour produire la colère ou ce qu’on
appelle agressivité
...


Contrairement à certaines conceptions sociologiques ou politiques,
l’homme (y compris l’enfant) n’est pas un ange qui deviendrait violent
lorsqu’il y a frustration ou pauvreté ; il est naturellement violent
...
Sans règle de conduite ou
sous l’emprise de drogue (alcool ou autre), la violence naturelle s’extériorise, des jeux d’enfants aux coups de couteau à l’école…

160

Psychologie pour l’enseignant

3
...
) peut aussi être
déclenché également par des stimulations intracérébrales et faire naître la
peur d’une souris chez un chat
...
Les réactions déclenchées sont soit la
fuite lorsque c’est possible, soit l’immobilité ; on connaît les diverses
expressions employées pour désigner cet état chez l’homme, les « jambes
en coton » ou les « jambes flageolantes »
...
Les chercheurs
ont montré par leurs observations qu’en fait l’immobilité pouvait être un
mécanisme de survie
...


4
...
com

Cornelius Tometten – Fotolia
...

La bonne marche de ce système correspond aux activités sociales, dont le
fameux grooming chez les singes (s’épouiller mutuellement) et les contacts
chez l’homme (tape sur l’épaule, poignée de main), jusqu’aux caresses de
l’amour
...


Découvert par Pankseep, un système spécifique aux singes et à l’homme concerne
le contact social dont le stimulus inné est le contact doux et chaud (à l’origine,
le pelage animal) qui amène chez nous le besoin de tendresse, câlins, bisous, massages…
et chez les petits le doudou
...
Harry Harlow a
montré (1959) que « l’amour » était un besoin inné (voir Focus) dont le
stimulus est un contact doux comme le pelage (chez les animaux)
...
29

Harry Harlow avait déjà montré (1959) que « l’amour » n’était pas un besoin conditionné à la nourriture et que si on élevait
des petits singes (macaques Rhésus) sur des « mamans » en grillage contenant un biberon, sitôt rassasiés, les petits singes
se précipitaient sur une « maman peluche » recouverte d’un tissu doux comme un nounours
...


II
...
Récompense et punition :
la « carotte et le bâton »

Pshenicka – Fotolia
...

Le rat de laboratoire, ne travaillant
dans son labyrinthe que s’il est
affamé et récompensé, Hull propose
une célèbre formule qui revient à dire
que la motivation est déterminée par
Motivation
le besoin multiplié par le renforcement ; c’est la loi du renforcement
=
(Figure 7
...

Gina Smith – Fotolia
...
3 – La loi du renforcement de Hull
...

Appliquée au commerce, les vendeurs
ont un faible salaire (besoin) mais
des primes (renforcement) pour chaque vente
...
com

Chez l’animal, le renforcement
Complimenté
positif, ou récompense, est par
exemple la nourriture dans le but du
labyrinthe
...

18
La pédagogie familiale ou scolaire
n’a pas attendu le chercheur pour
16
Réussite
trouver cela, c’est le principe de la
moyenne
Complimenté
14
carotte et du bâton
...
4) montre
Ignoré
12
que les compliments et les répriContrôle
mandes, classiquement utilisés à
10
l’école, agissent aussi selon la loi du
0
1
2
3
4
5
renforcement
...
4 – Complimenter a un excellent effet sur la performance
...

journalière cinq fois dans la semaine
...
Dans le groupe
« compliment », chaque élève recevait cette fois des compliments (quel que
soit le résultat réel)
...
Enfin, le groupe « contrôle » travaillait dans une autre
classe sans indication
...
3) qu’avec un départ équivalent de douze problèmes résolus, le groupe contrôle ne s’améliore pas, ce
qui va dans le sens de la loi de Hull
...
À l’inverse le groupe réprimandé, qui
pourtant s’améliore le deuxième jour, voit sa performance chuter pour
rejoindre le groupe ignoré, ces deux groupes n’ayant pas une performance
très éloignée du groupe contrôle, ou si l’on préfère du niveau de départ
...
Enfin, contrairement à l’idée reçue qu’il faut parfois « secouer » les
élèves, les punitions sont à manier avec précaution car elles génèrent la
peur et le stress
...
Représentations mentales
et anticipation du renforcement
Le langage et l’image mentale permettent d’imaginer, y compris des
situations qui ne se réalisent pas
...
, 1974) en a déduit que l’homme pouvait intérioriser un renforcement, sans le recevoir réellement
...
com

DX – Fotolia
...
com

David Debray – Fotolia
...
Toutes ces recherches indiquent
que l’apprentissage social chez l’homme repose sur des mécanismes complexes largement différents de l’apprentissage animal
...
Ces représentations prennent un
sens tout particulier dans les phénomènes sociaux, notamment en situation de comparaison sociale (Monteil, 1993) et amènent de nouveaux
besoins, symboliques
...
) ; même les
académiciens ont des jetons… de présence ! Et les médias nous montrent
la grande importance sociale des prix, médailles, oscars et trophées divers
...
com

Le mécanisme d’anticipation du renforcement explique bien des comportements typiquement humains comme le jeu qui s’explique mal par la
théorie du renforcement de Hull
...

Comment expliquer qu’un joueur qui ne gagne pas (ou peu) continue à
jouer
...
Ce mécanisme de l’anticipation
du renforcement apparaît dans bon nombre de fables ou de dictons,
« Perrette et le pot au lait »,
« Il y a loin de la coupe aux
lèvres », « Il ne faut pas
vendre la peau de l’ours
avant de l’avoir tué »…

III
...
Besoin d’estime
Primitivement proposé par William James et Freud, le concept du moi
ou ego, a été vu comme un mécanisme puissant de la motivation par plusieurs chercheurs :
v Murray parle d’« estime de soi » ;
v Deci et Ryan, de « compétence perçue » et plus récemment de régulation
introjectée ;
v Nicholls reprend le terme d’« ego »
...


2
...
com

Pour Bandura, la motivation est essentiellement régie par le sentiment
d’efficacité personnel ou auto-efficacité perçue (= besoin d’estime)
(Figure 7
...

v Du fait de ses capacités de représentations mentales, l’individu est
capable d’anticiper des satisfactions provenant de ses réussites ou de ses
échecs
...

v Plus l’individu a un sentiment d’efficacité personnel
(ou auto-efficacité perçue) élevé plus il va déployer
d’effort pour atteindre son objectif
...

Dans une expérience d’aérobic, des étudiants
doivent s’entraîner à soulever des poids dans trois
conditions :
v but seul : un groupe a un but seul : ils doivent
soulever à chaque séance 40 % de plus qu’à leur
Autoefficacité perçue = But – Standard personnel
essai précédent
...
5 – Théorie de l’auto-efficacité perçue de Bandura
...
Selon Bandura,
chaque étudiant qu’il a progressé de 24 % (chiffre l’écart entre le but et le standard personnel, créé un manque
fictif mais fait pour « encourager ») ;
qui déclenche le besoin de se dépasser, c’est la notion de
défi ou pour Bandura d’auto-efficacité perçue
...
Yakobchuk – Fotolia
...
com

Kristian Sekulic – Fotolia
...

performance 50
Les résultats montrent (Figure 7
...
Mais il progresse de façon
10
très importante, augmentant sa per0
formance initiale de 60 % (initialement ce sont des étudiants non
spécialistes de ce sport)
...
Tel enfant ou
telle personne fera une activité par
Figure 7
...
hasard (mode, incitation des parents,
imitation, etc
...
Ainsi, dans une expérience auprès d’enfants de huit ans,
très faibles en maths, une formation complémentaire leur est donnée
...

Les élèves estiment sur des échelles leur sentiment d’efficacité
...
7) indiquent que les élèves ayant un but proche (faire six
166

Psychologie pour l’enseignant

pages du cahier dans la session) ont un plus grand sentiment
d’efficacité en fin de test que ceux qui avaient un but lointain
(faire les 42 pages dans la totalité des sessions)
...
Enfin, on évalue l’intérêt (ou
motivation intrinsèque) lors d’une nouvelle session en demandant aux enfants de faire le choix entre un cahier de soustractions et un code (par exemple, faire correspondre des signes à
des chiffres)
...
L’intérêt apparaît bien déterminé par
l’auto-efficacité perçue
...
La poursuite d’un but

90
Autoefficacité
(en %) 80

BUT
Proche

70
60
50

Éloigné

40
30
Prétest

Post-test 1

Post-test 2

Figure 7
...


Un but spécifique et difficile…

Auremar – Fotolia
...
Dans cette
optique, Edwin Locke (1967), qui travaille à l’université du Maryland et
aussi dans une école de commerce et gestion, avait observé que les étudiants obtenant les meilleurs scores à une épreuve s’étaient également
donné un but élevé avant l’épreuve
...

Pour le démontrer, quatre groupes équivalents de sujets doivent effectuer
une succession de plusieurs petites additions
...
Un but vague est
induit par la consigne « faites de votre mieux » et le but difficile est présenté comme susceptible de représenter un défi personnel
...
La
résultats
tâche d’une durée d’une heure est
fractionnée en sessions séparées par
110
quelques minutes de repos ce qui
permet à l’expérimentateur d’ajuster
le but au cours de chaque session : si
100
le sujet n’a pas atteint le but alors ce
dernier est diminué pour la proNombre de
But difficile
problèmes
chaine session, par contre si le sujet
90
résolus
atteint le but il est légèrement aug(par minute)
menté pour la session suivante
...

Les résultats pris sur l’ensemble Figure 7
...
8) montrent les résultats (d’après Locke, 1967)
...
Mais à une condition : il est nécessaire de communiquer les résultats (feedback) ; l’absence de connaissance des résultats
rend inopérant le but difficile
...

Outre un but difficile (défi), d’autres recherches indiquent également la
nécessité d’une spécificité du but
...
Un exemple de
but spécifique est un but quantitatif, tel que le nombre précis d’additions
que le sujet doit effectuer dans un temps donné, alors qu’un but vague
serait par exemple de dire « faites de votre mieux »
...


But et organisation en mémoire
Ainsi dans une épreuve de mémoire, des étudiants doivent apprendre en six périodes, des
Contrôle
séries différentes de 21 mots
...
À chaque
(max = 21)
5
période, la liste est apprise en trois essais, de sorte
que le rappel au premier essai est un rappel de la
3
mémoire à court terme tandis que seuls les autres
P2
P3
P4
P5
P6
essais permettent une mémorisation à long terme
Périodes
(apprentissage) (Figure 7
...
9 – Inefficacité d’un but en mémoire à court terme
Quel que soit le but, la mémorisation à court
(Fenouillet, 2003b)
...
3) et l’on retrouve
le célèbre chiffre magique « 7 » qui
en représente la capacité
...

Mémoire à long terme
En revanche, en mémoire à long
16
terme, mesurée par le rappel au 3e
Consigne
de but
essai d’apprentissage, l’effet des buts
se fait sentir (Figure 7
...
Sans but
15
ou avec un but vague, le rappel au
Rappel
troisième essai permet un rappel
moyen au
d’environ 12 mots et semble même
3e essai 14
(max=21)
diminuer au fil du temps
...
Connaissant
P2
P3
P4
P5
P6
le rôle des mécanismes d’organisation en mémoire à long terme, on
Périodes
suppose que la motivation (but diffiFigure 7
...


168

Psychologie pour l’enseignant

davantage des stratégies d’organisation, expérimentées dans les périodes
d’entraînement (avant la consigne de but)
...
Lieury, 2005)
...
Par exemple,
on peut relier les mots « végétal, instrument, collège, clôture, bassin, marchand, reine, chèvre » par une petite phrase du genre : « Le végétal et la
cabane d’instruments sont dans le jardin du collège qui est entouré d’une
clôture près du bassin
...
» Les phrases sont en général torBut vague
17
tueuses puisque les mots sont au hasard, mais
But difficile
l’apprentissage en plusieurs essais en montre l’ef16
ficacité
...
Mais après leur avoir fixé un but, les sujets
ayant un but spécifique et difficile (mémoriser la
14
totalité de la liste) rappellent plus en utilisant la
stratégie des phrases clés ou histoire clé
...
C’est la raison
Période par rapport à la consigne de but
pour laquelle, un entraînement est donné avant la
consigne
...
11 – Le but a un effet sur l’organisation en mémoire
que si l’on sait comment faire…
(Fenouillet, 2003b)
...
MOTIVATION INTRINSÈQUE
ET AUTODÉTERMINATION

1
...
Harlow a donc
supposé que certains besoins comme la curiosité et le besoin de manipulation correspondent à d’autres motivations, sans renforcement, les motivations « intrinsèques »
...
Edward Deci de l’université de Rochester (1971) a
montré l’existence de la motivation intrinsèque chez l’homme
...

Motivation et découragement

169

Riko 23 – Fotolia
...
Dans un groupe, on promet comme récompense du « bon
travail » sur les puzzles, de pouvoir jouer à des jeux très attractifs (robot,
station lunaire…) que l’on montre aux enfants (ils y joueront effectivement
comme promis)
...
De plus, chaque groupe est
séparé en deux selon les conditions de surveillance
...

Une à trois semaines plus tard, on teste la motivation intrinsèque en
laissant pendant une heure d’activités libres, une table avec des puzzles
...
12) que la récompense diminue la motivation intrinsèque mesurée par le libre choix de l’activité
...
Le renforcement et la surveillance diminuent donc la motivation intrinsèque
...

Au total, la motivation intrinsèque est diminuée par tout ce qui est
perçu par l’individu comme un contrôle, une contrainte, du sentiment
d’autonomie : les récompenses monétaires, prix, mais aussi l’évaluation
sociale, la surveillance, imposer un temps limite, etc
...
12 – Baisse du nombre de sujets choisissant librement une tâche en fonction
de la récompense et de la surveillance (d’après Lepper et Greene, 1975)
...
Les
explications sont souvent en termes de personnalité, l’élève est faible, fragile, c’est un cancre… Pourtant des reportages montrent que, dans des
conditions de pression très forte, des élèves de Math Sup ou des grands
sportifs peuvent s’effondrer dans le découragement
...

L’Américain Martin Seligman et son équipe ont montré que des chiens ne
pouvant éviter des chocs électriques (déplaisants mais non violents) dans
une première expérience, étaient moins rapides ou même passifs dans une
seconde expérience, où ils pouvaient échapper aux chocs en sautant pardessus une barrière
...
Ces expériences montraient
donc que la résignation, le découragement s’apprennent et ne sont pas liés
à un trait de caractère
...
La première, Carole Dweck, a, par exemple, montré que des élèves se résignaient
s’ils étaient confrontés à des problèmes insolubles de type Mastermind
...

villes
Moyenne
Dans une de nos éturappelées
classe
12
des sur l’apprentissage
Élève résigné
de cartes de géographie,
nous avons trouvé (Lieu8
ry 1997) le même phénomène de découragement
4
en fonction de la surcharge
...
13 – Lorsque la carte est surchargée (24 villes + 24 titres), les élèves faibles se
(Figure 7
...

découragent (Lieury, Clevede, Durand (Lieury, 1997)
...
com

2
...
13), on s’aperçoit que certains élèves commencent à apprendre, un peu comme la moyenne des élèves, puis chutent complètement
...


Focus
Le découragement vu par le philosophe Alain
Le philosophe Alain, professeur au lycée et chroniqueur,
dénonce ainsi dans un de ses propos le sot pédagogue qui,
rapportant le devoir d’un élève lui « disait gravement : “Je ne
vous parlerai pas de ce qu’il y a de bon là-dedans ; vous y
penserez toujours bien assez
...
Ils semblaient n’être là que pour découvrir en nous les
signes d’une stupidité sans remède… Aussi parmi les esprits lents et timides, quel massacre ! Un sage aurait dit au pauvre enfant : “Vous voulez certainement dire quelque
chose mais vous vous trompez sur les mots…” J’ai attendu bien des fois une parole de
ce genre, et, il faut que je le dise, toujours en vain » (190, propos n° 1286)
...
Compétence et autodétermination
La théorie de Deci et Ryan
Les recherches sur la résignation apprise ont amené deux grands chercheurs de la motivation, Edward Deci et Richard Ryan à proposer la théorie
de l’évaluation cognitive qui interprète les différentes motivations comme
la résultante de deux besoins fondamentaux, le besoin de compétence et le
besoin d’autodétermination
...
14), la motivation intrinsèque correspond au cas où l’individu
(ou l’enfant) se sent très compétent et, de plus, a l’impression d’avoir librement choisi l’activité
...
com

Vasiliy Koval – Fotolia
...
com

le cas de la petite fille cousant des robes pour sa poupée avec des fils qui
dépassent partout, mais qui s’imagine être une grande couturière de
mode ; c’est le gâteau tout roussi dont les enfants ont fait la surprise à
leurs parents, bien supérieur, naturellement au gâteau du pâtissier
...
Les renforcements sont soit les
récompenses, argent, prix, bons points, encouragement verbal (c’est bien…)
mais il y a aussi les renforcements négatifs, punitions, réprimandes, etc
...
14 inspiré de la théorie de Deci et Ryan, il y
a une large gamme de motivations extrinsèques
...
Mais il existe aussi
la gamme de motivations extrinsèques très dépendantes des renforcements, lorsque, par exemple, l’élève ne se sent pas très à l’aise à l’école et ne
travaille que pour les notes ; c’est la carotte et le bâton…
Enfin, la baisse de la compétence perçue dans un climat de contrainte,
d’obligation, peut amener l’amotivation (ou découragement ou résignation)
...
La contrainte associée à un
sentiment de nullité
conduit à l’amotivation
Compétence perçue
ou en d’autres termes la
résignation apprise
...
), la motiAutodétermination
vation est probablement
très dépendante de la
Contrainte
MOTIVATION
compétence perçue
...
14 – Les deux composantes de la motivation (Lieury et Fenouillet, 2006,
tion
...


Motivation et découragement

173

Acteur ou spectateur…

Sculpies – Fotolia
...
La
motivation extrinsèque correspond à l’élève ordinaire, qui est un peu
« spectateur » du cours
...
Lieury et Fenouillet, 1997)
...
Une des phases de
l’apprentissage était la description d’une société prototypique, la SARL
sous forme d’un jeu de rôle : cinq élèves, les « acteurs » lisaient le rôle d’actionnaires décidant de fonder une société
...
Les résultats
globaux (Figure 7
...

Comme on s’y attend, les acteurs se révèlent déjà meilleurs dans le prétest ce qui indique que le volontariat dans une activité exprime la motivation intrinsèque, résultante d’une bonne compétence perçue (bons élèves)
et d’un libre-arbitre (volontariat)
...
La motivation intrinsèque,
c’est-à-dire ici l’implicaActeurs
tion personnelle comme
acteur, permet une per100
formance élevée et
stable
...
15 – Effet de l’implication dans un apprentissage basé sur un jeu de rôle ves des pays scandina(Lieury et al
...
Lieury et Fenouillet, 2006)
...
De la motivation à la rébellion…

Monregard – Fotolia
...
com

Cependant, les violences à l’école nous montrent que certains élèves ne
se résignent pas mais se rebellent, tout comme dans les sociétés, de la
Révolution française à mai 1968
...
, 1998)
...
À la question de savoir
si c’étaient les élèves les plus faibles (résignation), les professeurs unanimes
ont répondu que c’étaient les meilleurs élèves
...
Les professeurs avaient raconté que c’étaient les étudiants chevronnés qui se rebellaient, trouvant que leur niveau était bien supérieur à ce qu’on leur
enseignait
...
Après une tâche de résignation (apprentissage d’une
liste de mots très difficiles), l’annonce d’une deuxième phase (fictive) avec
un apprentissage de mille de ces mots difficiles amène un début de rébellion, aboutissant chez certains à une agressivité verbale
...
C’est peut-être là
l’origine de certaines rébellions scolaires où certains élèves ne voient pas
de relations entre un programme difficile et leur avenir incertain
...
16) que la fuite pourrait correspondre au cas de figure où l’on se sent nul dans un contexte autodéterminé ; dans ce cas, on délaisse l’activité ou la tâche, c’est la fuite ou
l’abandon, comme le
jeune qui démarre la
Besoin d’estime
guitare ou un sport mais
= Compétence perçue
qui abandonne du fait
Motivation
des difficultés ou du
Rébellion
intrinsèque
manque d’aide
...
com
Frédéric Prechasson – Fotolia
...
16 – La rébellion et l’abandon paraissent également déterminés par le degré
tion…
de compétence perçue et de contrainte (Lieury, Le Magourou, Louboutin et Fenouillet, 1996)
...
(2003a)
...
« Topos »
...
(2003b)
...

FENOUILLET F
...
« Motivation », in D
...
Marcelli (éd
...
« Quadrige »
...
, FENOUILLET F
...
Motivation et réussite scolaire, Paris, Dunod (2e éd
...
J
...
(1993)
...


Webographie

www
...
psych
...
edu/SDT/publications/pub_edu
...
SITE SUR L’AUTO-EFFICACITÉ OU SENTIMENT D’EFFICACITÉ PERSONNEL
(EN ANGLAIS)
http://des
...
edu/mfp/self-efficacy
...
C’est parfois l’effet d’une construction pathologique du jeune qui est submergé par des peurs, des phobies, un vécu de victime ou
une humeur triste
...
Une meilleure compréhension de ce fonctionnement
induit l’aménagement de dispositifs pédagogiques et éducatifs plus adaptés aux jeunes,
notamment ceux porteurs de symptômes psychopathologiques
...
PSYCHOPATHOLOGIE
DE L’ENFANT ET L’ADOLESCENT
1
...


Psychiatrie : étude
médicale des troubles
mentaux ; se fonde sur
la sémiologie
et les nosographies
...
Elle
est aussi une théorisation du fonctionnement psychique
...
La
psychopathologie a été amenée à construire, selon les approches, des théories de la personnalité en focalisant sur une pathologie du sujet, ou une
théorie du rapport interindividuel en tant que structure dynamique
devenue psychopathologique
...
com

Sémiologie : observation
des signes permettant
le diagnostic
...

La psychopathologie concerne l’étude des troubles mentaux, de l’enfant à l’adulte
...

Syndrome : un ensemble
de symptômes spécifiques
toujours associés
et permettant de nommer
une maladie ou un trouble
...
La sémiologie consistant en l’observation des signes,
celle-ci est la première étape de la démarche diagnostique
...
Le repérage du syndrome permet d’envisager un traitement
...

Le DSM-IV comporte cinq axes (tabl
...
1)
...
1
Les cinq axes du DSM-IV
...


Axe II : les troubles de la personnalité
et le retard mental

Schémas dysfonctionnels dans le rapport au monde

Axe III : affections médicales
générales

En rapport avec la compréhension des troubles psychologiques
repérés aux axes I et II
...


Axe V : évaluation globale
et fonctionnement

Niveau global actuel de fonctionnement de la personne
...
Les manifestations symptomatiques chez les enfants présentant un trouble prédominant ou un
symptôme parfois isolé sont décelées par l’observation clinique
...
Les perturbations
légères du développement se traduisent souvent par quelques symptômes
isolés qui peuvent s’avérer des signes d’un trouble plus important, révélateurs d’une structuration psychopathologique
...
La reconnaissance des troubles de l’enfant dépend de son
entourage
...
Le déroulement de ce développement pose inévitablement certaines difficultés
...
Le risque du regard psychopathologique à propos d’un
enfant est celui d’adulto-morphisme
...
Si tel comportement
peut être banal à un âge, il ne l’est plus forcément à un autre âge ; c’est le
cas de l’énurésie, des terreurs nocturnes, des conduites d’opposition, d’un
défaut de latéralisation motrice, de certaines difficultés d’articulation, etc
...

Deux termes sont très utilisés en psychopathologie : angoisse et anxiété
...
Si la peur est associée à un objet ou
à une situation manifestes, et l’angoisse est un affect pénible en lien avec
une situation actuelle, passée ou à venir
...

Les psychologies dynamiques et la psychanalyse font beaucoup référence
à une théorisation de l’angoisse
...

Angoisse : inquiétude
portée sur son sentiment
d’existence ; sentiment
de malaise psychique diffus
ou focalisé sur une idée
ou sur le corps
...


Scott Griessel – Fotolia
...

Si tel comportement peut être
banal à un âge, il ne l’est plus
forcément à un autre âge ;
c’est le cas de l’énurésie,
des terreurs nocturnes…

Psychologie clinique des difficultés à l’école

179

normal de l’enfant
...
Au cours du développement, l’angoisse évolue dans son intensité et dans les thématiques
...
Les enfants peuvent craindre d’être punis
...
L’adolescent est particulièrement
sensible à cette dimension, celle du regard des autres, de leur évaluation
ainsi que du rejet
...
Anna Freud a souligné que « ce n’est pas
la présence ou l’absence d’angoisse, sa qualité ni même sa quantité qui
permet de prédire l’équilibre psychique ultérieur ou la maladie
...
Freud, 1971)
...
Le caractère pathologique correspond
à une très forte dépense d’énergie psychique
...
La psychose
Caractéristiques essentielles des psychoses
La psychose est un état morbide aigu ou chronique, reconnue grave,
comprenant une anomalie globale de la personnalité, une perturbation
majeure des relations avec le réel, avec autrui
...
Les phénomènes psychiques comportent peu ou prou des hallucinations des cinq sens, une cénesthésie, des kinesthésies, des intuitions délirantes, une interprétation et une
imagination délirante
...

La psychose correspond à un trouble grave et durable de
la relation d’objet, cette dernière étant le processus par lequel
le petit d’homme accède à la différenciation sujet-objet ou
moi-autre
...
La psychose délirante
aiguë correspond à l’apparition brutale et soudaine d’un
délire constitué d’emblée avec procédés hallucinatoires
...
Plusieurs types de délires
La psychose est un état morbide aigu peuvent la caractériser : délire de persécution, délire
ou chronique comprenant souvent mythique, délire de grandeur, délire sexuel, délire d’empoides hallucinations
...
Les thèmes délirants sont envahissants et

Sue Colvil – Fotolia
...


180

Psychologie pour l’enseignant

vécus dans une conviction implacable, associés aux phénomènes d’écho de
la pensée, l’impression d’être commandé à distance, le sentiment d’être
influencé ou guidé en permanence
...
Aucun argument ne peut venir
entamer les convictions du malade
...
Elle peut s’arrêter brutalement après quelques jours ou
quelques semaines, mais réapparaître plus tard
...

Ces troubles majeurs peuvent apparaître chez l’enfant ou l’adolescent
...

La psychose infantile se caractérise par un état régressif général de la
personnalité laissant supposer des étiopathogénies diverses génétiques,
neurologiques ou cliniques existentielles
...
Entre un et quatre
ans, elle porte surtout sur le langage et évolue vers un état démentiel profond, manifestant une absence d’affectivité, un état autistique, des automutilations et attaques corporelles, une pratique compulsive de la
masturbation, une absence de coordination motrice et une régression
majeure du langage
...
Il manifeste un état régressif
important
...
Selon les capacités de l’enfant à tolérer les contraintes du contexte, une intégration
scolaire partielle peut se mettre en place
...

Étiopathogénie : étude
des relations causales
dans l’émergence
d’une maladie
...
En 1900, Kraepelin
décrit la démence précoce, puis Bleuler en 1911 introduit le terme de schizophrénie pour rendre compte de la dissociation (Spaltung, « schize ») dans
le développement psychique
...
Chez Lola, nous trouvons des
altérations spatio-temporelles, des troubles du langage avec un jeu anagrammatique, des troubles corporels
...
Le mode de pensée du schizophrène a un sens,
une logique mais est hermétique et incommunicable
...
com

réel
...
Le sujet est dévoré par
une puissance autre, terrifiante, destructrice, contaminant le
monde à l’infini
...
Dans la schizophrénie, nous
avons ainsi une pensée discordante, des troubles du langage,
une adhésivité aux mots, une discordance émotionnelle, des
troubles corporels avec atonie, catatonie, pensée de fragmentation ou transformation corporelle
...

avec la réalité
...
Le diagnostic en est ainsi difficile et nécessite le
apparaissant à l’adolescence
maintien d’une vigilance clinique
...

au développement normal mais difficile de l’adolescence, nous pouvons
repérer chez l’adolescent :
v une froideur, une difficulté à exprimer des sentiments, des préoccupations excessives, un fléchissement de l’activité avec une sensation de
fatigue, d’étrangeté, de perplexité, un apragmatisme durable ;
v une modification des expressions et vécus affectifs avec indifférence aux
joies et aux peines, sentiments parfois paradoxaux, bizarres ;
v un sentiment hostile contre la famille, refus des contacts sociaux, apragmatisme, tendance à la rêverie, au doute, à l’isolement, mais aussi opposition, agressivité, fanatisme ou ésotérisme ;
v des préoccupations corporelles avec des craintes sur son intégrité corporelle, des thèmes de dépersonnalisation tels le sentiment de ne plus être le
même, de changement dans le corps, dans les organes internes, de sentiment d’étrangeté de son propre corps, des thèmes nosophobiques évoquant la transformation
...
Nous avons alors un fort état
d’excitation maniaque marqué par la discordance, l’abstraction, l’incohérence ; une expression dépressive atypique avec culpabilité sexuelle, hallucinations, stéréotypies, dépersonnalisation, automutilation, idées
délirantes de persécution
...

La dissociation correspond à la rupture globale des processus assurant
la cohérence du psychisme du sujet
...

Le délire paranoïde est impénétrable, dominé par la pensée magique et
symbolique
...


L’autisme, psychose ou trouble inclassable ?
Un syndrome en débat
L’autisme est un trouble envahissant du développement dont le signe
repéré par L
...
H
...
Un enfant
sur 1 000 serait atteint d’autisme
...
Un débat scientifique a porté sur l’interprétation de ces troubles : sont-ils de simples troubles du développement ou de
nature psychotique ? En 2003, une composante génétique dans l’autisme
idiopathique a été mise en évidence à l’institut Pasteur (in Pasteur LeMag,
sept
...
Soit 50 fois plus de
risque d’avoir un deuxième enfant autiste que pour la population générale
d’en avoir un »
...
Si à propos des perturbations majeures et durables de la communication, certains n’apprennent
jamais à parler (Rutter, 1978), elles touchent surtout l’aspect social et
pragmatique du langage qui est mal synchronisé et manque de spontanéité, de rythme et de réciprocité
...
Les manières de parler
telles que l’écholalie (répétition en écho des phrases ou mots entendus),
l’inversion ou l’indifférenciation des pronoms personnels ne correspondent pas aux enfants de leur âge
...
C’est le cas de Kim Peek qui a servi
de modèle au film Rain Man
...

Plusieurs approches thérapeutiques existent pour les autistes
...
Il existe
plusieurs méthodes : la méthode PECS vise l’utilisation d’images pour

Autisme : trouble
envahissant
du développement
avec des perturbations
graves de la relation
à l’autre
...
L’intérêt pour une prise
en charge précoce est reconnu
...


3
...
Elles se manifestent, de
manière durable, par des symptômes qui sont à comprendre comme un
compromis entre l’angoisse et le refoulement
...
Elle correspond à un vécu pénible évoquant un sentiment d’insécurité, de menace, une peur sans objet
...
Elle se profile ainsi derrière
des manifestations somatiques (céphalées, douleurs abdominales, fatigue,
vomissements), des troubles de l’appétit, des troubles de l’endormissement
et du sommeil, des troubles du comportement (colère, instabilité, opposition, agitation, inhibition), des inquiétudes réitérées sur la santé et la mort
...
La névrose est une structure de
personnalité qui se caractérise par un vécu psychique d’anxiété permanente avec conduites d’évitement, recherche de réassurance
...
Il cherche des bénéfices secondaires auprès de l’entourage
...
com

La névrose phobique

Phobie des rats
...
Elles sont
des peurs irrationnelles d’un objet, d’une situation dépourvue de danger
manifeste qui amènent le sujet à des conduites d’évitement et de réassurance avec utilisation d’un objet ou d’une personne contra-phobique, par
exemple, un objet toujours porté sur soi pour pouvoir se rendre dans un
lieu
...

Il faut rappeler que les phobies sont des éléments rencontrés normalement au cours du développement tels la peur de l’étranger vers les 8 mois
de l’enfant, la peur du noir vers 2 ans, du loup, de l’ogre, des sorcières, des
maladies, de la mort vers 6 ou 7 ans… Ces peurs s’atténuent et disparaissent normalement
...

La névrose phobique est une névrose dans laquelle le sujet est constamment en alerte de certaines situations à éviter
...
Le corps est un lieu d’expression de l’angoisse
...
Certaines manifestations de type hystérique apparaissent au cours du développement, l’enfant
ayant besoin d’attirer l’attention, d’imiter
...
Il a parfois
tendance à fabuler, à enjoliver
...
Il y a contagiosité du contexte
...
com

Les phobies scolaires peuvent concerner 2 % environ des enfants d’âge
scolaire
...
Ces manifestations psychosomatiques disparaissent au retour au domicile
...

Les symptômes d’une phobie spécifique doivent persister un de l’ogre, des sorcières…
minimum de six mois, selon le DSM-IV, et avoir des conséquences développementales néfastes pour qu’un diagnostic puisse être posé
...
Lorsqu’un tel paroxysme n’est pas
atteint, l’enfant ou l’adolescent se fige ou s’agrippe (par exemple, à un
parent), ou cherche à s’enfuir s’il le peut, ou se force à maîtriser sa peur
dans un inconfort évident
...

Quand l’enfant ou l’adolescent n’est pas directement confronté à ce
qu’il craint, il est habituellement appréhensif et hypervigilant, surtout s’il
croit qu’il pourrait tout à coup devoir y faire face
...

La phobie sociale est une peur intense et persistante survenant en situation sociale, c’est-à-dire lorsque l’enfant est exposé au regard d’autrui
...


Névrose hystérique :
névrose dans laquelle le
sujet sollicite constamment
l’intérêt des autres de peur
de ne pas être désirable
...
Certains
symptômes physiques très prononcés tels que des troubles ostéo-musculoarticulaires (boiteries, paralysies, douleurs, troubles de la parole), céphalées, douleurs abdominales nécessitent une exploration sur le plan
organique et neurologique
...
En ce sens, ils ne sont pas de la simulation volontaire
...


Brebca – Fotolia
...


Le rituel de la névrose
obsessionnelle (par exemple,
se laver souvent les mains)
consiste en des procédés
à valeur magique accomplis
de façon répétitive
dont l’accomplissement
soulage l’angoisse
...
Les obsessions sont des pensées, idées, images ou
besoins, des conduites qui s’imposent à l’existence du sujet
...
Elles sont affectivement chargées, souvent à
caractère sexuel, agressif ou religieux, et ne peuvent être maîtrisées par un
simple appel à la raison
...
Ce rituel
devient impératif et s’impose au sujet pour la réalisation de la tâche
concernée
...
Les exigences
qu’il se donne peuvent entraver le bon développement de l’enfant car
ne supportant pas une erreur ou une mauvaise appréciation des autres
...
Il y a augmentation de l’angoisse en l’absence de respect du
rituel
...
Il peut aussi
y avoir l’apparition de tics et de troubles dépressifs
...

Les compulsions sont des actes répétitifs, exécutés toujours de la
même manière, tel faire une série de gestes avant un examen, dont le
but est de diminuer l’anxiété produite par les obsessions
...
Elles peuvent être de nature expiatoire, comme compter d’une
certaine manière pour se faire « pardonner » une mauvaise pensée obsédante
...
Le
TOC présente un caractère intrusif et envahissant
...

Leur taux d’occurrence n’est pas négligeable : au moins 2 % chez les enfants,
jusqu’à 8 % chez les adolescents
...
La
symptomatologie de la dépression met en scène les troubles des affects, les
troubles du comportement et des troubles somatiques
...
L’irritabilité, les accès colériques, les conduites
d’opposition, les comportements agressifs sont des expressions de ses
propres incertitudes sur lui-même
...

L’entourage peut se montrer inquiet de certains de ses comportements,
de son désintérêt et de sa passivité
...
Il s’ennuie fréquemment et la mort est une idée qui le préoccupe
...
Il a une
forte tendance à la dévalorisation et à la culpabilisation, ayant régulièrement le sentiment d’être nul, en échec ou « méchant »
...
Il désinvestit le
monde matériel et humain, monde vécu comme sans intérêt, décevant,
ou dangereux
...
La notion de projet lui est insupportable
...
Il peut présenter des idées suicidaires mais les
exprime de manière cachée du type : « Je voudrais être un enfant abandonné
...
Certains actes sont à interpréter
comme contra-suicidaires ; c’est l’exemple de la fugue qui, pour un certain
nombre de jeunes, est agie pour lutter contre le processus dépressif
...


Hunta – Fotolia
...


II
...
L’échec scolaire
L’échec scolaire est un fait sociologique (voir Bourdieu, Baudelot et Establet,
1971) mais correspond en même temps à des situations de souffrance de
jeunes et de leurs familles
...

La mauvaise réussite à l’école constitue un symptôme, celui d’une mauvaise adaptation
...
com

Tatyana Gladskik – Fotolia
...
Ne pas réussir peut prendre alors très souvent la signification de
« ne pas être intelligent », expression stigmatisante associée à celle de
« mauvais » élève et, par là même, dévaloriser toute la personne
...

Les conditions éducatives familiales ou non ont des effets sur les capacités d’investissement positif de l’enfant sur les matières scolaires
...

Aubert illustre en disant : « Ce peut être le parent trop rigide qui n’admet
aucune marge de manœuvre pour les horaires de l’enfant ; ce peut être, à
l’inverse, le parent trop laxiste qui ne met aucun interdit
...
Ce peut
être le parent trop anxieux qui ne permet pas à son enfant de faire la
moindre expérience nouvelle
...


Les conditions éducatives familiales peuvent avoir des effets sur l’échec scolaire
notamment le style éducatif trop rigide ou à l’inverse trop laxiste
...


188

Dans une approche clinique, l’enfant en échec ou difficulté scolaire est
à comprendre également comme le résultat d’une construction de groupes
classe-école
...
Ce pédagogue est un accompagnateur de l’enfant ou adolescent dans son rapport aux savoirs, aux connaissances et aux structures et dispositifs proposés
...


Psychologie pour l’enseignant

2
...
Cet enfant élabore également un fort sentiment d’échec
...

L’échec se différencie du retard scolaire
...
Le retard scolaire est généralement transitoire, réactionnel à des difficultés familiales (maladie d’un parent, décès), à un
déménagement (perte des repères antérieurs) ou tout simplement à des
difficultés de relation avec le maître ou la maîtresse, mais a été précédé
d’une période de réussite satisfaisante
...
Le retard scolaire n’est pas un échec si l’enfant montre, après une
période difficile, une bonne réussite même si son âge est supérieur à la
moyenne d’âge de sa classe
...
Compte tenu de
l’organisation du parcours scolaire, il est difficile de tenir l’espérance d’une
récupération de niveau quand le retard est trop important
...
La notion de classe d’âge s’oppose à cette espérance
...

L’échec scolaire peut être dû à des difficultés dans le développement du
fonctionnement cognitif, à des difficultés relationnelles et des difficultés
psychologiques
...

L’échec scolaire est une issue à une dynamique relationnelle établie
entre l’enfant, la famille et la structure scolaire
...
Chaque élève doit
ainsi être pris en considération dans une problématique individuelle
...
Il s’agit « d’un trouble qui
s’inscrit de façon singulière dans l’histoire de chacun »
...
Ainsi, l’échec scolaire
« n’est que la forme terminale d’une désadaptation plus ou moins marquée à l’apprentissage scolaire, il irradie toute la structure de la personnalité »
...
Refus, inhibition
ou désintérêt scolaire
Le refus scolaire

Refus scolaire : conduite
d’opposition active
à l’égard de l’école
et de ses représentants
...
Les formes en sont
différentes selon l’âge
...
Plus tard, le refus peut être plus passif, sous
forme d’école buissonnière, de fugues
...
L’enfant règle ainsi des
comptes à son insu
...
Ces élèves ont une
fragilité de l’estime de soi, une représentation négative d’eux-mêmes et
fuient toute situation d’évaluation
...
L’enfant opposant passif recherche la relation exclusive, l’aide
privilégiée
...
Il attire avec exigence la sollicitude pédagogique de celui-ci pour avoir le bénéfice d’une relation privilégiée
...
L’opposition peut également se retrouver suite à des
difficultés situationnelles et être réactionnelle
...
L’attitude d’opposition réactionnelle
peut être liée à des événements de la vie familiale de l’enfant tels que naissance d’un enfant, maladie, deuil dans la famille, séparation, violences,
projet de déménagement, chômage…
L’opposition devrait être passagère, mais elle peut se chroniciser et s’installer comme mode relationnel de l’enfant et nuire à son adaptation
...


Le désintérêt scolaire
Le désintérêt scolaire est à associer à la notion d’ennui et de désinvestissement
...
Ce désintérêt peut se constituer quelques mois après l’arrivée
dans un nouveau cycle, comme au collège ou au lycée
...
com

L’inhibition scolaire
L’inhibition scolaire, symptôme névrotique,
est une incapacité de se concentrer sur une
tâche malgré le désir de le faire
...
Il ne s’agit pas non
plus d’attribuer à une mauvaise volonté à l’enfant
...


L’inhibition scolaire,
symptôme névrotique,
est une incapacité de se
concentrer sur une tâche
malgré le désir de le faire
...


EXEMPLE : FABIEN, 17 ANS
À l’âge de dix ans, Fabien a assisté à un grave accident de la route ayant conduit au décès
d’une personne
...
Jusqu’à l’âge de dix ans, Fabien réussissait bien à l’école et ne présentait pas
de trouble particulier
...
Enfant, il était peu
malade, jamais hospitalisé, non énurétique, ne faisait jamais de cauchemars nocturnes,
pas de difficultés alimentaires
...
Il avait de nombreux amis et avait des relations sociales très conviviales et
fréquentes
...
Il aimait lire des bandes dessinées et dessiner luimême
...
Après
le second accident, Fabien a complètement modifié son comportement général et son
attitude à l’école
...
Il a délaissé ses activités antérieures préférées, ses
jeux préférés, a rompu avec ses amis
...
Il reste collé à sa mère et ne veut plus aller à l’école ni sortir en ville
...
Fabien reste seul chez lui avec sa mère, et n’a plus qu’un seul ami
...
Il n’aime plus la lecture ni lire les bandes dessinées
...
Il avait peur d’être seul dans un nouveau lieu, avec des jeunes qu’il ne connaissait
pas
...
Il a fréquemment des réminiscences d’images de l’accident auquel il a assisté
...
Il exprime un fort
ressenti de grande fatigue physique et intellectuelle, l’impression d’un avenir bouché,
une difficulté à envisager l’avenir professionnel
...
Il estime sa vie non intéressante
...
Une prise en charge
psychologique dès l’âge de dix ans aurait permis d’amoindrir les effets de la construction traumatique issue des deux décès vécus, et aurait permis de maintenir un investissement relationnel et scolaire
...


Psychologie clinique des difficultés à l’école

191

4
...


Narcissisme : tendance à
un amour de soi démesuré
...

Identification : processus
inconscient qui fait
qu’une personne s’attribue
tout ou partie
des propriétés d’un autre
...
Échec et réussite engendrent
l’amour et la haine, l’identification à la figure aimée, l’hostilité ou l’adhésion aux enseignants
...
Il « se
plante » pour être agréable paradoxalement, inconsciemment ; pour
donner raison aux adultes lorsqu’on l’étiquette comme incapable,
lorsqu’on le dévalorise en lui signifiant qu’il a de qui tenir, qu’il est bien
l’héritier de telle lignée de l’histoire familiale
...
L’enfant peut échouer pour
rester avec son tuteur mais apprendre et réussir risquerait de l’éloigner
...

La névrose d’échec peut s’élaborer sur la crainte de dépasser l’objet
parental d’identification
...

Il existe des échecs par vengeance, par auto-punition, ou par sauvegarde de
lui-même, la réussite risquant de lui faire perdre son identité, de le faire
coller rigoureusement à la norme
...
De manière contre-défensive, réussir peut aussi être un message
fort à l’encontre des parents, réaction de survie pour celui-ci qui ne « croit
pas en lui », pour qui il compte peu, pour dépasser son parent et sauver
son narcissisme
...
Échouer produit aussi ses bénéfices car
l’enfant en échec est l’objet de toutes les attentions, de toutes les préoccupations
...

Réussir peut effectivement être angoissant car cela peut signer le départ
plus rapide de l’espace familial quotidien, et donner le vertige de la toutepuissance
...
Nous pouvons en repérer
quatre
...
Ainsi l’enfant a nécessairement des difficultés à se
séparer de sa famille, de ses figures aimées, d’enseignants très fortement
investis lui ayant permis d’aimer une discipline, d’aimer l’école
...
com

Se séparer
des modèles

Gina Sanders – Fotolia
...
com

dans ses compétences scolaires pour la seule raison qu’il était paniqué à
l’idée de changer de classe, d’être avec un maître qui avait la réputation
d’être très sévère
...
L’élève fait très tôt l’expérience que l’école fait un tri dans les activités proposées et les savoirs apportés
...
L’école n’est pas le lieu de
tous les savoirs
...
Cette mise à distance est parfois associée à des difficultés relationnelles entre école et famille, voire à des discours d’opposition, de dénigrement
...
Dans une pratique thérapeutique, A
...


Bronwyn Photo – Fotolia
...
1 – À l’origine des difficultés scolaires, quatre grandes catégories
peuvent être repérées
...
Au-delà des notations
sur ses prestations disciplinaires, de restitution d’apprentissage, l’élève
doit souvent supporter des évaluations portant sur sa personne même —
« tu es un bébé, tu n’es bon à rien, tu es fainéant… »
...

v La difficulté à reconnaître être en difficulté et accepter d’être aidé
...
Ainsi, l’élève est réputé ne pas tout savoir et être inévitablement en difficulté par le processus même d’apprentissage
...
Mais elle peut
aussi être insupportable par l’élève car elle peut représenter publiquement
sa propre défaillance
...
Troubles névrotiques et échec scolaire
Les troubles névrotiques de l’enfant et de l’adolescent se caractérisent
par la prégnance du sentiment de culpabilité, et conduisent à beaucoup
s’interroger sur sa propre capacité à réussir, à satisfaire l’autre, à satisfaire
parents et enseignants
...


L’inhibition en marche

Sublimation : processus
repéré par S
...


194

Les symptômes névrotiques sont surtout l’inhibition intellectuelle et
l’évitement anxieux de tout ou partie des tâches scolaires
...
Chez
les sujets à versant obsessionnel, nous avons des conduites d’ordre, de
ritualisation, de perfectionnisme, qui pourront donner l’illusion d’une
bonne adaptation scolaire (élève « conforme », « sérieux »), mais les résultats sont inférieurs aux attentes car l’inhibition œuvre pour éviter le nouveau, l’incertain au risque de ne pas contrôler les problèmes, l’apprentissage
...
Certains traits névrotiques de la série obsessionnelle, par exemple, favorisent la réussite scolaire
comme la méticulosité, la répétition, le comportement vérificateur
...

À l’adolescence, les formes symptomatiques peuvent se systématiser
avec une forte inhibition intellectuelle
...
Des pensées parasites paralysent ses efforts de
concentration
...
Rault (1987) estime

Psychologie pour l’enseignant

plus fréquentes les manifestations d’asthénie intellectuelle avec fatigue
invoquée, parfois céphalées, et « le sujet se confine à des activités passives, parfois assez pauvres »
...
Rault, « plus on le stimule et plus
il oppose des protestations faisant état de douleurs diverses ou de
fatigue insurmontable »
...
L’enfant surinvestit le savoir et le
travail scolaire, qu’il accepte de faire au domicile familial
...
Il est saisi de panique
à l’idée de se rendre à l’école et les symptômes phobiques vus précédemment (céphalées, vomissements, diarrhées, etc
...
Des symptômes apparaissent même en dehors de la période scolaire
quand il se rapproche du lieu école
...
Associés à la phobie scolaire, l’enfant peut présenter d’autres symptômes phobiques ou d’angoisse : intolérance au changement, tristesse, estime de soi négative, sensibilité à l’échec
...
Il n’existe pas une homogénéité de la population caractérisée par la phobie scolaire
...


Les peurs scolaires sont généralement transitoires et surviennent à des
moments précis de modifications du contexte scolaire auquel le jeune est
soumis
...
De ces expériences de changement, l’enfant procède par un
repli sur lui-même ou un fort rapprochement des figures parentales rassurantes
...
L’activité de symbolisation doit « permettre
une survie convenable en l’absence de la mère ; et de se poser
comme un autre, ayant une expérience propre, en présence
de celui-ci » (Diatkine et Valentin, 1995)
...
Cependant si la symbolisation est fortement sollicitée, la violence du monde réel peut envahir le psychisme de l’enfant
...

parentales rassurantes
...
com

Une angoisse de séparation et un besoin de protection

L’école comme objet phobogène
Dans ce cas, il s’agit d’un processus inconscient de déplacement et de
projection sur l’école, de conflits psychiques internes propres à l’enfant
présentant un état d’anxiété permanent
...
Pour Lebovici, la phobie scolaire est « du registre de l’angoisse
pure, non élaborée, de l’inhibition » (Lebovici et Le Nestour, 1977)
...
L’excès de vigilance parentale, se traduisant par des attitudes, une hyper-présence et des discours insistants des parents, peut
contribuer à alimenter la phobie scolaire car, à vouloir trop protéger, le
monde extérieur est vécu uniquement comme dangereux
...

• Solliciter l’avis du psychologue scolaire, du conseiller d’orientation-psychologue
...
Troubles des apprentissages :
dyslexie, dysorthographie, dyscalculie
Dyslexie, dysorthographie et dyscalculie sont des difficultés durables
d’apprentissages de la lecture, de l’orthographe ou du calcul chez un jeune
qui, par ailleurs, ne présente pas de difficulté de niveau intellectuel ni de
troubles sensoriels ou perceptifs (audition, vue), et ayant été normalement
scolarisé
...
Ce
ne sont pas de simples retards d’apprentissage
...


196

La dyslexie
Elle est un trouble se manifestant par une diminution significative des
performances en lecture par rapport à la norme d’âge et une atteinte de la
structure du fonctionnement du langage écrit versus compréhension et
versus expression
...
Le problème
est que ces erreurs perdurent au-delà de cette période de début d’apprentissage
...
La lecture d’un texte est lente, hésitante, de débit syllabique,
monotone, avec parfois changement par des mots du thème du texte ;
v dans la compréhension : le dyslexique n’accède pas au sens du texte, ou
construit du sens à partir de quelques mots uniquement
...

La lecture est une épreuve qui lui fait dépenser beaucoup d’énergie psychique car il a le désir de bien faire
...
L’écriture de
texte se fait avec beaucoup de lenteur, d’hésitations, de doute
permanent
...
Dans la compréhension des causes, le développement des neurosciences et de la neuropsychologie a permis
des avancées scientifiques
...
Sont en jeu les fonctions concernant l’ensemble de l’équipement neurocognitif
(attention, mémoire, notions d’espace, de temps, capacités La dysorthographie se manifeste dans les écrits
de logique, de séquentialisation, d’abstraction)
...
Les facteurs contri- des découpages arbitraires
...

france néonatale, facteurs développementaux langagiers
...
Les critères du DSM-IV sont : des aptitudes arithmétiques, évaluées par des tests standardisés, nettement faibles compte
tenu de l’âge du sujet et de son développement intellectuel ; le trouble
interfère de manière significative avec la réussite scolaire ; les difficultés
mathématiques ne sont pas liées à un déficit sensoriel
...
Parler de nombre et d’opérations mathématiques
renvoie toujours à de la souffrance chez le dyscalculique qu’il faut différencier de celui qui a une opposition générale aux mathématiques à cause
d’une situation scolaire qu’il a particulièrement mal vécue et est devenue
traumatique
...
com

Dysorthographie : trouble
portant sur les écrits
...

• Effectuer un diagnostic le plus précoce possible auprès d’un spécialiste (orthophoniste, psychologue en CMPP, CMP)
...


7
...
La prise en charge doit être précoce (voir Focus), souple pour s’adapter aux variations développementales
de l’enfant
...

Les apprentissages sont perturbés car les troubles de la pensée sont prégnants avec défaut de symbolisation, inorganisation ou fragilité de l’organisation perceptive et motrice, associés aux troubles relationnels (confusion
sujet-objet, défenses par isolement autistique ou contact fusionnel, symbiotique constamment recherché)
...
Si l’intégration de l’enfant psychotique à l’école pose
problème, c’est parce que « dans la psychose, la pensée est infiltrée de fantasmes archaïques qui rendent dangereuse l’assimilation des connaissances
...
Les
comportements de l’enfant sont symptômes de ce bouillonnement interne
mortifère pouvant produire évitement, comportement d’opposition
« caractériel », conduites phobiques face à ce qu’il vit comme menace de
perte des limites et de destruction de son intégrité
...


198

Psychologie pour l’enseignant

Focus
Que faire ?

Endostock – Fotolia
...

• Solliciter les spécialistes psychiatres
et psychologues pour travailler en
équipe
...

• Lieux spécifiques de prises en charge :
– les centres médico-psychologiques
(CMP) sont des établissements
publics de cure ambulatoire en santé mentale, rattachés à un centre hospitalier psychiatrique
...


Pour des enfants qui manifestent de forts troubles du comportement et
instabilité, les Anglo-Saxons parlent d’« ADHD »
...
L’enfant n’arrête pas de bouger continuellement, d’être très
impulsif
...
Incapable de soutenir,
même a minima son attention dans une tâche et incapable de contrôler son
impulsivité, il recherche une satisfaction immédiate
...


Hyperkinésie : production
de nombreux
mouvements involontaires
non épileptiques
...
VIOLENCES À L’ÉCOLE
1
...
Les violences sont entre élèves ou entre adultes ou entre les deux générations
...

Harcèlement moral : il est
défini, pour un adulte,
dans le Code du travail,
comme des agissements
répétés pouvant « porter
atteinte à ses droits
et à sa dignité, altérer
sa santé physique ou
mentale ou compromettre
son avenir »
...
com

Bullying, de l’anglais bully,
« tyran » : c’est un
harcèlement, une relation
de terreur psychologique
entre enfants
...
Sibony (1998) rappelle que « la violence des jeunes, c’est un
rapport entre deux générations »
...
Mais l’école est aussi un cadre,
un conteneur (Kaës, 1999) qui protège l’existence de chacun dans les programmations
d’évolution individuelles, les violences étant
l’échec de cette fonction conteneur
...
Les plaintes les plus fréquemment exprimées autant par les enseignants que par les jeunes à propos du vécu scolaire se condensent en ces
deux mots : injustice et irrespect, deux mots qui correspondent au sentiment de ne pas trouver une sérénité dans le lieu école ni de réponse satisfaisante aux difficultés endémiques du lien scolaire
...
Les facteurs explicatifs
Les facteurs explicatifs de ces phénomènes de violence peuvent se
regrouper en facteurs exogènes et facteurs endogènes
...
Le contexte familial comprend différentes dimensions :
des conditions de réalité, mais aussi les dimensions fantasmatiques et
émotionnelles
...
Plus l’approche des parents est fondée sur le
soutien ou meilleure est la perception du contact social des jeunes avec
leurs parents, moins ils mentent, injurient les autres, commettent des actes
de vandalisme, menacent ou harcèlent autrui
...
Les élèves ayant les deux parents, ou
un seul parent, travaillant à plein-temps sont plus souvent impliqués dans
des bagarres et commettent davantage d’actes de vandalisme que leurs

200

Psychologie pour l’enseignant

Les facteurs endogènes

Diter – Fotolia
...
Les termes « psychopathes », « troubles de
la conduite et du comportement (TCC) »…, sont utilisés
...
Sociologiquement, on
parle de noyau dur composé de quelques individus élèves, noyau qui correspondrait à 5 % des groupes
...
Par exemple, plus les élèves se sentent
isolés, plus ils participent à des bagarres
...
Il s’agit de penser
une architecture scolaire qui permette des salles de travail conviviales, des
espaces de déplacement, de circulation, de regroupement sécurisés et permettant la surveillance
...

L’équipe pédagogique ou éducative est à prendre en
compte
...
Le vécu des enseignants de déplacement, de circulation,
est trop souvent un vécu d’insécurité ou de mise en difficulté de regroupement sécurisés qui permettent
la surveillance
...


Psychologie clinique des difficultés à l’école

201

Anton Gvozdikov – Fotolia
...

À propos de l’effet des médias, des liens positifs ont été repérés entre
le visionnement de films d’action ou d’horreur et la violence à l’école
...
Les groupes de
pairs ont des effets sur les comportements individuels
...
Les actes de vandalisme sont significativement plus fréquents chez les élèves dont le temps libre est prioritairement passé au sein de groupes informels que chez ceux dont les loisirs
se déroulent dans des clubs d’activités organisées
...
Une
étude a mis en évidence le lien entre la violence entre élèves et leur perception du voisinage
...


L’intérêt d’analyser les facteurs dits exogènes ou endogènes, par sa dialectique des faits, est de penser la pluridisciplinarité professionnelle, permettant d’envisager des actions partenariales, une diversité de dispositifs
de compréhension et d’accompagnement des parcours individuels, groupaux et institutionnels
...
Une typologie des élèves agresseurs
ou victimes

Andrejs Pidjass – Fotolia
...
La question est de savoir quelles différences
fondamentales existent entre les auteurs et les victimes qui forment un
couple dont il faut envisager les deux pôles en même temps
...
Il a
établi une typologie des agresseurs/victimes
...
2)
...
com

Victime active

Figure 8
...


202

Psychologie pour l’enseignant

Ses recherches ont permis d’établir un portrait de victime type, et
d’agresseur type
...
Lorsque les autres les assaillent,
ils se mettent à pleurer ou à se refermer sur eux-mêmes
...
Les agresseurs ont une attitude
plus affirmée que les autres, impulsifs avec un besoin de dominer les
autres
...


Focus
Les enquêtes sur les victimes
Les enquêtes de victimisation, telle celle menée par Carrat et Sicot (1997), rendent
compte d’un sentiment de victime et de la vulnérabilité dans laquelle peuvent se
trouver les victimes
...
, 2000)
montre que les victimisations les plus fréquemment rapportées sont des atteintes de
type verbales (moqueries et rumeurs) et ce, aussi bien dans l’école que sur le chemin et
en dehors celle-ci
...
Le sentiment d’exclusion est
le prédicteur le plus puissant
...
Les violences sont un
signe d’attaque du lien social et d’une régulation de la relation à l’autre
...
Une réponse parmi d’autres :
la médiation, communiquer ou échanger
La médiation est pertinente non pour supprimer le conflit mais pour
faire en sorte que les relations inévitablement conflictuelles entre humains
et groupes d’humains puissent se trouver une régulation afin de ne plus
mettre en danger l’existence de l’autre
...
Elle se légitime à partir de la rupture
constatée ou invoquée des échanges entre des parties qui manifestent du
conflit
...
Il s’agit de
les amener à parler, à stopper l’agression destructrice
...
Elle apparaît ainsi comme une pédagogie de
l’élaboration d’un accord entre les parties, en lieu et place d’une décision
Psychologie clinique des difficultés à l’école

203

autoritaire d’une autorité habilitée
...
Se posant comme tiers, la médiation parie sur les capacités de
l’humain à réguler ses relations conflictuelles, à dépasser les contentieux
manifestes
...
Elle impose un temps
de débat et de rencontre là où la violence destructrice agissait
...

• Échanger sur le vécu et la situation avec des collègues et des partenaires de l’école
...

• Organiser de nombreux échanges entre les différents participants de la situation scolaire pour aménager des préconisations explicitées et intégrées par chacun
...
, MARCELLI D
...
L’Adolescence aux mille visages, Paris, Odile Jacob
...
, VERDON B
...
Psychologie clinique et psychopathologie, Paris, PUF
...
(2007)
...

GAILLARD B
...
Adolescents qui dérangent, Paris, L’Harmattan
...
(1999)
...
Colin
...
SITE DE L’ASSOCIATION FRANÇAISE DES PSYCHOLOGUES SCOLAIRES
www
...
info
...
SITE DE LA FÉDÉRATION DES ASSOCIATIONS DÉPARTEMENTALES
DE RÉÉDUCATEURS DE L’ÉDUCATION NATIONALE
http://rgbr
...
fr

www
...
tdah-france
...
DONNÉES SUR LES SOINS EN SANTÉ MENTALE
www
...
gouv
...
pdf

www
...
org

www
...
site
...
fr

www
...
gemediat
...
ASSOCIATION AUTONOME DE SOLIDARITÉ
www
...
fr

www
...
apcej
...
Repères pour
organiser les apprentissages au long
du cycle, documents d’accompagnement des programmes,
2003, coll
...

ADAM N
...
« Vraie manière
d’apprendre une langue quelconque, cité par James
Guillaume, Dictionnaire de pédagogie… op
...
p
...

ÅKERSTEDT T
...
F
...

« Interindividual differences in
circadian patterns of catecholamine excretion, body temperature, performance and
subjective arousal », Biol
...
, 2, 4, p
...

ALBERO B
...
« Technologies
et formation : travaux, interrogations, pistes de réflexion dans
un champ de recherche éclaté »,
Savoirs
...
11-69
...
A
...
« An
update on the effects of
playing violent video games »,
Journal of Adolescence, 27,
p
...

ANDRADE M
...
, MENNA-BARRETO
L
...
« Diurnal variations
in oral temperature, sleepiness,
and performance of high
school », Bio
...
Res
...
336-342
...
-P
...
« 1985,
vingt ans après : une histoire de
l’introduction des TIC dans le

système éducatif français »,
Medialog, 54, p
...

BADDELEY A
...
La Mémoire
humaine, théorie et pratique, Grenoble, Presses universitaires de
Grenoble
...
, BLAMIRE R
...
(2006)
...
http://
insight
...
org/shared/data/pdf/
impact_study
...
(2003)
...

Le sentiment d’efficacité personnelle, Bruxelles, de Boeck
...
(1995)
...

BANDURA A
...
H
...

« Cultivating competence, selfefficacity, and intrinsinc interest through proximal
self-motivation », Journal of Personality and Social Psychology, 41,
1981, p
...

BARA F
...
, COLÉ P
...

« Effet de l’exploration visuohaptique et haptique de lettres
dans les entraînements de préparation à la lecture », Approche
neuropsychologique des apprentissages chez l’enfant (ANAE),
numéro spécial Sensorimotricité
et apprentissages, 78, p
...

BATEJAT D
...
, NAVELET
Y
...
(1999)
...
406415
...
, ESTABLET R
...

L’École capitaliste en France, Paris,
Maspero
...
The Becta Review 2006 :
Evidence on The Progress of ICT in
Education, Coventry, Becta
...
W
...
, VAN DER VOORT
T
...
A
...
« Children’written accounts of televised and
printed stories »
...
15-26
...
(1985)
...
, coll
...

BELLENGER L
...
Les Techniques
d’argumentation et de négociation,
Paris, Entreprise moderne d’édition
...
, BOULE F
...
« Les
difficultés d’apprentissage en
SEGPA
...
23-34
...
et BERECZ P
...

« Scolarité des enfants autistes :
voyage au bout de l’enfer »,
Cahiers pédagogiques, n° 456
...
-L
...
Les Tests d’intelligence, Paris, Dunod, coll
...

BERNOUSSI M
...
« Genèse
du nombre et du calcul », in
LIEURY et al
...


Bibliographie

207

BERNOUSSI M
...
Le Nombre :
avant et après Jean Piaget (collectif sous la dir
...
BERNOUSSI),
Revue de psychologie de l’éducation,
numéro spécial, Rennes, Presses
universitaires de Rennes
...
(2005)
...
L
...
, HARRARI
M
...
Le Multimédia dans la
classe à l’école primaire, p
...

BINET A
...
(1908)
...
1-94
...
, SIMON T
...
« Sur la
nécessité d’établir un diagnostic
scientifique des états inférieurs
de l’intelligence », L’Année psychologique, 11, p
...

BITAUD C
...
Fluctuations journalières de performances à une
tâche de quantification inclusive
pour des enfants de 3 à 8 ans,
mémoire de maîtrise de psychologie
génétique, Tours, non publié
...
(2009)
...

BLOOM B
...
(1984)
...
4-16
...
S
...
Taxonomy of
Educational Objectives
...

BONJOUR E
...
-E
...

« Profils de lecteurs à l’entrée
en sixième », L’Orientation scolaire et professionnelle, vol
...
69-101
...
J
...
(1981)
...

BOUJON Ch
...
(1997)
...

BOUTIN G
...
« L’approche
par compétences en éducation :
un amalgame paradigmatique », Connexions, 8, p
...

BOWER G
...
, CLARK M
...
, LESGOLD
A
...
et WINZENZ D
...

« Hierarchical Retrieval Schemes in Recall of Categorized
Word Lists », Journal of Verbal
Learning and Verbal Behavior, 8,
p
...


208

Psychologie pour l’enseignant

BOWLBY J
...
Attachement et
perte, Paris, PUF
...
, TESTU F
...
,
JANVIER B
...
« Évolution
des variations journalières de
m’attention à l’adolescence »
(soumis à Chronobiology International)
...
, MARCELLI D
...
L’Adolescence aux mille
visages, Paris, Odile Jacob
...
(2005)
...
81-90
...
-S
...
Le
Développement de l’enfant : savoir
faire, savoir dire, Paris, PUF
...
N
...
E
...
, LALONDE
C
...
(2006)
...
351-357
...
, OAKHILL J
...
« Reading comprehension difficulties », in T
...
e
...
), Handbook of Children’s Literacy (p
...

CAIN K
...
(éd
...

Children’s Comprehension Problems in Oral and Written Language : A Cognitive Perspective,
Guildford Press
...
, OAKHILL J
...
E
...
« Children’s reading
comprehension ability :
Concurrent prediction by working memory, verbal ability,
and component skills », Journal
of Educational Psychology, 96,
p
...

CARR S
...
« As distance education comes of age, the challenge is keeping the students »,
Chronicle of Higher Education, 46,
p
...

CARRAT, SICOT (1997)
...
et EMIN J
...
(1997)
...

CARRÉ P
...

(2004)
...
, CASPAR P
...
Traité des sciences et des techniques de la formation, Paris,
Dunod
...
M
...
, NICHOLSON,
T
...
« Getting off to a better start in reading and spelling : The effects of phonemic

awareness instruction within a
whole language program »,
Journal of Educational Psychology,
86, p
...

CÈBE S
...
(2009)
...
Apprendre à comprendre
les textes narratifs, Paris, Retz
...
(2007)
...
Réflexions sur les usages
scolaires du numérique par les
enseignants », Document numérique, 10, p
...

CHAPTAL A
...
L’Efficacité des
technologies éducatives dans l’enseignement scolaire : analyse critique
des approches française et américaine, Paris, L’Harmattan
...
, CERVONI A
...

L’Enfant psychotique et l’école,
Paris, Bayard
...
, DAELE A
...
(2002)
...
345-365
...
, EMIN J
...
, (1997)
Violences à l’école : état des savoirs,
Paris, Armand Colin
...
et al
...
Comprendre l’enfant apprenti-lecteur,
Paris, Retz
...
, LEDOUX S
...

Attentes et comportements des adolescents, Paris, Éditions
INSERM
...
E
...
« Evidence for
Confounding in Computer
Based Instruction Studies :
Analyzing the Meta-Analyses »,
Educational Technology Research
and Development, 33, 4, p
...

COLLINS A
...
M
...

« Does the Category Size Affect
Categorization Time ? », Journal
of Verbal Learning and Verbal
Behavior, 9, 432-438
...
M
...
R
...
« Retrieval time from
semantic memory »
...

COLTHEART M
...
« Lexical
access in simple reading tasks »
...
UNDERWOOD (éd
...

151-216), Londres, Academic
Press
...
, LEYBAERT J
...

« L’acquisition de la lecture :
influence des méthodes d’ap-

prentissage », in LECOCQ P
...

La Lecture, processus, apprentissage, troubles (p
...

CORDIÉ A
...
Les cancres n’existent pas, Paris, Le Seuil
...
(1992)
...

(sous la dir
...

COULET J
...
(1999)
...

« Topos »
...
(2003)
...
875-878
...
(2002)
...

CYRULNIK B
...
(éd
...

La Résilience ou Comment renaître
de sa souffrance, Paris, Éditions
Fabert
...
-M
...
« Synthèse : l’approche par compétences, ses fondements », in
L’Approche par compétences et l’intégration des programmes verticaux
dans la formation en santé, DGCD,
actes des journées partenariales
des 25 et 26 septembre 2006,
Bruxelles, p
...
http://www
...
org/src/Actes_Journees_partenariales_septembre06
...
(1999)
...
Étude chez des
enfants de 7, 9 et 11 ans, thèse de
doctorat (nouveau régime),
université Montpellier-III
...
, BONNETON-BOTTÉ
N
...
« Incidence d’un
entraînement à la production
d’inférences sur le niveau de
compréhension en lecture », in
N
...
S
...
DE LA HAYE, N
...
BONJOUR (sous la dir
...

Approche cognitive, Rennes, Presses universitaires de Rennes
...
, BONNETON-BOTTÉ
N
...
« Difficultés de compréhension en lecture : identification de procédures d’élèves
scolarisés en 6e Segpa », Nouvelle Revue de l’AIS, n° 37, p
...


DE LA HAYE F
...
, SYSSAU A
...
« Effet du titre
sur la reconnaissance des inférences : aspects développementaux », Bulletin de psychologie, L,
429, p
...

DEHAENE S
...
Les Neurones
de la lecture, Paris, Odile Jacob
...
(2003)
...
, 1997)
...
(1979)
...

DÉRO M
...
« L’enseignement
avec ordinateur », in LIEURY A
...
Manuel de psychologie de l’éducation et de la formation,
Paris, Dunod
...
, HEUTTE J
...

« Impact des TIC sur les conditions de travail dans un établissement d’enseignement
supérieur : auto-efficacité, flow
et satisfaction au travail », Actes
du colloque international
JOCAIR’08, journées Communication et Apprentissage instrumentés en réseau, 27-29
août 2008, à Amiens
...
(1957)
...

DESPINOY M
...
Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent,
Paris, Armand Colin
...
P
...
« Online Drop
Rates Revisited »
...
mivu
...
asp?show=article&id=
981&action=print
DIAZ D
...
(2000)
...
http://www
...
com/LTS/pdf_docs/dissertn
...
, M UGNY G
...

Psychologie sociale et développement cognitif, Paris, Armand
Colin
...
, MUGNY G
...
Le
Développement social de l’intelligence, Neuchâtel, Delachaux et
Niestlé
...
, AUSSILLOUX C
...
« Autisme et scolarité »,
in Psychologie et éducation, no 29,
p
...


EASTERDAY N
...
« Distance
education and 2-Year colleges »,
Community College Journal of
Research and Practice, 21, 1,
p
...

EBBINGHAUS H
...
Memory,
New York, Dover Publication,
1896
...
(1963)
...

ERNE H
...
« Tagesrhythmik
von Leistungen und Personlichkeitsvariablen », Schweizerische
Zeitschrift für Psychologie und ihre
Anwendungen, 35, p
...

ERWEIN V
...
, WIITERHEIM
G
...
« Activités physiques,
fonctions mentales et rythmes
scolaires », Sciences and Sports,
13, p
...
(1979)
...

EUROPEAN COMMISSION, EMPIRICA (2006)
...
Final Report from
Head Teacher and Classroom
Teacher Surveys in 27 European Countries, rapport pour
la Commission européenne,
Information Society and Media
Directorate General
...

ERNIST ICT Schoolportraits,
European Communities : European Schoolnet
...
(1998)
...

FAYOL M
...
Des idées au texte,
Paris, PUF
...
(1990)
...

FAYOL M
...
Le Récit et sa
construction, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé
...
et coll
...
Maîtriser
la lecture, Paris, ONL, Odile
Jacob, CNDP
...
(2008)
...

FENOUILLET F
...
La Motivation, Paris, Dunod, coll
...

FENOUILLET F
...
Motivation,
mémoire et pédagogie, Paris,
L’Harmattan
...
(2009)
...

FENOUILLET F
...
(2006)
...
Revue internationale de
recherches en éducation et formation des adultes, 12, p
...

FIJALKOW E
...
Pratique pédagogique en Lecture
...
Association
française pour la lecture
...

FIJALKOW E
...
(1994)
...
P
...
25-42
...
, ULICH E
...

« Über die Abhangigkeit einer
kurzzeitigen Konzentrationsleitung von der Tagezeit bei
Kindern und Jugendlichen verschiedenen Alters »
...
Exp
...
Psychol
...
282296
...
H
...
(1981)
...
Developmental Psychology, 17, p
...

FLETCHER J
...
(2003)
...
F
...
S
...
Technology
Applications in Education : A Learning View, Mahwah, NJ,
Lawrence Erlbaum Associates
...
D
...
« Effectiveness and cost of interactive
videodisc instruction », Machine
Mediated Learning, 3, p
...

FLIELLER A
...
« Comparison
of the development of formal
thought in adolescent cohorts
aged 10 to 15 years (1967-1996
and 1972-1993) », Developmental Psychology, 35, p
...

FLORIN A
...
Introduction à la
psychologie du développement :
enfance et adolescence, Paris,
Dunod, coll
...

FLYNN J
...
(1987)
...
171-191
...
(1982)
...
M
...
C
...
Rhythmic Aspects of Behavior, Londres, Lawrence Erlbaum Associates Publishers,
p
...

FOLKARD S
...
, BRADBURY
R
...
(1977)
...
J
...
, 68, p
...

FONTAINE A
...
(1992)
...

FOTINOS G
...
Le Climat des
écoles primaires, Paris,
MGEN
...
, FORTIN J
...

FOUCAMBERT J
...
L’Enfant, le
maître et la lecture, Paris, Nathan
Pédagogie
...
(1980)
...
353-372
...
(1971)
...
D
...

FRITH U
...
L’Énigme de
l’autisme, Paris, Odile Jacob
...
(2007)
...

GAETNER R
...
« Pour une
scolarité spécifique au sein
des hôpitaux de jour », in Neuropsychiatrie de l’enfance et de
l’adolescence, vol
...
404407
...
(2009)
...

GAILLARD B
...
« Clinique
des adolescents difficiles et institutions éducatives
...
CASANOVA et A
...
Adolescences, entre
défiance et confiance, Nancy, Presses universitaires Nancy
...
(2008b)
...

GAILLARD B
...
Les Violences
en milieu scolaire et éducatif
...

GAILLARD B
...
« Clinique de
l’autoformation », in La Nouvelle Revue de l’AIS, Suresnes
...
, DURIF-VAREMBONT
J
...
(2007)
...

GAONAC’H D
...
(2003)
...
Du
texte au multimédia, Paris,
Hachette Éducation, coll
...

GATES A
...
(1916)
...
323-344
...
I
...
« Variations in
efficiency during the day,
together with practice effects,
sex differences, and correlations », University of California
Publications in Psychology, 2,
p
...

GIBELLO B
...
L’Enfant à l’intelligence troublée, Paris, Centurion
...
-D
...
Analogie et
cognition, Paris, PUF
...
(2003)
...
182204), in D
...

FAYOL (éd
...
Du texte au multimédia,
Paris, Hachette Éducation, coll
...

GOIGOUX R
...
« Apprendre
à lire à l’école : les limites d’une
approche idéo-visuelle », Psychologie française, 45-3, p
...

GOIGOUX R
...
Les Élèves en
grande difficulté de lecture et les
enseignements adaptés, étude réalisée à la demande de la Direction de l’enseignement scolaire,
ministère de l’Éducation nationale, Éditions du CNEFEI
...
, CEBE S
...

Apprendre à lire à l’école, Paris,
Retz
...
, THOMAZET S
...

« Les progrès en lecture des collégiens de l’enseignement
adapté », Nouvelle Revue de l’AIS,
n° 8, p
...

GOLDER C
...
(1998)
...
Psychologie de
la lecture, Paris, Hachette
...
E
...
(2000)
...
« Les
repères pédagogiques »
...
(2007)
...
Version du 11 janvier
2007
...
unige
...


GORZEGNO A
...
(2008)
...

Apprendre à inférer de la GS au
CM2, Dijon, CRDP de Bourgogne
...
C
...
K
...
« Question asking during
tutoring », American Educational
Research Journal, 31, p
...

GREENFIELD P
...
(1998)
...

81-123), in NEISSER U
...
), The
Rising Curve : Long Term Gains in
IQ and Related Measures,
Washington DC, American Psychological Association
...
M
...
« Interactive
multimedia instruction : What
do the numbers show ? »
(p
...

GRUBAR J
...
et coll
...
Autisme
et intégration, Lille, PUL
...
, GUILLEMARD J
...

(sous la dir
...
Manuel pratique de psychologie scolaire, Paris,
Masson
...
, ILOMAKI L
...
, MUUKKONEN H
...
, T UOMINEN T
...
, LEHTINEN E
...

« Students Skills and Practices
of Using ICT : Results of a
National Assessment in Finland », Computers and Education,
34, p
...

HEDERICH C
...
, CAMARGO A
...
,
REYES M
...
-E
...
(2002)
...

HELLBRÜGGE T
...
« Ontogenèse des rythmes circadiaires
chez l’enfant », in Cycles biologiques et psychiatriques, Symposium
Bel Air III, Paris, Masson,
p
...

HORNE J
...
, BRASS C
...
, PETTITT
A
...
(1980)
...
29-36
...
(2004)
...
« Que
sais-je ? »
...
(1995)
...

HUERRE P
...
(2007)
...


HUERRE P
...
(2004)
...

HUTEAU M
...
Écriture et personnalité : approche critique de la
graphologie, Paris, Dunod
...
(1987)
...

HUTEAU M
...
(1997)
...

JAMET E
...
La Compréhension
des documents multimédias : de la
cognition à la conception, Marseille, Solal Éditeur
...
(1998)
...
III
...
(1997)
...

JANVIER B
...
(2005)
...
155-170
...
(1974)
...

JÉZÉGOU A
...
« La distance
en formation, premier jalon
pour une opérationnalisation
de la théorie de la distance transactionnelle », Distance et savoirs,
5, 3, p
...

JONNAERT P
...
, BOUFRAHI S
...
(2005)
...
667-696
...
(1997)
...

KAËS R
...
« Une conception
psychanalytique de l’institution », Revue de psychothérapie
psychanalytique de groupe,
n° 32
...
, FAYOL M
...
) (2003)
...

KARSENTI T
...
« Les TIC et
les futurs enseignants : les facteurs qui influencent leur utilisation » (p
...
BIRON
et M
...
), La
Formation enseignante au temps

des réformes, Sherbrooke, Éditions du CRP
...
, LAROSE F
...

L’Intégration pédagogique des TIC
dans le travail enseignant : recherches et pratiques, Québec, Presses
de l’université du Québec
...
, RABY C
...
(2008)
...
117-138
...
(2006)
...

KILIAN C
...
« The passiveaggressive paradox of on-line
discourse », The Education Digest,
60, p
...

KIM S
...
, HASHER L
...
« Children’s time of day
preference : age, gender and
ethnic differences », Pers
...
Dif
...
1080-1090
...
(1998)
...

KINTSCH W
...
The Representation in Meaning, Hillsdale, NJ,
Erlbaum
...
, VAN DIJK T
...
(1978)
...
363394
...
, WELSCH D
...
, Z IMNY S
...

« Sentence memory : a theoretical analysis », Journal of
Memory and Language, 29,
p
...

KLEIN J
...
« Planning middle
school schedules for improved
attention and achievement »,
Scand
...
Edu
...
, 48(4), p
...

KLEITMAN N
...
Sleep and
Wakefulness, Chicago, University
of Chicago Press
...
(1949)
...

Rev
...
1-30
...
(1969)
...
A
...

Handbook of Socialization Theory
and Research, Chicago, Rand

Bibliographie

211

McNally College Publishing
Company
...
A
...
« Meta-analytic
studies of findings on computer-based instruction » (p
...
, HAROLD F
...
L
...
), Technology
Assessment in Education and Training, Hillsdale, NJ, Lawrence
Erlbaum Associates
...
, KULIK J
...
(1991)
...
75-94
...
(1990)
...

LAMBERT C
...
« Mais fais
donc attention ! Ou le comportement attentif à l’école est-il
mythique ? », Psychologie scolaire,
62, p
...

LAMBERT E
...
(2001)
...
277-288
...

mshs
...
fr/novlex/
LAUDE G
...
Des aspects physiologiques de la vie préscolaire, thèse
de médecine, Besançon
...
(1978)
...
99-110
...
, RÉMI-GIRAUD S
...
, TIBERGHIEN A
...

Les Connaissances naïves, Paris, A
...

LEBOVICI S
...
(1977)
« À propos des phobies scolaires graves », Psychiatrie de l’enfant, 20 (2), p
...

LEPETIT P
...
-F
...
-M
...
, BASSY A
...
(2007)
...

LÉPINE R
...
(2006)
...
90-116),
in T
...
Enfants exceptionnels : précocité intellectuelle,
haut potentiel et talent, Paris,
Bréal
...
, SPRENGER-CHAROLLES L
...
(2004)
...
156-166
...
H
...
(1982)
...
195-232
...
, VERMEIL G
...
Les
Difficultés scolaires, Paris, Doin
...
(2008a)
...
Manuels visuels de licence,
Paris, Dunod
...
(2008b)
...
Oui… mais comment !, Paris,
Dunod
...
(2005)
...

LIEURY A
...
Mémoire et réussite
scolaire, Paris, Dunod (3e éd
...
(1996)
...

LIEURY A
...
(2006)
...

LIEURY A
...
(1998)
...

LIEURY A
...
, CLEVEDE
M
...
(1992)
...
33-46
...
, CHARTIER D
...
, LAUTREY J
...
Peut-on
éduquer l’intelligence ?, Bern,
Peter Lang
...
, DITTON T
...

« At the heart of it all : The
concept of presence », JCMC,
3(2)
...
, LIEURY A
...

« La mémoire visuospatiale est-

elle en 3D ? », Bulletin de Psychologie, 3, p
...

LORANT-ROYER S
...
, GONCALVES J
...
(2008)
...
531549
...
(2003)
...

MARCIA J
...
(1980)
...
159-187), in J
...
Handbook of Adolescent Psychology, New York,
Wiley
...
-L
...
(2001) Violence et éducation : de la méconnaissance à
l’action éclairée, colloque (1998 ;
Saint-Denis), Paris, L’Harmattan
...
-L
...
L’Émergence de la personne, Paris, L’Harmattan
...
A
...
« The Magical
Number Seven, Plus or Minus
Two : some Limits of our Capacity for Processing Information », Psychological Review, 63,
p
...

MONTAGNER H
...
L’Enfant
acteur de son développement,
Paris, Stock
...
-M
...
Éduquer et
former, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble
...
(1996)
...
240244
...
(1969)
...

NATALE V
...
, CICOGNA P
...
« Cognitive efficiency
and circadian typologies : a
diurnal study », Personal and
Ind
...
, 35 p
...

OAKHILL J
...
(1986)
...
481488
...
V
...
(1996)
...
CORNOLDI, J
...
),
Reading Comprehension Difficulties
...
69-92
...
Les Nouvelles Technologies à l’école : apprendre à changer, Paris, Éditions de l’OCDE
...
A
...
T
...
L
...
« Experimental and experiential
approaches to teaching the
advantages of face-to-face and
computer-mediated group discussion », Communication Education, 45, p
...

OLÉRON P
...
Les Composantes
de l’intelligence d’après les recherches factorielles, Paris, PUF
...
(1999)
...

ORLANSKY J
...
(1977)
...
Arlington, VA, Institute for Defense Analyses
...
, C SAPO K
...

« Concrete Image and Verbal
Memory Codes », Journal of
Experimental Psychology, 80,
p
...

PAPERT S
...
Le Jaillissement de
l’esprit : ordinateurs et apprentissage, Paris, Flammarion
...
-C
...
(1993)
...
427-449
...
T
...

(1980)
...
60-75
...
(1971)
...
Scand
...
35-46
...
(1970)
...
311
...
A
...
« Verbal efficiency in reading ability », Reading Research : Advances in Theory
and Practice, 6, p
...

PERFETTI C
...
(1985)
...

PERFETTI C
...
, MARRON, M
...
,
FOLTZ P
...
(1996)
...
CORNOLDI, J
...

OAKHILL (éd
...
137-165
...
(1995)
...
20-24
...
, INHELDER B
...

Mémoire et intelligence, Paris,
PUF
...
, INHELDER B
...
La
Psychologie de l’enfant, Paris,
PUF
...
(2003)
...
Jacob
...
, POTHIER P
...

EOLE : Échelle d’acquisition en
orthographe lexicale (du CP au
CM2), Paris, Retz
...
2002
...
(1987)
...

RÉMOND M
...
« Enseigner
la compréhension : les entraînements métacognitifs », in D
...
FAYOL (éd
...
Du
texte au multimédia, Paris,
Hachette Éducation, coll
...

RÉSULTATS DES ÉVALUATIONS NATIONALES, site du ministère de
l’Éducation nationale (2007)
...
education
...
fr
Revue Réadaptation, février 2008,
numéro consacré au TDAH
...
, OUBRAYRIEROUSSEL N
...

(2009)
...

ROBLYER M
...
(1999)
...
157-172
...
J
...

(1989)
...

ROSENZWEIG M
...
(1976)
...

ROUET J
...
(2003)
...
, FAYOL
M
...
Aider les élèves à comprendre, Paris, Hachette
...
(2005)
...

RUSSELL T
...
The « No Significant Difference Phenomenon,
Raleigh, NC, North Carolina
State University, 5e éd
...
nosignificantdifference
...
(1961)
...
J
...

RYAN R
...
, DECI E
...
(2000a)
...
55, n° 1,
p
...
M
...
L
...

« The “What” and “Why” of
goal pursuits : human needs
and the self-determination of
behavior », Psychological Inquiry,
vol
...
227-268
...
M
...
C
...
(2006)
...
347-363
...
(1991)
...
Contribution
à l’histoire des Sciences de
l’Éducation », Bildungsforschung
und Bildungspraxis, 13, 2, p
...


Bibliographie

213

SHIFFRIN R
...
, ATKINSON R
...

(1969)
...
179-193
...
M
...

(1977)
...
II : perceptual learning,
automatic attending and a
general theory », Psychol
...
,
84, p
...

SIEGLER R
...
« À chaque âge
son mode de pensée ? » (p
...
FOURNIER et R
...
L’Intelligence de l’enfant
...

SIME D
...
(2005)
...
130142
...
M
...
« Adult Statuts of Children with Contrasting Early Life Experience »,
Monographies of Social Research,
Child Development, 31, p
...

SPENCER D
...
, HILTZ S
...
(2001)
...
hicss
...
edu/HICSS_34/PDFs/
CLALN05
...
(1964)
...
79-93
...
(2006)
...
29-59
...
L
...

(1991)
...
528-538
...
(1987)
...


214

Psychologie pour l’enseignant

TERS F
...
, REICHENBACH
D
...
L’Échelle d’orthographe
usuelle française, Neuchâtel,
MDI
...
Manuel d’application (Thurstone), Paris, Centre
de psychologie appliquée
...
(2008)
...

TESTU F
...
Étude des rythmes
scolaires en Europe, Rapport DEP,
ministère de l’Éducation nationale, Paris
...
(1988)
...
94-104
...
(1986a)
...
411-421
...
(1986b)
...
319-328
...
(1984)
...
507-523
...
(1983)
...
, Les Rythmes de l’enfant
et de l’adolescent, Paris, StockLaurence Pernoud, p
...

TESTU F
...
Les Variations journalières et hebdomadaires de l’activité intellectuelle de l’élève, Paris,
CNRS
...
(1979)
...
48-58
...
, ALAPHILLIPE D
...
, CHEZE M
...
(1995)
...
247266
...
, BAILLE J
...
« Fluctuations journalières et hebdomadaires dans la résolution de
problèmes multiplicatifs par

des élèves de CM 2 », L’Année
psychologique, p
...

TESTU F
...
(1999)
...
491-503
...
, FONTAINE R
...

L’Enfant et le Temps scolaire, Paris,
Calmann-Lévy
...
, RENOTON S
...
Handicaps et rythmes scolaires, Rapport Centre Henri-Aigueperse
...
(2002)
...
Jacob
...
(1994)
...

TOURRETTE C
...
Évaluer les
enfants avec déficiences ou troubles
du développement, Paris,
Dunod
...
, GUIDETTI M
...

Introduction à la psychologie du
développement : du bébé à l’adolescent, Paris, Armand Colin, 3e
éd
...
(1972)
...
TULVING et W
...
),
Organization of Memory, New
York, Academic Press
...
, PEARLSTONE Z
...

« Availability Versus Accessibility of Information in Memory
for Words », Journal of Verbal
Learning and Verbal Behavior, 5,
381-391
...
J
...
, HUNG D
...
S
...
(1977)
...
621-630
...
, BANYARD P
...
,
DILLON G
...
, SELWOOD
I
...
, TWINER A
...
(2005)
...

VAILLÉ H
...
« L’intelligence
de l’enfant : théories actuelles »
p
...
FOURNIER, R
...
L’Intelligence de
l’enfant
...

VALLERAND R
...
(1993)
...


VAN DIJK T
...
, KINTSCH W
...

Strategies of Discourse Comprehension, New York, Academic
...
, GARCIA-MADRUGA J
...

(1997)
...
9, p
...

VYGOTSKI L
...
Pensée et langage, Paris, Messidor
...
(1941, rééd
...

L’Évolution psychologique de l’enfant, Paris, Armand Colin
...
H
...
H
...
(1997)
...
82-91
...
(éd) (2004)
...

WINCH W
...
(1913a)
...
Educ
...
,
4a, part
...
17-28
...
H
...
« Mental
adaptation during the schoolday as measured by arithmetical reasoning », J
...
Psychol
...
II, p
...

WINCH W
...
(1912a)
...
Educ
...
, 3a,
p
...

WINCH W
...
(1912b)
...
Educ
...
, 3,
part
...
75-82
...
H
...
« Mental fatigue during the school-day as
measured, by arithmetical
reasoning », Br
...
Psychol
...
315-341
...
(1969, rééd 1989)
...

WISC-IV (2005)
...

WITKIN H
...
, MOORE C
...
, GOODENHOUGH D
...
, COX P
...


« Les styles cognitifs “dépendant à l’égard du champ” et
“indépendant à l’égard du
champ” et leurs implications
éducatives », L’Orientation scolaire et professionnelle, 7, 4, p
...

WOODWORTH R
...
(1949)
...

YERKES R
...
, DODSON J
...
(1908)
...
Comp
...

Psychol
...

YUILL N
...
, OAKHILL J
...
(1988)
...
33-45
...
M
...
V
...

Children’s Problems in Text Comprehension, Cambridge, (GB),
Cambridge University Press
...
(1960-éd 1986)
...

ZAZZO R
...
Le Paradoxe des
jumeaux, Paris, Stock
...
com
...
com
...
com
...
com
...
com
...
com
...
com
...
com
...
com
...
com
...
com
...
com
...
com
...
com
...
com
Title: psychologie-pour-l-enseignant
Description: psychologie-pour-l-enseignant